lundi 29 novembre 2010

L'ange d'amour


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Ah, de savoir que tu fais à d'autres ce que tu me fais à moi.

Ah, ça me repousse comme le linge sale.

Ah, ça m'attire comme ton linge sale.

Reconnaître l'homme et la femme est possible chez l'humain, peu utile chez l'ange.

L'ange d'amour porte linge d'amour.

Le coeur de la chenille à soie a couvert de rouge son sexe. Le bordel a ses drapeaux.

Les bottes italiennes à lacets fictifs, qui s'ouvrent à l'éclair. Je t'apprendrai à rester dans le froid.

Les lois du Bois de Boulogne nous les étudierons ensemble. Mon manque d'expérience et le tien ne sont que des apparences : souviens toi des premiers regards que nous avons échangés. Souviens toi qu'on était nus. Et le soleil en pleine course.

A toute heure l'on dispose de toi, pourquoi pas moi ?

Tu seras ma compagne, toi qui es sous le pont.

Une langue sacrée peut lécher le sexe de l'ange.

Le tatoueur va écrire mon nom sur ton épaule. Que veux tu qu'il dessine ?

A se tordre de rire un jour, à se tordre de pleurer en pleine rue.

Je t'aime, mais dis moi qui tu es.

Ne te montres pas ici, ou je me perds. Je vais écrire une lettre à mon amour et tu vas la recevoir.

Une écoute comme la tienne, quand tu fais pas mine, m'amène à dire des choses tendres qui étaient restées attrapées comme des colombes dans un filet, et les envoyer voler jusqu'à Dieu.

Le livre de l'amour ne peut quitter l'oreiller de notre lit. Ailleurs j'ai dit que méditer n'était pas de l'hygiène par le vide mental, sinon laisser la racaille s'installer dans mon fauteuil cérébral, et que c'était déjà ça. Je te le redis à toi, sois comme Héliogabale, qui traînait sa prostitution jusqu'aux portes des Basiliques des chrétiens.

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samedi 27 novembre 2010

miettes entre mangeurs de pain


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Régression orale la nuit de sa mort, chez Don Giovanni. La nourriture change l'amour en mélancolie. Les mots aussi.

Un poète plus jeune et un poète plus vieux font collision dans mon coeur pluvieux.

Manger des lettres, quand le mari veut me régler les comptes.

Regardez comment je me suis habillé. Et vous, regardez mes talons aiguilles noirs. Regardez mon cadeau. Ne regardez pas.

Puerta de Elvira à Grenade, à Seville Doña Elvira. Don Luis je prends pour témoin. Vive les femmes, vive le chanvre qui rallume la rime.

La femme s'accoude à la porte, geste léger, une statue ancienne monte à la surface de la nuit. Vénus de Milo à l'équinoxe de Printemps, Il Commendatore à l'équinoxe d'Automne. Mais quel délice de s'embrasser en Hiver. Les baisers de ta femme seront les braises de survie pour ne pas périr comme Don Giovanni et les flammes où sera puni ton coeur. Auras-tu ses baisers cette année ?

Je pleure ma terre de la main des cosmopolites. L'essence de l'Andalousie est nomade. Un trésor est caché en chemin, trois soeurs, trois perles.

Des lueurs de gitan que je ne veux pas étouffer pour dormir.

Je serai vieux et j'appellerai ma mère dans le noir.

Blondinette ou Biondetta, chez les brunes il y a moins de métamorphoses.

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miettes inintelligibles


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Je ferais parler la tulipe, en ordre d'être avec quelqu'un.

Nature morte, je copie par devoir ou par loisir ?

La copie doit être comestible.

Oeuvres très artistiques font le stress du transport nocturne.

Artistes de deuxième rang contre peintres du dimanche. Epée de novillero et cornes, de la bière pour avoir l'excuse de pisser pour sortir.

Depuis que la couleur n'est plus chimique, seule l'obscurité convient au philosophe.

Le jeune mari était pris par la reine pour nager dans le fjord.

Elle disait que c'était de l'amour quand elle me l'a vendu, et ça me tord les entrailles et me brûle partout.

Je donnerai mon manteau au père de l'orpheline.

Le corps du rêve se repose sur les vitres, dressé pour baiser avec la Diotima du Banquet. Son sperme est le savon de l'apparence.

Larme solide, électricité froide et sophistiquée, elle me parle enfin.

L'ange répugnant du souvenir ne touchera plus le nouveau poète, le poète incinéré qui n'est qu'à ses débuts.

Chacun a une vertu qui lui est interdite et un péché qui lui est conseillé.

Les bourgeois ne méritent pas de roi, tu leur donneras un tyran.

Odeur de carnivore au bout de mes doigts après ce soir.

Odeur de sainteté quand je serai cadavre, demain je prends une douche.

Epargne-moi les détails, Mon Dieu.

Une bouteille de vodka et un livre fermé. L'amitié fait son apocalypse.

La corde pour illuminer et la corne pour faire tourner les ténèbres et le miel.

Ton vrai cercueil est dans tes mains. Aime-moi et utilise tes pieds. Même s'il est préférable toujours la mort, et ses raisons, je suis loin et je t'appelle.

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vendredi 26 novembre 2010

miettes façon Joseph Losey (2)


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Peut-il, un écrivain, se mettre dans la tête d'un criminel ? Tic-toc-tic-toc-tic-toc.

Quand le Roi Salomon écrivait, la Reine de Saba mettait les carottes à cuire. Il était forcé de faire du sapientiel et des paragraphes courts, parce qu'il les aimait "al dente".

Wanda enrhumée à la gare, envoyée presque se prostituer peu de jours après accoucher, et Leopold inconscient de sa décadence et de la Confession de Ma Vie, qui chez cette courageuse écrivaillonne s'installait avec des forces décuplées.

Carnaval = Métamorphose.

De l'humain travesti en de l'humain, science du nombril. Ni trop enfoncé, ni trop saillant.

Dali et Gala dans les jardins de mes viscères.

On a tout le temps de se convertir, une fois qu'on est mort.

Je n'exprime aucune pensée, je ne suis pas comme toi. Bon, on est pareil.

Le requin manque de dimension politique. Les baigneuses en Andalousie s'enlacent parfois à des dauphins en rut.

La couleur verte doit être taillée pour doser son parfum.

On peine à croire le tournesol mis en phrase chez Cennino Cennini.

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document sonore

Voici le lien du document sonore résultant d'une traduction à deux de mes poèmes dramatiques qui vient d'être entamée par cette performance informelle.

miettes façon Joseph Losey


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Mon rire est mon agonie, je pleure ma santé en solitude.

On fit un automate riant pour entreprendre d'écrire le rire.

Mon rire, répété dans un track, rebute ma conscience, en ce que le rire ne peut rester identique à lui-même, ni moi-même répété comme l'est ma voix incorrecte.

Quand l'incorrection est répétée au nom de la vie d'artiste, j'ai envie de lire Le concept de l'angoisse de Kierkegaard.

Avec la distance qui lui donne sa supériorité, ma femme peut m'aimer avec une noblesse avec laquelle je suis incapable de me considérer dans mon for intérieur. J'apprends qui je suis dans sa tendresse, et, même, dans sa jalousie.

La brosse par rapport au pinceau, plébéienne dans les blancs et les tons dits "pastel", dévient rarement patricienne avec le noir chez des gens comme Soulages.

Manque de professionnalisme envers lui-même, le pinceau prend la parole souvent. La brosse est devenue rare, mystérieuse, dans la peinture figurative.

L'aristocrate fait des révérences à l'ouvrier qui passe.

Don Giovanni, chez Losey, est le produit d'une architecture et d'une politique. En dire plus serait comprendre le désir et faire de la politique et arpenter l'architecture.

La femme dévient géniale quand elle décide d'être bête. Moi aussi.

Je cherche les constellations du Zodiaque dans les paragraphes qui s'enclenchent sur un bouquin, un feuilleton russe, la photocopie d'un décret. Est-ce que tu es née en début, ou en fin de paragraphe ?

J'oublie mes défauts si tu me méprises. Si tu me méprises tu ne fais qu'allumer mon orgueil. Ton admiration, à l'inverse, me pique de mon propre aiguillon, et je gonfle de honte et de mélancolie. Ce n'est qu'un baiser volé qui peut me distraire et de l'orgueil et de la honte. En cela ne cherche pas la logique.

L'homme a voulu connaître l'ange à Sodome, et la ville entière a été rasée.

Mettons que j'interroge un ange sur des questions intéressantes, captivé par le ciel, l'ange me rendra à vous amnésique et ce n'est que dans un avion que je pourrais tapoter quelque texte. Confiscation ou censure, l'alphabet et le geste angélique.

Le pouvoir n'a pas de pensée propre mais répète bruyamment ce qu'on dit de lui, comme la perruche ou le handicapé. Il ne reste qu'à être handicapé pour prendre le pouvoir. Il suffit d'une simple lobotomie pour devenir président.

Avidité de prières, la fautive innocence de l'ange qui descend trop bas.

La folie se situe dans le juste milieu entre la démence du succès et le succès de la démence. Et pour se situer là tout juste elle doit poser chaque escarpin à talon sur sa gauche et sa droite, les jambes assez écartées. C'est dans ces moments rares d'équilibre que la folie pisse sur l'artiste gisant.

Le fou n'a besoin de rien pour vivre.

La terreur et le génocide peuvent être économiques. Le seul geste réparateur dans l'Histoire du XXIe siècle est le partage et la pauvreté digne. Encore plus, la mendicité est elle-même la seule activité intellectuelle sérieuse, le seul engagement sincère. Cela coûte ce que ça coûte.

Le vin qui tourne au vinaigre reste subtilement utile.

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mardi 23 novembre 2010

vendredi 19 novembre 2010

planche contact 7 (picto) d'Eve Livet

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planche "picto" 7

Il y a le blanc total au sommet

de la pellicule

puis X et 00

Il y a une photo zéro

ta soeur en druide dans la brume laiteuse du froid

une musique, non pas

un accord diabolique

vient dans mes poumons à l'annonce de l'hiver

ces trois notes, ce mantra dans le film

Nosferatu de Herzog

comme une flûte grave la nuit je regarde

ta famille (18-25) la mienne (32-36) et l'animal

deux chevaux de givre

du 9 au 14

un arbre de Noël en 23

la musique de Nosferatu sur un jour de fête

où un livre maudit m'était tendrement offert

il y a la même bonté

d'un arbre à un arbre

ce souffle de flûte grave

ce mantra

j'ai reçu de ta famille un livre d'Arthur Avalon

comme de la mienne autant d'autres faiblesses

la faiblesse shivaïte dans ces passages sous les arbres

moi après ta soeur druide

moi lointain et souriant venant du chemin

point de fugue

x renaissance

les passages d'arbres

le mantra que j'apprends

la puissance du serpent

en fleur de lotus

en paisible Dracula

entre ta mère, ton père et ta soeur

cette torpeur d'enfant bien allaité

de l'hiver rural et la quiétude sauvage du bois

conscience du cheval blanc

caressant du cou le cou noir du cheval autre

comme un apôtre je pose

cigarette aux lèvres main dans la poche

et droite qui secoue le bonnet basque

sur la route qui se perd

ils savent même pas

on dirait

on dirait qu'ils se sont arrêtés

ces druides

toujours cueillir la mort

près des gardiens à crinière

noir et blanc dans l'enfer de leur vieillesse

et pourtant la neige est jeune

elle invite au jeu

elle est en 28-36 un avion

en carton plume au sommet de la montagne

un enfant qui retourne

un père qui serait sorti d'un film d'art et essai

un oncle complice et rassurant et un grand-père angoissé

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jeudi 18 novembre 2010

planche contact 10 (picto) d'Eve Livet

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planche "picto" 10

elle s'arrête à 27 sur 36

elle se passe toute à Grenade

dans la rue

écrire à sec, me décontracter

elle fait le constat du sinistre

un autre que moi aurait cru au hasard

vingt-sept photographies

une étude de l'extrême-droite

façades, monuments, plâtres

façade du siège du parti

hommage au fondateur sur le mur de la cathédrale

en majuscules et à la charge de l'archevêque

et ces lourdes ailes d'aigle de plomb

et ces mains de gladiateur macabre, toujours là

devant la Diputacion

puisqu'il fallait rendre hommage au fascisme

partout et à toute heure et encore

et encore sous la vue des touristes aveugles

analphabètes qui ne savent qui sont ces bustes

dans les vitrines des papeteries

avec et sans képi pour l'avoir en double

entre la Vierge, le cheval, l'enfant potelé

et le plâtre indéfinissable de l'innocence

couverte de poussière

seule la vieille au chignon de farandole

qui épluche les figues de Barbarie

et qui invente depuis longtemps le prix du nard

semble supporter le passé

elle seule

au milieu de la pellicule, de 14 à 16

et encore

elle a le dos tourné

quand tu es venue

avec dans la tête ou dans les mains

une question

non-touristique

non-grata

non-grenadine (boisson fine)

le réel est le trou à réverbère

laissé par la grenade du rêve

nostalgie, image, lumière

un deux trois

et tout se vide pour toi

tout va te tourner le dos

quand tu as une question

tu es au centre terrassé du réel

avec une machine

une Nikon

mais peu importe

j'étais caché

je priais parce que je savais

et je me tords encore de désespoir

comme ce jour de canicule où tu connus

toute cette histoire

*

lundi 15 novembre 2010

ébauche pour Canastera


Aussi bien pour le tableau lui-même que pour une bonne traduction de la chanson de Camaron de la Isla que je fais sonner en boucle, seront nécessaires plusieurs versions.


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Canastera

"Aurore aux arbres

tu es l'air et tu m'emportes

aux arbres à l'aurore

tu me prends et tu m'emportes"

"Bohémienne, toi qui tisses

tes paniers sur les ponts

avec si bonne mine et d'un air si beau

pourquoi dans le caniveau tu dors

dans l'eau ?"

"Ma mère m'a giflée lisse

un jour pire

et je suis partie

en cela réside la mie

de ce que j'ai fait souffrir".

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Petite Judit à l'huile



Au fil de la lecture et du dialogue entre amis, j'ai à nouveau pris d'une façon légère les pinceaux, et après j'ai traduit Camaron de la Isla :

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Sin Motivo y Sin Razon

"Sans justice et sans raison

j'ai fait qu'elle pleure un jour

pardonne-moi maman

que je comprends à présent

la souffrance de ton amour"

"Et son visage était glamour

son corps ancienne sculpture

mais l'âme, elle l'avait

au charbon comme la structure

d'un vieux bateau noyé".

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dimanche 14 novembre 2010

Fernanda y Bernarda de Utrera (traduction)




bonjour

qu'est ce qui s'est passé ? le temps a couru

je me réveille à peine

je suis pas allé à la fête, je l'ai loupé

je veux traduire une chanson de flamenco et je suis imbibé

je ne sais si dessiner ou l'écrire

entre-temps un petit format à l'huile en écoutant du flamenco

de quoi faire gitan en peinture

je me suis écorché un doigt pour ouvrir les tubes d'huile

J'écoute deux chansons de Fernanda et Bernarda de Utrera que je vous traduis ici:



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La semilla del encanto

"Que c'était pour du bien

et je vois à présent qu'on endure

les angoisses du néant"

"Que c'était comme un jouet

et maintenant prend figure

la fatigue et le fouet de la mort sûre".

"Dans une cour

du grain d'un charme

la violette d'amour"

"Dans une impasse

j'ai semé mon amour

le germe d'une passe".


"Que je te cherchais

de visu tu me disais

de toi rien je ne tolère

étant fille de colère"

"Manuel, j'appelle ma mère

et puisqu'elle ne répond

je prie du fond la Vierge

à la plage et à la mer"

"T'a pas de chance

qu'au cours de ta danse

à la foire des artistes

il t'ont trouvé dans leur liste".

"Folle j'en suis sortie

qu'aucun hochait la tête

moi je voulais mourir"

"Folle j'en suis sortie

que j'étais pas raisonnable

puisque je voulais mourir".

"J'ai un panier

plein de cosmétiques

tout entier".


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Con Mi Sangre Te Curas

"Presque mort

et tu te soignes avec mon sang

tu étais si malade

d'une maladie de mort

regarde si je ne t'aime

que mon sang je te le donne

et toi tu guéris et moi j'abandonne".

"Au pied de la Mort

tu t'es embaumé de mon sang

dans l'agonie ultime

considère mon amour

que tu reviens à la vie

et je me noie dans l'abîme".

"En or

deux chandeliers en or

à mon Dieu j'ai offert

le jour où il puisse m'accorder

si cet homme que j'adore

n'arrête pas de m'aimer"

"Regarde à quoi ça donne lieu

de t'avoir un jour connu

que toi tu te sens perdu

et moi une folle malheureuse

qui ne croit plus en Dieu".


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vendredi 12 novembre 2010

04 : 35 (miette)

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Le hibou ne prend pas son envol que dans la traversée du mystère.

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miettes sur un piano


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On dirait que ce piano racontait une histoire, au fond de la fête. La femme avec laquelle j'étais, l'enfant que j'eus, les amis qui dansaient.

Ma grande-mère est au fond de mes rêves, presque nue dans une chemise de nuit, au réveil, me racontant de vrais rêves dont je ne me souviendrai pas encore.

Je suis venu comme toi à Paris, et mon histoire je ne vivrai pour te la raconter, ma morte.

Je pleure pour Néron, qui n'a été compris de personne, et pour Saint-Pierre, crucifié la tête en bas.

Le seul régime de retraite de l'artiste reste le suicide.

L'esprit est comme une petite souris qu'on fait fuir avec nos déambulations, et sur laquelle l'on met notre pied nu un soir par inadvertance une fois qu'il est mort.

La souris morte à la bouche, mon chat d'enfance se présente plein de fierté à ma mémoire déracinée.

Se faire aimer c'est déjà avoir l'amour.

L'esprit mourut dans ma vie, j'habitais loin de sa maison dorénavant. Mais la maison où je passai ma jeunesse hante chacune de mes nuits à Paris, comme l'esprit multiforme de l'oubli, dont le fond de tasse porte toujours une image à l'esprit. Il est bon pour me faire pleurer ou chanter comme un dérangé au milieu du silence des voisins.

Combustible est ton sang de chanvre, ma fleur, mon esprit.

L'on parle de sa mort en énigme quand on séduit tant de femmes aimées.

Je n'en veux pas, donne-moi davantage. Que la mort m'accompagne pour toujours, je demande pour l'amour de Dieu. Mon corps est loin, je suis ailleurs, j'écoute de la musique, le poème n'est qu'un résumé bancal d'une nuit qu'on a oubliée.

L'énigme de la double personnalité est la clé de la folie bourgeoise, et ce n'est qu'à partir d'une trahison à cette nature énigmatique qu'on fait la révolution.

La vie de Pic fut courte, une comète. Encore je l'entends rire du latin d'Aquin, jeune pour toujours, irresponsable du fou devenir de l'Histoire. Dans le ciel, j'ai une fois brillé et tracé un caprice.

Vous pouvez me prendre pour un allumé, mais je crois que ça c'est l'avant-garde, ce faire avec peine qui nous rend charnels.

Moins ça dure, plus c'est beau.

J'ai couché avec des poètes, des esthètes, des prophètes et des cigarettes.

Je suis fidèle au marbre, comme un chien sculpté.

Sa merde était une prière.

Les larmes sont la boisson du diable.

La possession était encore insuffisante, et le médium que j'étais écrivait au passé. Un malaise depuis que l'effet premier était tombé, ta présence me manquait. J'avais encore trop de préjugés, trop de convoitise, trop de paresse. Ce mélange te déplaisait, je le sentais, Satan.

J'ai refusé Ton amour, épris de la beauté de Ton malheur. Je t'ai crucifié, une fois la tête en haut, et l'autre la tête en bas. Tu abondais jadis, tu emplissais ma vie de parfum et de plaisir, tu étais comme les épices, comme le sel sur ma peau quand je sortais de l'océan. Je t'ai crucifié, mon coeur, avec un écriteau illisible et répété comme un journal de métro, comme le clou d'une absence.

Les mots du journaliste sentent la transpiration.

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mercredi 10 novembre 2010

tarahumara


Il faudrait dire que le lien que je vais fournir est une expérience du grotesque dans la recherche du sublime, appareillée avec une série d'implications de l'auto-fiction dans son dialogue avec la philosophie, notamment la notion postmoderne de corps. Mes études ? Quelques études, voyons. Cela dit, voici le lien.

mardi 9 novembre 2010

lundi 8 novembre 2010

Le Ruban (Marie-Agnès Michel)


Ce que Gaspard aimait ? Une partie importante était déterminée par ses vices. Le vice de la paresse est un puits sans fond, jamais autant de puissance créatrice que dans la paresse. Elle cherche toujours une harmonie dans ses inerties. Ecouter un oldie en boucle. Fumer et fumer davantage.

Dire oui. Etre collabo des femmes. Promettre un cadeau, tout en sachant que le rendez-vous sera encore annulé. Des leçons apprises d'Ovide qui restent la seule certitude d'arriver "quelque part". Des leçons que, certes, il n'est même plus la peine "d'appliquer". En fait, Ovide c'est la vie en devenir, il n'y a pas d'atome figé chez lui, tout passe par un conatus grâce auquel l'on est en permanence projetés en avant. En avant pour la séduction et en avant pour l'abandon.

La force de la paresse est le capitalisme de la littérature. Gaspard sut par une éclaircie d'inspiration qu'il fallait qu'il raconte quelque chose. Et il me raconta du matériel pour tout un roman. Non, il me raconta qu'il était en train de lire un roman. De l'inouï. Tu peux pas imaginer. En fait Gaspard appartenait tacitement à un cercle de lecture, ensuite à un autre, et à un troisième. Qu'est-ce qu'il y avait au Troisième Cercle? Non, ne me dis pas, lui dis-je, tu es en train de lire Dante encore en italien? Tu ne t'es pas rendu compte que tu ne vas pas plus loin que trois, mettons, quatre vers ? Mais encore il me sort qu'il a accès à un roman qui s'appelle "Le Ruban", et qu'il ne pourra jamais écrire de même.

L'histoire commence pas mal, cette fille, Marie-Agnès, lance du vitriol sur toute la médiocrité social contre laquelle je me suis toujours battu. C'est même signalé par l'éditeur. Et, enfin, me dit Gaspard, je fais confiance aux gens qui aiment ma peinture.

Voici le lien Amazon pour acheter Le Ruban de Marie-Agnès Michel

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samedi 6 novembre 2010

La arcilla de Eva


Melancolía de la cruz gamada, de la pantalla

la carrera de actor suspendida de Panero cuando se muera

los extremos de la libertad se tocan en el libertinaje

me puedo hacer una tostada con tu poema, dice ella

y consuma el chocolate de lavatorio sobre el escrito

ayudada sin duda por agentes extraterrestres, digo

la mujer de ámbar tiene hambre, pero bebe

por teléfono es la vodka en texto

alguien me vio desnudo en internet, eso será

lo que tenía que pasar, melancolía

pulpos lujosos y colosos del apocalipsis

cuerpos intermitentes que solamente existían dormido

llamadas en el duermevela, en la parte pesada

percepción de música en las voces de mujer sin covertura

polvo de mármol para dar textura, lápices acuarelables

mentiras del colegio que no se me han quitado

¿debajo de la tierra qué sociedad espera?

vendredi 5 novembre 2010

miettes "joute du Ritz"


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Les joutes auront lieu entre l'hypocrisie et l'injustice, de manière qu'on sache s'il est meilleur le beau fade du bureaucrate ou le beau moisi et cruel du noble. Le poète se voit traversé par les sons des leçons, à juste titre se voit à peine trembler, sans que sur son livre il y ait trace du solfège de la chose.

Des bateaux de peaux rouges débarquaient sur une Europe gothique. Les chalands comme moi allaient applaudir la descente des squaws et de l'impératrice des aztèques. Cela aurait été la vraie Renaissance.

Ces gens qui passent me donner leur sang disparaîtront avec les siècles qui passent.

La Cabale, la Cabale, combien ne se sont perdus dans la rue en chantant une langue morte. Combien je ne réalise ma mort dans la lecture. Cabaliste ou cavalier je ne fais qu'écouter plein de choses que je ne comprendrai jamais.

La sorcière ne se soucie pas si ce qu'elle mange est mort ou vivant.

Abandonnez-vous au hasard, ne suivez aucune impulsion. A la porte de la prêtresse mettez-vous à genoux, même si vous êtes là par accident. C'est le chiffre ou arcane II du tarot de Marseille. Je ferai de même à mon tour. Une grande époque commence.

L'impératrice avait la branlette irritable, sur son corps ou territoire impérial, le pointillé rougeâtre des vierges exécutées et les amazones tortionnaires.

Maudite jeunette qui encore se masturbe fort.

La Cabale, la Cabale, elle s'affiche pour moi dans les pissotières étoilées de mes rêves, dans le glacier de mes catastrophes et dans le fond trouble et vineux de tes larmes et de ta beauté suicidaire.

Ils me l'ont dit d'un côté, les anges d'Orient, à présent les filles occidentales le répètent à l'unisson. Apprend la chanson, Manuel, un centime était ta fortune et à présent tu dois le payer.

La démocratie ésotérique fut inventée en même temps que le paratonnerre.

Le sdf qui pourrit à côté du supermarché a vomi sur son sac de couchage, c'est ça l'autopsie de la France.

Des gens très sérieux viendront un jour faire pilonner mes livres. Mais je te fais un sourire, pour l'instant.

Ses cheveux enveloppent le visage comme des feuilles de shiso, un je ne sais quoi du Japon qui me donne le Satori.

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Joan Jett and the Blackhearts - Crimson & Clover

jeudi 4 novembre 2010

mardi 2 novembre 2010

miettes on sale


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Le corps du Christ, c'est si on a faim. Mais son sang, qu'il est bon.

Les trois, assis chez un célèbre restaurateur parisien, nous avions passé chacun seul la nuit, à pas dormir, à nous blesser... Le serveur dut nous raconter de délicates rigolades, des petites démonstrations d'esprit parisien. Voilà quelqu'un qui ne fait du mal à personne.

Les lièvres dansent avec les chats, la vie est courte.

J'ai vomi le cochon, j'ai vomi le Christ.

La tristesse des femmes est toujours originale et pleine d'humour.

Le cafard du matin durait vingt ans, j'oubliais le cafard du soir et la gloire.

Flagellations, n'en faites autant, restez dans la coquille, amis spermatozoïdes, restez dans la couille.

Ils se flagellent, vos spermatozoïdes ? C’est leur problème. Tu veux vraiment mon avis ? Apporte-moi de quoi fumer. Ou la bouteille compromise, ou ta copine qui dessine. Je vais te dire que tu es génial, en boucle. "L’important", comme dit Cécile Delalandre, "c’est la clope". "Le reste n’est que fumée". Elle est bonne, hein ?

Et le chat ouvrit sa bouche et dit à sa maîtresse : est-ce que je suis une présence trop pesante ? Elle avait tellement l'habitude...

Et pique-tête, épique des pépètes.

Un respectable antisémite ne se prononce pas, se savoure... ça résume Marc Aurèle.

Tu dois faire du yoga ésotérique pour trouver une liasse de tes papiers de l'année passée.

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Miettes des chouquettes volantes


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Souillure en est la sagesse et la philosophie. Souillure d'un retour éternel, menstruation du cerveau, jusqu'à présent douloureuse pour moi.

J'ai la cuite pour une période de réflexion.

Comme un messager frénétique, je cours en faisant mourir mes montures.

Pensais-je au mensonge ou à la vérité dans la publicité de moi-même ?

Si j'affiche que je suis imbécile, tournera la Terre ?

Une bave noire monte de mon corps. Cette bave est la parole sans écriture que j'entends depuis mes viscères. Aucun rapport, dit la directive grise, et elle tombe dans la bave plus noire encore.

Découpée en mots et en instants, notre existence est décapitée par l'écriture de la machine.

Images de violence cherche le souffrant pour s'apaiser, dans la chaîne du rêve.

Maudit soit par Dieu le bassiste et batteur de mon corps. Maudites soient les plantes de mes pieds, pour qu'elles évitent de marcher. Maudite par Dieu soit ma verge, pour qu'elle sache enfin se conduire entre les cuisses des femmes. Maudit soit mon crâne, pour qu'il soit vide un jour, demeure peut-être de la tarentule couturière avec ses commérages télépathiques.

Reconnaître un frère, une soeur lointaine, voilà des illusions sublimes parfois quand je fume.

Le café est comme une saleté qui nous fait réagir. Même parfumé de cynisme, ou blanchi de la crème des vaches cornues. Même édulcoré il est pareil à une saleté qu'on cherche tous les matins, parfois la nuit.

Sang menstruel, viens à moi.

Machin était un philosophe de la magie noire, et les snobs étaient "machiniens".

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