mercredi 1 décembre 2010
miettes facon papesse (suite à "disciple")
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Me sentant basculer vers la pure mélancolie, qui comme une fièvre défait mon souffle et désamorce mes pitres prières, me fait citer la mythologie en train de me retourner comme une crêpe.
Un trait particulier de tristesse et de mélancolie sont les certitudes misérables qui nous aliènent, qui nous font murmurer comme on souffle sur la dernière bougie.
Je regrette la compagnie de l'astrologue, ce soir je serais prêt à tout lui entendre dire, même ses fameuses famines d'écorché. Le destin était bien dedans la bouteille que j'ai vidée au goulot.
Un espagnol fait fuir la tristesse avec des tranches de jambon, et quand il n'y en avait pas, il se procurait l'os pour donner un arrière goût au bouillon d'oignon. Ils vont pas encore me brûler, demain. Ils vont pas venir me chercher. Je suis aussi catholique qu'eux. Demain je serai encore apte pour causer et pour dire "buenos dias".
La province plus pure et pauvre d'Espagne, à certains égards, Salamanque, inventa que la mie râpée, le cumin, imbibés de saindoux, étaient des médecines pour le triste, passés un peu au feu. Cela s'appelle "farinato".
Le paysan connaît la mélancolie, il n'est pas dupe, il sait qu'elle est mortelle, et que seul le péché et l'angoisse nous rendent gaies.
Si tu as donné ou raté tes livres, et ta vie avec eux, et que tu es sur Paris, mange de ce reblochon, ça fera l'affaire et le reste.
Le Malleus Maleficarum, est encore en cours de réécriture. Bientôt ça s'appellera "subvention au suicide thérapeutique", avec "prestation sadique supplémentaire et gratuite".
Scorpion préside Rome, et la vallée cacha autrefois Saturne, la mort est riche en ressources de vie. La source dira ce que je ne peux chanter, pendant que l'ultime femme du monde s'apprête à nager dans ses ondes.
La course de l'angoisse commence par une mère et finira par pitié de la reine des étoiles. Essaie de rester pas trop lesté pour grimper au ciel, quand la terre va fondre.
A peine trentenaires, mes amis espagnols avaient grossi et appelaient ça "la courbe du bonheur". Ce soir je mange du fromage français. Mais, est-ce que ça s'appelle aussi "bonheur" à Paris ?
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