lundi 25 mai 2009

miettes d'avant le balai

J'ai mis des barrières entre moi et les femmes, elles me contemplent tel un léopard impensable à la ménagerie du Jardin des Plantes.

Des personnages dans un roman qui racontent des films. Une idée cervantesque, autant de son Quixotte que de son Persiles.

L'épouse encyclopédique, elle sait faire une conférence sur toutes les choses qui arrivent à son mari.

Le mari modiste, il va vouloir mettre sa femme à la mode, pour ensuite la solder.

Le mari modiste, après mettre à la mode, puis solder sa femme, va vouloir être aussi à la mode, sur les talons aiguille de sa femme.

Tous ceux qui s'efforcent de ne pas perdre leurs forces dans la masturbation, en ordre à les conserver pour leur image sociale, sont des faiseurs de Temps, et le temps est la plus ennuyeuse production de la matière.

Préférer le regard d'un psychotique sur le sexuel (pour le moins soigné de nos jours depuis Lacan, Bateson, certains junguiens) à celui du pervers, voici une prudence de sage, s'il est soumis à ce choix.

La volupté, la delectatio morosa, du critique à ses lectures réactionnaires, diaboliques et source secrète de son style. On est en manque de gourous.

Quand on est dans la Nécessité, les êtres spirituels veillent au loin.

A leurs pleurs de bébé on dirait que les princesses pleurent pour grandir et régner plus vite.

Avant de devenir homme, le léopard s'apprêterait à attaquer tout objet vulnérable présent à sa vue, et ne considérant propre l'autre que par l'odeur.

Admettre la gomina suppose beaucoup de choses.

J'ai rêvé que je me remettais à étudier. J'ai étudié pour me remettre à rêver.

L'académie c'est ça, une bande de messieurs buvant de l'alcool autour d'une table après un repas copieux.

L'étude de la césure doit être préalable à tout analyse du pied.

De toutes façons je ne suis plus blanc.

Chez Léo : Mon père dut se raser la barbe pour faire le service militaire (ma mère était enceinte de moi et il fut envoyé le plus loin, de par sa mauvaise réputation de démocrate). Aussi elle-même fut-elle sur le point de perdre son emploi de professeur, pour une question de détail en grammaire latine. Elle avait tant étudié, et ma naissance était annoncée pour le jour de la récup, qu'elle craignait, après, que me premiers mots ne soient en latin.

vendredi 22 mai 2009

Abstrait printemps 1992

Environ un mètre de hauteur, acrylique, Manuel Montero

Photo Eve Livet

Se traduire / traducirse

esp
Si supieran la embriagadora angustia de traducirse a sí mismo. Repitiéndolo en otra lengua lo contado es vivido de nuevo. La juventud no superada que vuelve es un dolor en el alma.

fr
Si vous saviez l'enivrante angoisse de se traduire soi-même. En le répétant dans une autre langue le récit est vécu une deuxième fois. La jeunesse non dépassée qui revient est une douleur dans l'âme.


esp
Donde debiera existir el coraje de decir las cosas tal cual, aparece en el traductor la cobardía del eufemismo. Hacer frente a la juventud y tenderle una mano no es fácil, eso es el drama de la calle, y nosotros, frente a los textos queremos estar sólos con nosotros mismos tal como nos conocemos en el presente.

fr
Là où devrait exister le courage de dire les choses tel quel, apparaît chez le traducteur la lâcheté de l'euphémisme. Faire face à la jeunesse et lui tendre une main n'est pas facile, ceci est le drame de la rue, et nous, face aux textes nous voudrions être seuls avec nous-mêmes, tels que nous nous connaissons dans le présent.

esp
Desaparece la sonoridad conocida de la voz, que podíamos recluir en nuestro metabolismo, y las realidades vuelven a ser exteriores y urgentes, visiones.

fr
Disparaisse la sonorité connue de la voix, qu'on pouvait réclure dans notre métabolisme, et les réalités redeviennent extérieures et urgentes, visions.


esp
El pintor abstracto veía con guasa cómo sus clientes buscaban el lado derecho de los cuadros. Pero un escalofrío lo recorría cuando veía sus cuadros al revés en el museo.

fr
Le peintre abstrait voyait amusé ses clients chercher le côté droit des tableaux. Mais un frisson le parcourait à trouver son oeuvre à l'envers dans le musée.

mercredi 13 mai 2009

dimanche 10 mai 2009

mercredi 6 mai 2009

portrait double 2008-2009


Manuel Montero, 2008-2009
huile sur toile
photo Eve Livet

Entre las olas de marmol (Europa)



Europa, Manuel Montero, mars 2009
huile sur toile, 1,50 x 1,50 m
photo Eve Livet

Iluminaciones filosoficas (1')

Quine daba clases en Harvard. Creo que está en América. Primero pensaba que en Washington pero pensando mejor está en Boston. Sólo que Boston tiene al menos dos universidades. Una es Harvard y la otra es donde ha estudiado mi prima S. Cada una tiene su equipo de baloncesto. Algo he aprendido. Quine es un descubrimiento agridulce, en cierta medida incómodo. Pienso que la filosofía francesa y la filosofía analítica estimulan cada una distintas regiones del cerebro, y por eso me cuesta tanto leer, entre otras cosas, el libro Iluminaciones filosóficas de Ignacio Gómez de Liaño, allí donde la lectura de su trilogía del Círculo de la Sabiduría fluía y creaba remansos dulces como la miel. El misterio versus el sentido común. Ahí está la división de regiones filosóficas. Ignacio no quiere oir hablar de Heidegger, y yo encuentro que la relectura de Heidegger que propone Catherine Malabou es uno de los libros más sugestivos actualmente para mí, que ya me sorprendo sinceramente por pocas cosas, que leo por seguir la corriente. Soy sensible a la belleza romántica del lenguaje de Malabou como soy sensible a la escritura epigramática de Quine, y encuentro el castellano en su mejor esplendor, o sea el español, en la prosa de Ignacio Gómez de Liaño.

La ventaja regional de un libro como el de Ignacio Gómez de Liaño en este juego de los filósofos es que a su rigor más bien anglosajón lo nutre con la savia de la vieja filosofía, cristalizada en Giordano Bruno, reformador del universo y artista de la memoria. Es decir, no se queda en la sequedad de la filosofía analítica sino que es por así decir suculento. Imaginen que Wittgenstein hubiese sido feliz, que fuese un anfitrión feliz de un jardín de las delicias, algo de eso tiene Ignacio Gómez de Liaño.

Véase igualmente este texto.

Y también sobre la novela Extravios

La pure réalité



La pura realidad, mars 2009, Manuel Montero
huile sur toile 150 x 150 cm
photo Eve Livet

mardi 5 mai 2009

Le capitalisme est mort ! Vive l'esclavagisme !

Le capitalisme est mort, vive l'esclavagisme !

Le féodalisme n'a pas marché, il faut passer à plus dur. Les camisoles chimiques, les euphémismes pour cacher le retour de la lobotomie, la criminalisation de la maladie, la banalisation de la perversion, où encore la possibilité qu'ils vous laissent pourrir. L'ange ne m'a pas encore ravi aux cieux pour témoigner de la Terre dans sa lourdeur totale, mais je suis prêt à abandonner mon poste à l'annonce d'un endroit où l'on vive en Paix. Où le pouvoir n'est pas dans les mains de médecins sans appel, d'obscènes empereurs.

De toutes façons, nous les artistes nous sommes des parasites, ce qui n'est ni pire ni meilleur que d'être des esclaves. Mon ami, l'âge de pierre est déjà passé.

Non à la lutte de classes

Ils sont en train de faire du buzz sur un prétendu danger de l'extrême gauche afin :

1) d'en faire des boucs émissaires

2) de surveiller tous les mouvements sociaux et, en l'occurrence, exercer la pression policière sur eux

3) de passer sous silence toute contestation et toute critique sous prétexte de pensée dangereuse

4) de susciter des phénomènes de violence là où il n'y en avait pas eu auparavant

En fait c'est eux, les gros poissons, qui reprennent la lutte de classes justement à leur faveur, celui du mépris pour tout état de droit (voire cher français vos fameuses liberté, égalité et fraternité).

Ce qui m'amène à dire "Non à la lutte de classes", vivement la paix sociale. Non au silence, vivement la parole.

samedi 2 mai 2009

Le baiser du léopard


Manuel Montero, huile sur toile
1,50 x 1,50 m
photo Eve Livet