mardi 8 février 2011

miettes pour vous mener en bateau


...

Tu vas finir totalement de comprendre, là où je t'amène. Tu n'auras que la foi pour sourire devant l'effondrement du temps qui était à venir.

Tu fais un tableau, à genoux sur une toile enduite de colle et de gypse huileux, tu as une femme qui te regarde quand tu commences à dessiner du plus fin pinceau ses lèvres, presque une inconnue, sauf pour la pensée, tu aimerais rester à remplir la toile, à la brosse, à la main, de peinture, jusqu'à ce que le tableau entier te tache de partout, sur le pyjama italien que tu utilises pour peindre.

Le cénacle de l'image, le lapin qui prostitue sa douceur pour les working girls, le cerveau qui se gonfle et se dégonfle, l'angoisse.

Tu te tiens comme la fumée de myrrhe à midi
On la voit confuse comme une ombre rose.
Mais elle purifie.
Tu te tiens comme la lune à midi.

D'accord, qu'on vous fiche la paix en enfer. Mais vous allez faire quoi ? Bosser ? Tout ça intéresse l'artiste. Qu'est-ce que c'est que ça ? Vous allez contempler ? Otium nostrum magnum est negotium (1). Même en chartreuse vous allez produire, PRODUIRE, et bis(e) est le pique-assiette sublime et loyal de votre créativité.

(1) Bernard de Clairvaux cité par Michel de Molinos, quiétiste. Et, note à la note, quoi de plus quiétiste qu'un blogueur ou une blogueuse ? A discuter...

Je suis juste content, enfin je peux pleurer.

Pour vous mener en bateau donnez-moi un sou, un sourire, et un symbole...

...

5 commentaires:

Arthur-Louis Cingualte a dit…

Il ne me semble pas que depuis Rémus et Romulus la figure de la louve - bien trop souvent éclipsée, avalée, par son homologue heroico-romantique : le loup Garou - ait été suffisamment autopsiée, nourrie et digérée.

Tu m'inspire considérablement en détournant (je crois) ainsi un mythe qui m'évoque quelque chose comme un petit chaperon rouge qui peut avoir le profil d'Actéon et éveille chez moi l'angoisse que stimulent certains aspects de la machine organique et stratégique féminine.

Il y a du Gustave Moreau...

Avant de déboulonner les mythes autant les déplacer. Je me dis que c'est de métamorphoses sexuelles qu'il s'agit, alors, parfois.

Ce n'est pas d'une analyse, mais d'une émotion affranchie que je te fais part.

Superbe dessin à l'onde terrifiante de profondeur mirifiques.

Merci.

Manuel Montero a dit…

cher Arthur-Louis, en fait ce fusain date de 2004 et je l'ai fait pour illustrer un récit de Georges Bataille, devine lequel...

Arthur-Louis Cingualte a dit…

Alors... je dirais... "L'érotisme" ou bien alors "les larmes d'Eros"...
Disons "L'érotismeé" !

Je valide ma réponse.

Il y en a d'autres ?

Arthur-Louis Cingualte a dit…

Tu permets quelque part de "voir un peu plus" en achevant, non plutôt prolongeant, la(les) métamorphose(s) des êtres et des choses. Le beau s'y consume plus ardemment.

Manuel Montero a dit…
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