dimanche 13 novembre 2011

le froid pôlaire des chercheurs d'anonymat



...

On ne veut plus de moi

j'écris dans les toilettes, mon mac sous le linge

qui sèche à la douche, je dérange

encore le temps qui reste

avant que ça finisse, on attend,

mais on ne supporte pas l'écrit

et l'on veut que tous dorment,

faut pas se souvenir demain, faut pas lire.

Moi ? Black-listé ? Moi si bien considéré ?

Mais avez vous vu mon CV ?

Vous semblez vous être trompé, pour m'avoir fait subir

la brûlure de la rue, comme ces roms

qui ont été incinérés dans leur petit refuge

près de ce lieu de culture, la place (le palace) Gambetta

ouais, peut-être ils se sont sauvés

peut-être on les brûlait juste pour ça

aucun rapport avec le Pôle Emploi

faut pas entendre des voix, pas de martiens

autres que les cervelles macérées dans de la vodka

qui mutent et se congèlent dans l'expérience

la merveilleuse expérience collective de la France.

...

Par un tunnel arrivent

à la porte de mon sexe

les souffles d'une jeunesse gitane

le trou de l'évier fait sortir tout mon génie

chez ceux qui rêvent et celles

qui viennent s'accoupler à moi

sont les filles de Salomon et les roses

qui pourrissent mon système

hydraulique, mon poème en érection

comme un échafaud, comme la pierre

de Babylone écrite en cunéiforme et les filles

qui viennent ne sont même pas des travailleuses

du sexe, mais des démons dont les prénoms

feraient éclater les plus statistiques des luxures

et puis il y a l'injure et la faucille

et le feu du sport qu'on accorde au chrétien énervé

puisqu'il faut céder quelque activité au lepenisme

dans le jeu de plâtre ou la blessure fait chiffre

quand on est aveugle pour les lettres

et la Bible est semblable à une crotte de nez

qu'on savoure maudissant le nombril des étrangers.

...

Ils ont raison de m'éviter

je peux phagocyter

mes viscères veulent de quoi

dans un émoi

péter

...

Il n'y a plus d'homme

plus de femme non plus

il y a cellule

qui cherche à manger

qui veut circuler et faire éclater

de sa touche rouge la neige

d'une somme, tout comme,

la pustule est le pus qui jamais ne bouge,

parce qu'elle se doit de cacheter

et sceller ses cellules.

...

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