vendredi 26 août 2011
Notes sur Patience Tison et son oeuvre (2)
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Un espace de vingt ans entre deux dessins, dont on pourrait faussement déduire des années de recyclage, de soudoyer les uns et les autres, de se tenir pour partie d'une société, de "changer"... et non, le principe de réalité de la sculpture, la vie sauvage de célibataire femme, le donner dans le "théâtrique" de ses grand-parents, Pierre et Denise Klossowski, aussi bien dans le dessin le plus ancien que dans le tableau de cette année, le fait que le dessin soit une affaire qui peut organiser de bout à l'autre l'intime, sont toujours les mêmes. Il y a dessin et dessin, il y a le dessin "oeuvre" et le dessin "pratique", tous deux artistiques et inter-communicants...
Voici un ange gardien, Yeratel, qui nous force à faire le récit d'un vécu du fantastique, qui empêche dès qu'on s'essaie de sincérité toute déviation vers l'indiscrétion et le réductionnisme de la langue de bois, de la "mauvaise langue" de "bois"... Ses couleurs sont le gris parisien tendu jusqu'au paroxysme vers le nocturne rouge du vieux sang moyenâgeux, et ses attributs sont une tête chauve de femme, un poignard (emblème tragique qu'ici signifie le "toucher" de l'ange, la blessure et le bonheur d'un stigmate...), les ailes de gargouille lithographique très XIXe, très décadentes...
Si l'on revient en arrière vers cet autre dessin, le plus ancien, qui est mon préféré d'une complexe série et que je vous montre sans prendre compte l'ordre chronologique du récit qui tient lieu, l'on observe l'origine théâtral du poignard, la division du tableau en trois plans, définis par Patience Tison comme La Réalité (en bas à droite), L'Imagination (diagonal central) et l'Inconscient (en haut à gauche), nous verrons dans Yeratel tout un mouvement qui le parcourt rendant présentes ces instances dans le frisson et la flamme de son vol...
Si l'on tient compte que le travail de sculpteur, contre toute attente depuis le mythe classique (voyez sinon le Rêve de Lucien de Samosate), n'est pas physique ou abrutissant, mais beaucoup plus cérébral et prémédité que la peinture, et que l'on considère la teneur dure de passage ou traversée du dessin d'après pose (souvent avec la poète Juliette Bagouet), l'on se doit de dire qu'il signifie le "pas par hasard" de chaque personnage apocalyptique dans les tableaux récents à l'acrylique.
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