nos quoque frugiferum sentimus, inutilis herba,
numen et invita iuvamur ope
*
Une gitane m'a dit dans le passé
à l'aube la première sous l'ombre trouble
de la cathédrale de Grenade :
"Tu feras pleurer une femme"
sa bonne aventure ma main dans la sienne
nos yeux buvant une liqueur matinale et triste
je n'avais de quoi lui payer la monnaie
et je lui ai rendue sa branche
"je te rends le romarin, mais je ne te rendrai pas ma chance"
déjà ton amour, maîtresse, était dans la douce détresse
de mère et de danseuse de la belle diseuse
sa docile sagesse comme le lion de Saint Gérôme
la branche rendue fut mon retour de Rome
*
Je ne change pas de gitane
aux pleurs je ne change les joies vaines
je reste fidèle au crépuscule décevant qui fut ma vie
pour y revenir et faire souffrir, c'est ma seule innocence
la lie sobre de ton malheur et la lance
qui s'avance dans ma folie et l'insuffisance du scrupule
je te pénètre, ma fleur, ma coupe, d'une lettre
et je fais suivre le cuivre à l'or dans mes caresses
le manque à l'amour, l'univers respire ainsi
tellement de messes obscurcissent le trésor, ne t'ai-je
dit que j'étais fou ? ou toi-même n'as-tu ri du ridicule
et de tant de ces vertus bizarres ? Le duvet noir
de mes fesses d'espagnol est juste une danse fugace
et de face le miroir te voit pleurer ce soir
c'est bête que j'attrape la lune de ton visage
dans le regard idiot de mes lunettes
"je ferais pleurer une femme" et je m'exerce au poème
double est mon dilemme quand les larmes reviennent
et l'aine ne m'aime autant que l'âme
*
2 commentaires:
Tristesse, mon amie,
a ri en lisant ceci
dans ses yeux pleins de larmes
tes mots dansaient
Manuel.
Depuis la caverne
le mot danse
pour un lendemain
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