samedi 27 septembre 2008

miettes II (biscottes)

II

biscottes

Quels jardins verdoyants et fleuris que ceux des cimetières ! Qu'on les chante, qu'on pleure de joie sur l'Histoire et son ingénue végétation.

Et si l'univers était carré ? Ou du moins rectangulaire, avec quelque chose d'une boîte à sardines ? ça donne envie de sortir faire un tour, nous aurons des nouveaux moines et nonnes.

Le malheureux, épris d'une joie assommante, cherche des champignons bizarres sur les tombes.

Que cherche le gendarme dans le jardin ? Une clé ? Heureux s'il trouve la racine d'un arbre sec qui pousse et pousse.

La cuite d'hier est déjà passée. Avec la philosophie qui reste dans le placard je vous sors quelques biscottes.

Quelle revanche sur les danseurs de réveillon à la télé que de lire les écrivains sur un écran. On peut abhorrer toute bibliothèque physique quand on a le vrai tout-Paris éclairé sur sa table, et que c'est instantané comme le Nescafé.

La laitue pousse sur les fauteuils du salon, et le radis. Et sur l'aire des centaures encore des triangulaires pizzas.

L'homme est la pizza de la littérature mondiale.

Narcisse est l'homme et la femme d'hier. Aujourd'hui nous chantons en écho les plaintes de Narcisse devant la source, pour seules antiennes.

L'ivresse amoureuse de Narcisse est elliptique, une truite nage au centre de son désir, la truite qui se mord la queue. Sous un jour de justice, le bibliothécaire transpire.

Mauvaise humeur du prophète, c'est le degré zéro de la rhétorique, par lequel on commence à compter la petite monnaie.

Déspoina, mère de Perséphoné, étends sa culotte beige à la porte d'Éleusis sur la corde de lyre d'un professeur de chant décapité. Grandiose, la signora, surmonte un deuil par un autre.

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