jeudi 18 août 2011

Sur Dante XVI (qui en cabale donne sept)


Bah, bah, portes, séjours célestes ou infernaux, escaliers... L'on voit bien que pour Dante tout le problématique de la "vie future" réside dans le cuisant problème du LOGEMENT. D'où qu'on ait fini par parler de "squatt"...

Les Demeures de Thérèse d'Avila se laissent transiter par la pensée comme le sillon creusé est suivi et noirci de fraîcheur par l'eau, pas de labyrinthe, mais labour de la terre. Il en est d'une vision féminine qui forcément s'intéresse par l'humain, voire pour ce qu'il y a de bien chez le père... mais Dante, subjectif comme il est, est forcément sacrificiel, inhumain, son Paradis ressemble à la Tour de Babel qui aurait résolu la confusion des langues de par l'abolition du sens.

On peut me discuter que le droit au logement est respecté par l'utopie dantesque, puisque même ceux qui ne méritent pas, qui ont cumulé les dettes, ceux qui sentent mauvais, sont dûment placés quelque part... C'est l'utopie optique de Descartes, et de la perspective qui va advenir en Italie avec l'expérimentation de Masaccio, qui voulait juste se moquer (à mon avis) de Giotto, comme pourrait le faire une taupe gothique. Des lignes qu'on appelle avec un inconscient cynisme des "lignes de fuite", et qui sont là en même temps pour emprisonner et pour évincer, pour exclure tout en suggérant l'accueil de manière abstraite.

L'équivalent mathématique de Dante est bien Tolkien, qui établit que l'espace est non plus déterminé par le sujet, mais par un excédent qui devrait faire l'objet d'un partage. Seulement, une fois partagé, le géopolitique tolkienien s'avère engageant dans la montagne russe de la cotisation boursière, de la menace constante du trou noir, qui existe pour faire qu'il existe quelque chose qui n'existe pas. Une autre comédie du salut par l'attribution de non-lieux...

(Tolkien me fait penser au chevalier blanc des aventures d'Alice, qui disait de ses machin-choses : "it's my own invention", tout comme les colliers bon-marché que Christophe Colomb voulait distribuer pour fausse monnaie chez les indiens)(...on en revient au jeu d'échecs si cher à Alexandra Varrin et à Fernando Arrabal)(... il serait de laisser échapper l'occasion que de ne pas vous faire voir, parmi ces "8 dessins", le deuxième "kill your-self", inspiré d'Alex - les autres aussi viennent à propos, puisque je compte traire à réflexion la peintre et sculptrice Patience Tison, qui a posé pour le premier, et Henri Michaux, qui est aussi dessiné)

Je pressens que ces idées ne sont pas très originales. Elles viennent formuler sans trop de crédit la démarche lacanienne... CQFD

Ma protestation consiste à dire qu'entre les deux, je préfère me glisser vers un ailleurs, ni la Divina Commedia, ni The Lord of the Rings...

L'on viendrait me dire qu'il faut bien que tout récit se passe dans un espace... oui, mais à condition que... bof, j'oublie ce que j'allais dire. Bref, entre Tolkien qui veut qu'on refantasme que la Terre est plate et Dante qui montre un penchant par les structures pyramidales, surtout inversées... personne ne peut se faire accepter à l'Académie de Platon avec ces deux maîtres si nuls en mathématiques, le principe de toute intelligence platonique étant la sphère, soit quelque chose qui ne peut être de prime abord que "perçue", et non pas "inventée"...

Le récit, le littéraire, la création, passe par une acceptation "flottante" du Réel...

La formule... non pas l'addition, la soustraction étant l'action même des sens. La formule qui est le quotient de la forme, comme le dialogue est le quotient des idées... La formule, merci, nom de dieu...

Ouais, on dit "formule", je dis : mutatis mutandis ! Eureka ! mutatis mutandis...

- In novas fert animus mutatas dicere formas :

... une autre citation "de tête" d'après les Métamorphoses d'Ovide. De quoi rester que tout le besoin de formulation de la jeunesse soit d'annoncer des "mutations", des individus "mutants"...

Soit le passage des figures à travers la langue grecque vers la langue latine, le passage ou le pont, qui fait que par cette soustraction au grec le quotient latin soit "neuf". Un instinct de lycéen me ramène à déceler sans internettation le verbe décliné par interposition de l'instant K dans un verbe dont la racine "bien", plus "ok", que "feel good", peut accepter les six personnes, trois singulières, et trois plurielles.

Puis je vois le 9 dans "mutatis mutandis" dans sa qualité d'adverbe. Ce qu'on appelle un complément de circonstance, soit une pseudo-phrase conditionnelle. Le latin se fout un peu que le singulier soit pluriel ou vice-versa, neuf est tout ce qui s'approche d'un euro, de dix, de vingt, de cinquante, etc. c'est un appel à la pulsion, comme les jeunes auxquels on a fait une légère soustraction stratégique, le sacrifice d'un pion, pour les solder. "Une fois qu'on aura changé le monde..."

Et bien cette phrase, dite si élégamment en chef du premier livre des Métamorphoses, celui qui raconte :

Ante mare et terra, et, quod tegit omnia, Caelum,
unus erat toto naturae vultu in orbe,

... et l'auteur Ovide serait pour Virgile ce qu'était Cavalcanti pour Dante.

Ce début est déjà un suspense, "un seul visage", premier plan, mutatis mutandis, flash-back...

Le Ciel n'est que l'ovale du Visage, le Paradis est dans deux prunelles, dans la doublure des narines, dans la pulpe rose des lèvres qui fait pardonner les crocs... Lolita ne vieillit pas, s'appelle le recueil de nouvelles publiés par Julie Oyono.

(Il serait un peu bête de vous parler du tableau, qui est mon propos ici, et ne pas vous le faire voir... Il suffit de cliquer sur la parenthèse pour le premier huile, le plus riche en couleur)


Quand je l'ai peinte j'ai utilisé l'assurance des dessins préalables, chez quelqu'un Boulevard de Clichy, où j'avais marqué encore Juline B, son pseudonyme de blogueuse. Mais je m'étais présenté d'abord par une écriture satyrique dans toutes les directions, qui faisait don du compliment (complément ?) "innocence", "continuité adolescente". L'âge de Lolita ne change pas son visage : Lola, Julie, My Th, Marie, Nicole, Benoit, Stalker, Deville, RIP, (sur ce lien rip pose ensemble avec l'auteure - entre autres - de Dalla$ ) et rien d'autre après...

... tous des tags, on dirait.

Le calcul du sens, l'équation d'une ville comme titre d'un roman en deux parties : Dallas tout comme pour Saint Augustin il n'est pas question d'écrire Jérusalem, mais Civitas Dei, l'on ajoute la lettre du "sujet divisé", le dollar, de la Fuite en Egypte, du hiéroglyphe sur la monnaie, de l'Abraxas... Et cela vaudrait pour Divina Commedia, pour le fait que la mutation soit présente sur un livre latin en forme de mot grec.

(Pour d'autres tableaux à propos, voici les deux auteures citées,CE QUE J'APPELLE FAIRE DU FAN ART, celle de Dalla$ et celle de Lolita ne vieillit pas)

Timor fecit deos, l'on croit à quelque chose dès qu'on est un peu nerveux, ha ha ha, même les Confessions sont confuses identités.

Allons voir la métrique italienne, en amateurs : voyez cette mitraille, prise au hasard, en fin de vers : Via conio mia divenimmo uscia salimmo scheggia partimmo (les rimes se passent la torche comme les prostituées au prosti-bulle, je ne retiens des rafales qui trouent les pages du gros volume de la Societa Dantesca Italiana que le projectile "scheggia" qui pour moi est de l'étrusque - saviez vous que D.H. Lawrence était un passionné des étrusques ?...)

(toujours existe-t-il le dessin premier d'après Julie Oyono, - collection 0yono)

Des pirates méditerranéens ayant capturé des citoyens grecs, leur demande de rançon se voyait souvent acquittée par les comptes rendus des nouveautés théâtrales, dont Sophocle ? Le fait est rapporté comme récurrent. L'on peut supposer la présence de navigateurs dans les tribus monarchiques antérieures à la cristallisation du latin, dont les raffinés étrusques qui ont préoccupé l'auteur de L'amant de Lady Chatterley et d'Apocalypse. Je m'attendais avec ce dernier, qu'en étant son dernier texte d'un vie raccourcie par la maladie, ce serait un peu comme l'Eureka d'Edgar Allan Poe, et j'ai eu un début de déception, mais je les voit soudainement associés par le besoin de regarder si souplesse rhétorique en a chez le Poe terminal...

scheggia : touché et coulé,

et sinon voici le lien du post XVII (l'apparition à Sakyamouni) de Sur Dante

...

1 commentaire:

Manuel Montero a dit…

L'Art est bien le Réel, je note. On écoute mieux quand on s'occupe... quand on "s'occupe"... L'on ne fait plus partie aux applaudissements, qui semblent différés, même quand c'est notre souci d'en "arriver".