mardi 15 mars 2011
petit soir
Tu dors, la lampe allumée, tendue vers mon côté, empiétant avec un souffle sensuel mon oreiller. Ce fut à la sieste que je t'ai tendue ma place, profitant moi-même d'une place qui a le privilège de tes formes, de ta peau, de notre sperme. J'écris sur l'écran ensorcelé des vérités qui me sont soustraites. J'écoute à moi seul des synthèses de vitesse, d'autres paroles en strophes, des pizzicati électriques, les lettres à elles seules sont pour l'écran cacophonies. Je fume du tabac roulé, par tes mains, en petites et minces cigarettes. Une fumée de cafard occupe la chambre. Nous sommes deux gitans, deux homosexuels, deux nègres, deux prostitués. La fiction, à l'encre de vipère, nous a rendu coupables, nous sommes des amoureux. Je pense aux prisonniers grecs qui ont défié le pouvoir. Comment la rose peut-elle être dans la rose ? Au cimetière, sur des bustes de bronze et de pluie, la rose a ses morts, sa liberté, sa propre décadence.
La force de l'étoile noire, prie le grec sans autre dieu que la terre. Nous avons acheté ensemble le Dionysos de Walter Otto. La personnalité appartient aux forts, même délicate, à tendre les branches tendres du rosier, pour tresser les pleurs de perse du feu qui parcourt les toiles d'araignée. Vive la littérature !!! Le souvenir de l'art fait mal, et il n'y a que toi et moi, et la présence de fumée, qui vivrons dans la mémoire. Et aussi cette autre réflexion d'un être cher, sur la façon et les raisons des trompettes, et de leur sourdine de mousse blanche.
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