mardi 13 mai 2008

Portrait de Patience Tison I, 2007


Il s'agit d'une huile sur coton d'environ'un mètre vingt ou trente de côté. La date d'exécution est visible en cliquant sur l'image, inscrite sur la surface du tableau. Je tiens à reproduire ici une réponse faite sur un autre blog.

L’Art serait mort sur le plan de l'Histoire, amie Corine, dans la mesure où, comme à l’époque byzantine on vit une crise, si vous préférez, de l’Image. Il y a un flux visuel omniprésent mais pas de vraie image comme quelque chose d’humain qu’on investit. Il reste le rock avec ses idoles qui d’une manière nietzschéenne seraient le relais des images. Mais dans le domaine contemporain, genre Artpress, palais de Tokyo, (et je voudrais discuter de cela avec le collectif Fresh Théorie, dont j’ai un volume, et avec Richard Leydier, qui a ébauché une approche du peint) l’image se fait rare. Sans que cela n'empêche qu’on puisse éprouver chez eux des émotions esthétiques parfois douleureuses mais en effet sublimes. Mais c’est là l’émotion produite par cette fameuse Mort de l’Art, l’absence de l’image, qui peut être orgiastique et ravissante parce qu’on participe à un délire collectif comme à la Terreur la foule se rendait voir fonctionner la guillotine. J’ai passé par les deux expériences, la Vie et la Mort, et je peux vous dire que toutes deux sont réfractaires à la critique.

Je cherche aussi un autre commentaire posté quelque part (il a été englouti ou censuré) à propos de la sainteté et la façon dont deviennent des purs et mornes martyres les artistes qui ne produisent pas des images. Fascination de la misère et peur du fric. Quoi de plus humain et fréquent statistiquement ? Il sont là à mener une existence ascétique qui a besoin de tout un travail d'hagiographie derrière. Mais c'est le cas de notre condition humaine, ne serait-ce qu'on demande tout simplement à nos fils d'avoir un souvenir de nous, ou à nos maîtresses où amants.

La femme du portrait a mon âge (née en 70) et travaille la sculpture en terre et en plâtre avec des motifs inspirés, entre autres, de Balthus qui fait partie du domaine de sa famille, les Klossowski. Je me suis servi, selon le conseil de Dali, du rouge vénitien mais aussi d'un ton qu'il appelle "le traitre, l'espion des couleurs", le brun Van Dyck. Les bleus sont plus profonds que sur l'écran, et je m'en suis servi de plusieurs à la fois. La photo, si vous cliquez, donne assez de détails et elle est due à Eve Livet.

3 commentaires:

PATRICIA PICÓN a dit…

No sé francés, menos mal que para ver pintura no hacen falta idiomas, quizás por ello me guste tanto este lenguaje que es internacional a la vez que tan privadodododo. Qué dulces piernas y qué rostro tan familiar, me habla de esa mujer que conozco y que es tan estudiosa y que ahora está de viaje...
Me gusta. Y lo suave del jersey ey ey. Las piernas, y los zapatitos, se me antoja en sí suave, cariñoso. no sé.

Alfaraz a dit…

Mi opinión me dice que de todos los retratos que llevo vistos por aquí, este es el mejor.

Y mi conciencia me insinúa que lo deje por escrito.

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Manuel Montero a dit…

Gracias a los dos, Patricia y Alfaraz. Cuando lo estaba terminando de pintar le dije a P.T., que todavía seguía sentada, que por la ligera desproporción entre cuerpo y cabeza, que no respetan el canon griego, este era un retrato bárbaro o paleocristiano. El único retoque que hice sin la modelo, pero con bocetos que tenía en papeles, fue arquearle más que al principio las cejas y dibujarle la línea entre el labio superior y el inferior, que en el primer estadio formaban una sola mancha. Pero esos retoques fueron el resultado de lo que algunos artistas llaman un sueño lúcido, durante la siesta, como digo, del día siguiente a la ejecución del retrato. Es cierto, Alfaraz, que es quizás en óleo la obra más sofisticada que he hecho, por lo significativo y alambicado de ciertos detalles. Pero no se pueden hacer todos los cuadros igual, caramba... En lápiz de color también tengo algunos muy refinados, pero difíciles de reproducir en foto.