mercredi 12 mai 2010

planches contact d'Eve non numérotées

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Je suis un secrétaire poétique

aujourd'hui ce sont les saints de glace de la lune rousse

je trouve les artistes trop pris dans des pratiques de bon sens

dis-donc, c'est du travail de cuisiner le chou pendant qu'on poétise

averses sans chauffage semaine prochaine

l'artiste s'occupe de moi et je m'occupe de l'artiste

j'invente ce métier de l'archive d'ombre

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Sur ces clichés

quelle part pour l'éternité ?

Ils ne sont pas numérotés, trop tôt, trop loin

les chandelles sur la tarte

sont ponctuelles, Claudie regarde

la botte de feu d'une vingtaine ardente

sur l'obscurité du chocolat

premiers autoportraits d'Eve au miroir

ses jambes

sa pose de photographe complique

la longue robe en soie

sa mère la main sur le clair-obscur

d'un piano qui n'existe plus à jamais

partition en auréole, lumière tiède et précise

rare image d'une grande-mère sur le cliché

enfin des ancêtres qui restent à côté de nous

Eve sourit, l'on dévine

enfin une main pour saisir les deux soeurs

une fois les bougies éteintes

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encore sans chiffre, même dossier

des beaux jeunes qui posent dans l'arabesque

encore méconnu d'un palais de conte

dans une ville touristique mais discrète

transition démocratique espagnole

instant politique d'inconscience

dans les visites exclusives

des couloirs de gypse et de luxe

dans la virginité musulmane

de l'Alhambra de Grenade

aux années quatre-vingts

j'aurais dû le dire avant

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