jeudi 18 août 2011

Sur Dante XVII (l'apparition à Sakyamouni)


Je vois
les milliers
de dieux


Je commence à tenir fanatiquement à mes fautes de syntaxe, voire aussi quelques fois de frappe, tel Vanni Fucci tenait à ses péchés. De là que je laisse intactes les phrases du "chapitre" que j'ai mis en ligne avant de dormir. Il se voulait préparation à l'évocation d'une description qui nous approche du paradisiaque chez Henri Michaux, lue au restaurant du Shangri-La, métro Iéna, avec une compulsion, j'en conviens, mal élevée qui m'a fait toujours porter sur moi des livres. Les entrées et plats piquants de Malaisie et Indonésie sont intéressants, classés selon la puissance de l'assaisonnement, mais hier soir j'étais comblé par mon livre et j'ai fait durer en plat unique une entrée de homard en vinaigrette, en prenant deux cappuccino plein sucre.

(quoi qu'il en soit, si vous cliquez ici vous allez au chapitre d'après le dîner,
qui précede le présent, de ce début d'après-midi,
Sur Dante, XVI)

Et, comme d'habitude, si besoin, je vous invite à cliquer ici,
au cas où vous voudriez reprendre depuis le premier chapitre posté
de cette mouture de travail, bonne lecture

Je me devrais d'un commentaire et d'un corollaire qui lie et établisse le paradis de la mescaline de 1964 avec le Paradiso de Dante. J'essaie juste de faire valoir la présence, auto-fictive, dans un restaurant de luxe, puis la démesure que j'ai eu de me mettre à colorier les vieilles planches phototypiques des passe-partouts de la Mission Pelliot, à l'aquarelle celle que je vous montre à l'occasion, et qui coûtent une fortune. Mais l'inondation qui à déjà anéanti pas mal de livres d'art à mon atelier (ce sont surtout ceux dont le papier glacé des reproductions d'art fait que les feuilles mouillées collent et soient impossibles à détacher sans les déchirer) m'a convaincu de l'urgence de toute intervention sur la parcelle de patrimoine culturelle que mes ressources ont mis sous mon droit de jouissance...


Henri Michaux, L'infini turbulent (Mercure de France, 1964) :

Je vois
les milliers
de dieux


J'AI VU LES MILLIERS DE DIEUX. J'ai reçu le cadeau émerveillant. A moi sans foi (sans savoir la foi que je pouvais avoir peut-être), Ils sont apparus. Ils étaient là, présents, plus présents que n'importe quoi que j'aie jamais regardé. Et c'était impossible, et je le savais, et pourtant. Pourtant ils étaient là, rangés par centaines les uns à côté des autres (mais des milliers à peine perceptibles suivaient et bien plus que des milliers, une infinité). Elles étaient là, ces personnes calmes, nobles, suspendues en l'air par une lévitation qui paraissait naturelle, Très légèrement mobiles ou plutôt animées sur place. Elles, ces personnes divines, et moi, seuls en présence.

Dans quelque chose comme de la reconnaissance, j'étais à elles.

Bonjour.

(le chapitre XVIII, cliquer ici, est un hommage
aux Lumières
intitulé Botticelli Forever)
...

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