lundi 8 novembre 2010

Le Ruban (Marie-Agnès Michel)


Ce que Gaspard aimait ? Une partie importante était déterminée par ses vices. Le vice de la paresse est un puits sans fond, jamais autant de puissance créatrice que dans la paresse. Elle cherche toujours une harmonie dans ses inerties. Ecouter un oldie en boucle. Fumer et fumer davantage.

Dire oui. Etre collabo des femmes. Promettre un cadeau, tout en sachant que le rendez-vous sera encore annulé. Des leçons apprises d'Ovide qui restent la seule certitude d'arriver "quelque part". Des leçons que, certes, il n'est même plus la peine "d'appliquer". En fait, Ovide c'est la vie en devenir, il n'y a pas d'atome figé chez lui, tout passe par un conatus grâce auquel l'on est en permanence projetés en avant. En avant pour la séduction et en avant pour l'abandon.

La force de la paresse est le capitalisme de la littérature. Gaspard sut par une éclaircie d'inspiration qu'il fallait qu'il raconte quelque chose. Et il me raconta du matériel pour tout un roman. Non, il me raconta qu'il était en train de lire un roman. De l'inouï. Tu peux pas imaginer. En fait Gaspard appartenait tacitement à un cercle de lecture, ensuite à un autre, et à un troisième. Qu'est-ce qu'il y avait au Troisième Cercle? Non, ne me dis pas, lui dis-je, tu es en train de lire Dante encore en italien? Tu ne t'es pas rendu compte que tu ne vas pas plus loin que trois, mettons, quatre vers ? Mais encore il me sort qu'il a accès à un roman qui s'appelle "Le Ruban", et qu'il ne pourra jamais écrire de même.

L'histoire commence pas mal, cette fille, Marie-Agnès, lance du vitriol sur toute la médiocrité social contre laquelle je me suis toujours battu. C'est même signalé par l'éditeur. Et, enfin, me dit Gaspard, je fais confiance aux gens qui aiment ma peinture.

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1 commentaire:

Cécile Thérèse Delalandre a dit…

Gaspard a noué un joli ruban.. je me le mets soigneusement autour de ma vague à l'âme