La Magie Noire était condamnée par la loi romaine en rapport avec un délit presque synonyme étant la murmuration. Je regarde la richesse artistique du vaudou et ne peut m'empêcher de penser aux mots que le faiseur de fétiches lui adresse à voix basse. En cela, qu'on me parle des secrets d'un dieu ou d'un mortel, ce ne peut être qu'un contre-pouvoir, comme le rêve ou la folie implicites au domaine du sorcier. C'est ainsi qu'on assimile au maléfice tout un art, remettant la culture qui l'a produit à une position de prisonnier ou esclave. Les lois françaises contre la diffamation, notamment sur internet, même quand elles ne sont pratiquées dans des procès, dessinent ce que va être l'attitude du pouvoir dont le renversement a commencé en Tunisie.
Quand la diffamation s'exerce massivement sur des profils de la part du pouvoir politique et spectaculaire, elle est considérée du maintien de l'ordre symbolique, l'unique colle qui puisse bien cirer le lien social. Mais elle désigne de boucs émissaires, sacrificiels, qui vont être des populations vivant sous une diffamation d'état. La notion d'étranger reste douteuse, archaïque au dégrée le plus dangereux. A l'interdiction du murmure suit l'institution du pouvoir en tant que société sécrète, dont le spectacle politique est la seule vérité. Le caractère injuste, tyrannique, esclavagiste, des faiseurs de lois est cacheté par le silence des profils sociaux, et bien en dedans, de chaque artiste. Et pour la Magie Noire, le peuple dans l'ensemble n'est composé que d'artistes.
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