dimanche 9 janvier 2011

Jonathan Meese chez Templon

Nous avons été au vernissage de Jonathan Meese ce soir chez Templon. Ce serait un peu ridicule, en étant peintre que je fasse démonstration d'une opinion à teneur critique. Je suis toujours enthousiaste de Meese, comme les jeunes minces mais costauds, presque des blousons noirs, que j'ai vu sortir la minute de la cigarette en prononçant presque comme un cri de guerre : "Il est le meilleur". Je suis pris dans le même charme épique, étudiant, wagnérien, mais visuel, du domaine de la "vision", mais il m'arrive d'entreprendre la peinture comme on prend une femme, avec ma propre pine.

Du moins chacun prend son tableau comme il prend sa femme, et je suis parti pour un niveau presque pastoral de critique d'art. Je suis à l'aise, j'ai mes piques, et comment se revendiquer d'une pratique qui se veut barbare, despotique, sans rentrer chacun selon son naturel. Je pense aux couleurs, les tons chair qu'il utilise avec une volupté précipitée, le jeu sacré et tonique du noir, et des nouveautés qui font penser à Picasso. Même à Matisse. Les couleurs dans leur joie, qui viennent peut-être du passage de Meese par la céramique. De la substitution à présent de l'huile par une portion d'acrylique, petite tricherie. Mais aussi d'une joie de dessiner avec les couleurs qui ne peut être qu'enracinée très profondément chez Meese, et qui devient à l'approche de la quarantaine une transparente acmé. Tellement incompris ici. Une fois que le public a accepté les thématiques, première chose dure à digérer, il faut pas toucher aux couleurs, sous risque de devenir insupportable. L'on ne veut pas faire l'effort deux fois. Ou bien, vous trouvez des gars loyaux qui vont faire de ça leur drapeau de guerre, comme moi-même je suis en train de faire. C'est cette partie-là, cette génération, qui m'intéresse, et qui est par excellence désintéressée. Ils sont tous grands et jamais tout à fait rasés, moi j'étais ce soir le plus petit et le seul je pense avec des lunettes, du moins aussi voyantes que les miennes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu as fini de délirer un peu partout, petit dégénéré. Tu me parles en plus, pour dire quoi ?

Va voir mon dernier commentaire chez wrath


Dio