(...)
Quoth she, before you tumbled me,
You promis'd me to wed :
So would I ha'done, by yonder sun,
An thou hadst not come to my bed.
Ophelia's song
Il est dit dans le Zohar, par Rabbi Hiya :
Comment se fait-il qu'Élie, dont les décrets étaient exécutés par le Saint béni soit-il, qui avait contraint le ciel à ne pas laisser tomber la pluie et la rosée, redoutait Isabelle, qui lui avait envoyé ce message : "Si demain, à la même heure, je ne fais pas de ta vie comme de la vie de l'un d'entre eux !" (I Rois 19:2) ?
Il semble qu'Élie prit la fuite et Rabbi Yossi explique que les justes ne veulent pas tracasser leur Maître dans une situation où le danger est évident.
Allez, voyons un peu d'italien léger, j'ouvre l'Orlando Furioso et je trouve, laissant de côté les batailles, un scène de άναγνώρισισ ou "agnition" :
Grida la voce orribile : "Non sia
lite tra voi : gli è ingiusto et inumano
ch'alla sorella il fratel morte dia,
o la sorella uccida il suo germano.
Tu, mio Ruggiero, e tu, Marfisa mia,
credete al mio parlar che non è vano :
in un medesimo utero d'un seme
foste concetti, e usciste al mondo insieme.
Concetti foste da Ruggier secondo :
vi fu Galaciella genitrice,
i cui fratelli avendole dal mondo
cacciato il genitor vostro infelice,
senza guardar ch'avesse in corpo il pondo
di voi, ch'uscesti pur di lor radice,
la fer, perché s'avesse ad affogare,
s'un debol legno porre in mezzo al mare.
Ma Fortuna che voi, ben che non nati,
avea già eletti a gloriose imprese,
fece che 'l legno ai liti inabitati
sopra le Sirti a salvamento scese;
ove, poi che nel mondo v'ebbe dati,
l'anima eletta al paradiso ascese.
Come Dio volse e fu vostro destino,
a questo caso io mi trovai vicino.
Diedi alla madre sepoltura onesta,
qual potea darsi in si deserta arena;
e voi teneri avolti ne la vesta
meco portai sul monte di Carena;
e mansueta uscir de la foresta
feci e lasciare i figli una leena,
de le cui poppe dieci mesi e dieci
ambi nutrir con molto studio feci.
Le bon samaritain qui a sauvé pour des destinées antagoniques frère et soeur reste en esprit sur la terre, d'où vient sa présence d'outre-tombe, pour leur faire connaître la paix de la parenté. Eux qui devaient la haine qui les opposait, en dernier ressort, à la Famille, les frères jaloux et fanatiques qui avaient condamné leur père et leur mère à la mort et l'errance. Quelle diplomatie d'amour celle de l'Ariosto... et quelle subtilité de nous montrer sous les apparences en général ces questions, et en particulier sous l'apparence d'un fantôme l'homme de bien, anonyme, perdu, irrécupérable, mais agissant depuis une espèce de reste de l'absence.
En tout cas, mon intention était de reprendre quelques livres délaissés et les sertir chez moi pour faire jaillir quelque part l'amour que j'ai pour ces poussiéreux objets. Particulièrement poussiéreux quand je reviens à mes châteaux en Espagne et je regrette d'avoir abandonné tellement de vieilles merveilles. Mais j'ai fait mon choix selon l'intention de chercher la femme. Nous avons ici trois dont je propose de fabriquer aujourd'hui une mixture, un philtre : Ophelia, Isabelle (dont je ne connaissais qu'après compulser la Vulgata le nom de Jezabel) et puis Marfisa, dont j'ai l'obscure notion d'une guerrière musulmane.
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