vendredi 26 août 2011

Notes sur Patience Tison et son oeuvre


grand dessin au crayon couleur
Patience Tison, 2011



Nous avons tous les pieds sur terre, mais pas tous au même étage.
(phrase automatique d'incipit)

Le sentiment de ne faire ici que du "volontarisme", depuis ma position de confrère, d'ami depuis plusieurs années, et d'admirateur (j'aime et je suis fan, mais en plus je me sens proche des mises en scène, je partage le choix de la figure humaine...), et malgré ma formation universitaire, est l'accablant sentiment qui s'impose parmi d'autres difficultés pour attirer votre attention sur l'oeuvre de Patience Tison, aussi bien picturale (dessins de format très variable et acryliques) qu'en sculpture, son domaine le plus spécialisé.

D'autres démarches sont à considérer depuis les exigences du marché et l'institution contemporaines. La biographie elle-même, les projets d'installation, d'enregistrement sonore, le choix risqué d'une tradition familiale, le savoir faire et sa confrontation à d'énormes difficultés, l'imaginaire qui autant pourrait nécessiter d'un label "art brut" que d'un autre label à définir, le rendant voisin du théâtre de la cruauté et de la science-fiction pour certains travaux...

Venant de son atelier, avec des photographies d'une partie de son oeuvre prises en sa compagnie par Eve Livet et par moi-même, je ressentais un puissant souhait d'écrire en longueur sur chaque aspect à prendre en compte pour une mise en valeur et en contexte. Je me sentais tenté de donner le meilleur de ma prose et de mon temps, et j'essayais de garder dans la mémoire les idées. Je me voyais auteur d'un roman presque plus que d'un article, d'un essai sous forme de monographie subjective plutôt que d'un compte-rendu ou d'un court essai. Je me suis assis prendre un café à la terrasse d'un bistrot et j'ai discuté avec Eve Livet des difficultés de faire entendre tout ce qui devait être dit sur l'oeuvre de Patience Tison.

Désespoir, angoisse, silence, des mots venaient autour du café et du jus de pamplemousse. Et c'était plus que de simples mots qu'on fait sortir de soi et qu'en les communiquant ne nous concernent plus. Je voyais l'entreprise même de la peinture, ma propre biographie, si semblable soudainement, ma poitrine qui se sentait opprimée par le café crépusculaire, toutes choses... soumises au dictât de ces trois mots : désespoir, angoisse, silence.

Ai-je le droit de pointer le courage du choix contumace de suivre la tradition de Pierre Klossowski, son grand-père, et de Balthus, ayant grandi dans les ateliers de travail de l'un et de l'autre, quand la reconnaissance n'est pas au rendez-vous et le refus et la condescendance sont presque les seuls résultats de décennies de travail ?

Semblablement la question doit attendre sa réponse, et cependant il doit suffire d'entamer ici un projet de "notation" au fil de quelques images, et le plus serré possible des sujets représentés et des nuances dans les hauts et les bas de l'adresse technique, à la manière dont étaient jadis commentés les vieux tableaux.

Je ferai de mon meilleur, au vu des oeuvres et abstraction faite des difficultés.

(voici en lien la "note 2 sur Patience Tison")


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