mercredi 2 juin 2010

Ryokan




(...allusion personnelle...) Quant à l'idée de Freud que le meurtre est à la base de toute culture, l'illustration parfaite est l'Amérique du Nord, structurée sur la mise à vide ou génocide des indiens des plaines.

(...malentendu...) C'est une blague ? Je suis votre petit âme frère, mais l'on ne m'a heureusement encore fait la plaisanterie de mettre de l'adhésif dans ma chaise. Je vole bien loin des haut-parleurs et de ceux qui leur tirent dessus.
Et je n'ai plus remise ma couronne de plumes rouges s'aérer au balcon.
je ne chatouille plus les cerises avec des panaches de corneille.


(...silence à la forêt...) L'inimitié entre le jour et la nuit, le dieu du bien et le dieu du mal sont coeternels, de Mani le Sceau des Prophètes à Antonin Artaud. L'artiste n'est qu'un théoricien de cette bataille de l'ombre et l'innocence.

(...rythme...) Vous savez, auddie ? quand je peins des portraits ou des nus d’Eve à l’huile, j’ai aussi la sensation de la rime interne, et de cette finition libératrice que vous, en tant que musicien, suggérez. On a voulu me classer arty-crafty, mais c’était une excuse pour la continuité de l’avantgarde froide des années 90 (en fait on a eu une vingtaine, et non une décennie, en art).

La surface par excellence est le carré. Déjà le rectangle civilise trop le geste de l’imagier. Le tonde (circulaire) de Raphaël dans la Vierge (en gitane) à la chaise avec l’enfant, lui a imposé le geste d’un mourant.

J’ai dû vous faire rire avec mes suggestions, au laboratoire. Carré, je vous dis. Tina Turner ou Bela Lugosi, carré mais "à la main", arty-crafty, si vous voulez.

(...la voix...) Moi à votre place, pour réciter, je chercherais à nouveau ce balbutiement soucieux qui nous donne la première came.

(...l'écriture...) Que les vieilles concierges catholiques aient lu jadis des feuilletons de crimes et de princesses, passe, elles ne prenaient pas ces artefacts pour de livres, mais que les penseurs que j'admire tels Umberto Eco, Susan Sontag, Julia Kristeva ou Tobie Nathan aient pris leur public pour leur concierge catholique, voilà ce qui me révolte.

Deville nous parlait comme on parle à un voisin, ou à une voisine, étant le fils universitaire de la vieille concierge, avec candeur et fierté.

Aucun commentaire: