mercredi 2 novembre 2011
Tous du Céline... sauve qui peut
Tous du Céline
L'on m'a fait visionner, en pensant que cela me ferait plaisir, un nouveau documentaire sur Céline, qui pastiche et fusille les quelques documentaires "vrais" qui existaient et qui ne cite même pas le rôle de premier cristal et de consécration définitive joué dans les sympathies gauchistes pour cet antisémite d'un livre ardu et brillant de Julia Kristeva : Pouvoirs de l'horreur. J'ai compris en la lisant que l'intérêt de Céline était clinique et qu'on pouvait se passer de lire ses amalgames si l'on n'avait pas besoin d'une promotion académique. Malgré cela, il est venu ajouter de l'eau au moulin du sensationnalisme littéraire, le phénomène a muté plusieurs fois comme un pokemon saisissant toute opportunité et en a donné une première vague de faux maudits, les écrivains soi disant réactionnaires et l'usage publicitaire aux allures paradoxales de l'antisémitisme. Chez un Matneff ou un Nabe on peine, mais ça passe grâce à un certain dépôt de style, d'assimilation sincère de la formule célinienne. Le style, et puis une position de non-lieu bien cherchée.
Nous n'avons à aucun moment dupes que le style résidait plus dans le contenu que dans le contenant; c'est le côté dégueulasse en tant que sujet qui rend un vrai maudit, et non pas le côté dégueulasse de sa prose, qui est de facile fabrication. C'est la petite distinction au sein de l'abject. Je fais toujours cette distinction, moi-aussi.
Mais le documentaire me fait tomber dans le malaise de constater que la formule, avec l'exhibition sans grand intérêt de petits spots de Nabe, vient confirmer qu'elle est passée de formule à simple recette du domaine public. L'on assiste au style non plus de Céline, mais d'un nouveau critique et écrivain d'extrême droite, de tout ce qui peut être le dérivé le plus pénible d'un collabo. Les images récurrentes chez ces pédants sont la violence verbale paroxystique contre des cibles choisies, manière de dénonciation souvent dans les réseaux sociaux, tout comme firent des listes noires les prêtres et d'autres, dont il ne s'agit plus d'un prêtre du passé, mais d'un nouveau saint fondateur non plus d'un ordre monastique visible, mais d'une société secrète que je vous laisse entrevoir, sous la dictature espagnole, que j'ai mieux connue que la vie intellectuelle sous Vichy. qui doit être en train de se reconstruire vus les temps qui s'est imposé la société, l'Eglise.
Il s'est donné que j'ai fait remarquer ce je pensait à un écrivain de cette catégorie, sans faire mention explicite de Vichy, mais tout simplement lui disant dans une discussion sur un réseau social où il développe son prestige, comme nous faisons parfois, qu'il devrait avoir honte de vouloir faire passer des messages racistes, cette fois-ci sur les arabes, en sachant que sous l'excuse du lignage Céline-Nabe, à présent on excusait volontiers le racisme, et que celui contre les arabes était consensuel et plus commode qu'un antisémitisme spécifique sur l'Etat d'Israël, qui est en France sujet à être pondéré comme un délit. Je trouve honteux que des typiques passeurs de l'immoralité du régime actuel, veulent être pris comme des critiques littéraires d'avant-garde ou des écrivains underground, et prospérer tranquillement avec leur lepenisme, implicite avec leur zeitgeist, leur catholicisme trouble, se rendant sympathiques par décret, tout simplement parce qu'il draguent des fillettes gauchistes, qu'ils se réclament de la sous-culture, affichent comme des trouvailles des écrivains comme Bernanos, dont la seule conclusion qu'il tirent est l'impératif d'être catholique de droite, et puis certains qui sans condition sont venus pasticher l'avant-garde retenant, dans le cas de cette personne, juste le mérite de répéter une fécalité bon-marche et sans grand intérêt , pour pouvoir ouvrir la diffusion du lepenisme dans des milieux artistiques et de prime abord "critiques".
Je trouve honteux qu'une écrivain, pas forcément d'extrême droite, qui logeait notre confrontation ouverte et de ma part proprement appuyée de réflexion, ait pris la panique de contredire un collabo et ait effacé la conversation dont auraient dû être témoins les possibles sujets de fichage pour fin 2012. Parce que la gauche a tellement peur qu'elle compte sur le sympathique pardon de l'extrême droite ? Un réseau social est actuellement le laboratoire des mutations politiques, et si certains intellectuels continuent a se censurer, où à censurer par bienséance aux autres, tout constat de l'insupportable violence quotidienne et de qui sont ceux qui la créditent, alors on est en train de dégager le terrain pour un affrontement manipulé.
On est en train de dégager le terrain pour un durcissement du régime, déjà liberticide et à caractère intégriste, lui autant que l'étiquette qu'on collera sur les boucs émissaires, qu'elle soit celle du taliban de gauche ou le nihiliste juif, expédié dans l'asile, parfois la prison, ou l'exil. Un exil notoire, vers l'Israël, est Tobie Nathan, mis à mal avec son propre milieu psychanalytique du fait de dénoncer la discrimination des noirs et des arabes, et de leur droit à une identité personnelle, et surtout parce qu'il s'intéressa à sortir les jeunes des sectes dangereuses, dont du moins une très notoire, la scientiologie, peut avoir des deals signés avec le président du fait de son ex-épouse, adepte connue de la secte. Alors que d'autres, qui se scandalisent hypocritement du choix de partir en Israël, délirent sur ce qu'un fasciste comme Francisco Franco en Espagne, grand criminel contre l'Humanité, aurait, tu parles... "beaucoup aidé les juifs". C'est une honte, pareille à celle du nouveau réactionnaire, la confusion totale dans les idées, le clivage de classe et la fausse promesse de permanence pour la classe moyenne, chez les écrivains de la gauche cafard, qu'ils soient seniors ou coqueluches.
Caramba.
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