*
planche isolée non classée
il est tard, j'ai voulu quelques nuits blanches
et encore je fume à la fenêtre obscure
0A 0 début du rouleau
un bâtiment gris, comme un tableau désenchanté
mais sur les clichés suivants on comprend
que tu travaillais à un dossier lourd
qui t'a rendue célèbre, par ton premier livre
et par un film kafkaïen dans cette planche contact
je reconnais sous le poids des miniatures
la même lampe qui à présent nous éclaire
et puis toi poème bleu dans la non-couleur
femme amoureuse qui pourrait tuer
comme dans les pires chansons d'amour
par la vérité de ses lèvres rêveuses
un oeil savant de cinéaste t'a pâmée
sur tes clichés, comme un tatouage
sur une peau farineuse de princesse
comme une première de journal littéraire
et sur ta chaise tu es consciente 19 19A
treize prises de vue avec ta caméra
bel album dont tu es seule éditrice
pour mon regard qui te scrute
dans les lignes
dans le dos d'un livre
tu regardes le ciel rhétorique
d'un clair obscur appartement de journaliste
tu es aussi poète
tu te maquilles ces lèvres qui me font parler
tu penches la pensée du voyeur
d'un geste complice
tu en sais plus qu'un arbre de luxure et d'histoire
tu es la photographe de cette planche
elle est dans ta valise et elle est ta mémoire
une belle conversation après la vérité
et les mensonges
de ces preuves judiciaires où les arbres
sont des témoins, et les témoins
sont le jouet d'un ange
*
où sont les fenêtres de chaque nuit de travail ?
*
La Chamade 2 2A
15 15A et 16 16A sont un vulgaire parthénon de la loi
six colonnes de torpeur défigurée
que tu n'as pas ménagée
une belle conversation ma chère
*
dimanche 23 mai 2010
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