mardi 22 février 2011

planche 4 "picto" d'Eve Livet

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planche contact 4 "picto" (2007)

tachetée de trois x en cire rouge

sur 18, 21 et 28

puis dans le désordre il y a deux silhouettes

11 et 12

semblant grandeur nature au contact

du narcisse et d'Actéon en ombre chinoise

nul autre pour l'écrivain est son portrait

et je songe aux gestes de Mahler

et je songe aux gestes du malheur

qui sont les adieux à un fils

passager à l'aéroport pour loin d'ici

petit visage contre moi de 6 à 9

puis cher collier de lunettes inconnues

l'avion a des flancs de cheval blanc

de 0 à 4 des militaires défilent en ville

sous un presque religieux dicté

paralysés dans leurs mouvements synchroniques et imparfaits

et leur vue qui se perd dans l'uniforme gris de l'hiver

la grande aventure la grande naissance est la solitude

de ces rues du vieux quartier arabe

que les deux Espagnes habitent mourantes

de 13 à 37 en fin de rouleau

de là tu as puisé l'Andalousie

qui s'effondre pendant que la nouvelle Andalousie est bâtie

il existe dans chaque négatif un animal

l'héraldique d'une histoire différente

un écriteau sur un mur de rue

"rendez-moi le rouleau

gardez la caméra"

je traduis de l'espagnol en forçant la vue

les histoires romantiques de voleurs

en 2007 comme dans le tango

"aucune angoisse ne les déchire,

chacun vit comme il le veut"

il y a presque une joie du vol

dans tes prises de vue

*

retour sur la planche :

(retouche hypocondriaque)

on ne voyait pas le goudron au poumon

quand on vivait dans la lumière

le blanc et noir était vivant

la période de la nicotine en fumée

à l'avenir ce sera fluide à avaler mais non image

dans l'air et photographie et cancer

toutes ces terribles vérités du négatif

*

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