samedi 31 octobre 2009

A côté de la petite aquarelle

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J'étais toujours surpris quand immature je lisais la critique situationniste des psychologues collaborationnistes. Des psychologues et des médecins qui scandaient les séances de torture en Union Soviétique ou en Amérique Latine, indifféremment. Je ne pouvais comprendre qu'on fût psychologue sans passer par l'éthique freudienne. Peu à peu la vie m'a montré ces visages sous mode amoindri, in minore, comme on dit pour la formule rhétorique. Sous couvert de société de droit, ou démocratique, mais en fait ayant ses racines dans des pratiques autoritaires plus propres à une dictature.
D'abord ce fut d'être soumis à des tests qui me déclaraient attardé mental. J'aurais construit mes lectures sur une ineptie, aux yeux de ces juges de la pensée. C'est un rêve brisé qui m'a balancé dans le champs des résistants, couvert de cendres.

On est dans des temps curieux qu'il nous faut attraper au vol, avant que le sort jeté s'estompe à jamais. Un Noir est président des Etats-Unis, et une chanson contre les psychiatres est un hit du moment (Rehab, de Amy Winehouse). C'est le moment de s'insurger et les grecs l'ont compris.

A la fois, il n'existe pas un moment particulier pour s'insurger, il n'est pas de kairos ou occasion pour la révolution, mais une situation qui se reproduit ad infinitum. L'anarchie ne se fait pas dans le temps, elle est une société non nouvelle, mais plus vieille et déjà là quand la révolte commence, elle est la raison pour laquelle l'on cherche à nous écraser avant même qu'on y ait pensé.

Les liens de fer du pouvoir se fondent dans la brisure du lien social, plus souple et fait de symboliques racines.

Sur la décomposition et putréfaction de la société est érigé le tyran qui se nourrit, non pas de véritable richesse, mais d'une richesse faite de violence puisque la monnaie spéculative est un social découpé et morcelé.

Le médecin ou psychologue collabo fait sa fortune dans le malheur d'autrui. Il est la version à échelle du tyran. Il sera ravi d'avoir à faire des rapports pour la police, il est foncièrement délateur. Il fera sentir au patient la différence entre payer ses dépassements d'honoraires ou avoir la CMU. Il est négligeant sans scrupules si vous n'avez pas d'argent pour l'attaquer en justice.

C'est le moment de réaliser que notre maladie, ne soit-elle que du tabagisme, est politique par la force des choses. Et que nous aussi nous puisions notre force des choses.
Ce qui compte c'est "qu'est-ce que je fais ?" Il y a pas de restriction, pas de plan utopique qui soit tracé auparavant. L'on peut refuser un traitement comme le fait la chanteuse américaine, et en faire une chanson, c'est déjà un pas de géant. L'on peut rire sans retenue. L'on peut sourire. Ce qui compte se compte à chaque minute, et il faut se plier pour pas se rompre. Il faut se laisser aller et arriver quelque part ou parfois se cantonner à n'être nulle part, juste témoigner de cela même.

Il est dans notre jeunesse une question de délicatesse, de faire de l'enjeu de notre fragilisation sociale. Nous sommes menacés de disparaître à nous-mêmes, de perdre toute valeur, toute valeur pour affronter les choses, et nous répondons par le risque de la beauté, monnaie forte que même les puissants ne peuvent descendre sans dépenser leurs ressources. Il en est dans notre vieillissement prématuré un changement de donnes, comme si nous faisions disparaître tout sens du politique par le truchement de l'annonce de notre absence. Et, à côté de la petite aquarelle, un livre rend compte du souffle du monde. Nous savons que la lettre de ce livre ne peut contenir notre nom aboli par le monde, mais que l'esprit qui l'inspire s'avance vers nous nous tendre la perche d'une étrangeté à tout, d'une maladie divine qui s'écoule lentement dans la confusion des événements. Nous savons qu'il y aura toujours un espace d'esprits à côté de la petite aquarelle.

3 commentaires:

http://marielebrun.unblog.fr/ a dit…

"comment peut-on être psychologue sans passer par l'éthique freudienne?" Vous avez raison de souligner par cette phrase la vision absurde et fausse qu'ont hélas beaucoup de gens, et par là même de nombreux médecins, de la cause freudienne. Pauvre Freud, qu'est-ce qu'il se prend, c'est tellement tendance de dire qu'il avait tout faux. Il est moins rentable pour les laboratoires qu'on aille causer avec un bon psy (qui s'il est médecin et respecte le serment d'Hippocrate, ne vous assèchera pas financièrement), que de vendre des millions de boîtes de lexomil ou de xanax, c'est un début d'explication. Et la parole libérée fait entendre la vérité que beaucoup ne supportent pas.

Manuel Montero a dit…

Allez le dire à Catherine Malabou, qui fait fortune en soldant les cendres de la psychanalyse tout en soulignant hypocritement qu'elle n'est pas dupe. C'est ça ? Mais c'est peut-être la seule chose qui reste à faire, et qui sait si cette poudre cendreuse ne va pas faire glisser tout le reste, à la fin. Et peut-être que ce sur cella qu'elle a secrètement parié, si l'on veut être bien-pensants, notre philosophe (disons le au passage, elle est la seule qui se détache du paysage morne de la France, voire plus).

Anonyme a dit…

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