planche 010
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Le fait qu'on doive ne lire qu'une annexe critique de l'oeuvre
le manque de rythme invalide l'art
je te parle de ton travail et je t'endoctrine
tout comme la mise en musique de la paranoïa
chez Derribos Arias aux 80's espagnols que je réécoute
et parfois pour la première fois pendant que tu regardes un loup-garou italien
faire son théâtre lunatique dans une vieille cassette des frères Taviani
pour la première fois cette série de photos du rouleau 010
dans la planche de Toroslab
me parle de ta première réflexion sur moi
en solitaire avec une série d'objets
d'objets dépôts de paroles, quoique un cru d'André Kertesz
de par l'éclairage naturel et la gélatine coupée au noir
les livres qui sont mitraillés en 37 photos sont deux
un livre artisanal qui contient mon roman Pleroma
et une édition en peau teintée de bleu marin
des Oracles Chaldaïques chez Gredos
Tu as vécu une histoire d'amour seule pendant une de mes premières absences
avec moi
le fruit de la grenade dans une chambre à Grenade
le soleil du matin d'été ou du tendre automne andalou
ton pied nu orné d'un chapelet
dépôt des paroles d'une prière étrangère
en boules de turquoise dont le gris stylise la couleur
la soie que je ne finirai d'aimer et qui portait tes grains de beauté
ton pied bronzé et délicat, ton pied gauche
s'approche de mes livres sur le blanc du lit ou sur le pur acte magique
indescriptible sans la phrase la nudité du pied
est répétée depuis le positif onze au vingt et un
puis tu fais des assemblées de dessins de Raul mon ami de fac de beaux arts
des minutieuses illustrations du personnage féminin et magique
que la lecture de Pleroma lui avaient inspiré
le type de femme de la Movida
la petite bouche peinte en noir
les cheveux d'une romantique peignée comme une reine
nue dans des rectangles de feu et des draps mauve
un peu petite précieuse des entre-guerres
avec mon livre aussi sur le drap comme dans le romance d'amour
d'une revue pour jouir faite de dessins à moi et à lui
ta jupe me mange ou mange mon livre mon corps porteur de parole
tu est seule au long du rouleau comme la liberté est sérieuse
pensées à la vue d'un jour d'art
vision pure d'une nature morte personnelle
plaisir de voir ton pied
répété comme chez une déesse
blasphème, prière et oracle devant la Nikon
Xanthippa la courtisane de mon roman
urine accroupie sur un nain
des choses étranges se passent dans les photos 16 à 21
où ton pied caresse l'or et la peau bleu des Oracles Chaldaïques
au niveau de la lumière
comme si un film soviétique passait à grande vitesse
enfin c'est le texte de Pirandello qui est travaillé dans Kaos
non, sur la planche contact 010 ce sont mes livres et dessins
et ta connaissance du soufisme
qui m'arrachait des soupirs d'impatience
et me faisait pressentir l'ange du passé
et l'immensité de l'avenir
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