vendredi 5 avril 2019

el iris de humo ou l'iris de fumée




Bravo, mamá
que el cielo, su misterio grande y sin tiempo, te lo pague bien y te alivie
yo estoy perdido en mi laberinto de dibujos y canciones casi solitarias
a veces alguien conocido aparece y es diverso, según el caso
pero suele ser tomar un café, hablar un poco vagamente, a veces son artistas
que he conocido y que he vuelto a ver de paso por París, todo es momentáneo
soy conocido como infrecuentable por unos y otros, sólo los que saben algo
sólo los que se han tomado el tiempo de conocerme me lo indican a veces, con deferencia y distancia
y yo un poco por ocuparme le cambio el zumo de naranja (el arroz es fijo porque está seco y no se estropea)
al Buda de cerámica que me hizo mi amiga Patience, más por recordarla a ella que por devoción budista muy ardiente

YA
YA TENGO BASTANTE
NO VEAS
TENGO UN PUNTO SENTIMENTAL
RARISIMO
PORQUE ES TAMBIÉN MEGALÓMANO
MESIÁNICO CABALÍSTICO
Y VOYEUR DE URINARIO
Y QUE NECESITABA HACER LAS PACES
ESTAR EN PAZ CONMIGO
Y ESCUCHAR LAS LAILA
PUES
ME CUESTIONA
y tocan muy bien
he dibujado

écoutez, je suis artiste, suspect d'être aussi parasite que le violeur, par les détours spéculatifs, par l'attribution d'un caractère exemplaire, donc en projection programmée sur la libido sociale et oui je vis en dehors de moi-même, dans l'image et la plusvalue est pollution, destruction, mais sans femme on couche avec la planète

regardez, dans ma ville natale, Grenade, malgré la persistance d'une bourgeoisie de la dictature, l'on est dans une tacite dépendance des touristes (Alhambra, flamenco) et des étudiants (rock, flamenco encore, trap, bibliothèques, recherche) et la course s'ouvrit un jour pour un sculpteur ou deux de bonne famille de remplir la ville de monuments ou statues (le côté mannequin ça me déplait pas, en revanche, et l'idée qu'il y en ait partout est dingue et je finis par ne pouvoir qu'adhérer) à ceci ou à cela, commémorer tout selon le programme de chaque groupe municipal et des historiens (mais rances et "costumbristas"). Donc, dans ma ville natale il y a depuis une date qui commence à prendre de la classe une statue sur socle d'un personnage en tenue vaguement arabe tenant un rouleau qui serait de papier - mais toute la statue est en bronce comme le reste de statue, même patène - et levant l'autre main ... et bon, il lève la main du côté du trottoir en regardant vers l'endroit où, un peu plus bas, l'arrêt des taxis du centre-ville ancien, sous une autre statue plus ancienne mais déjà dans la tonique - celle de Christophe Colon aux pieds de la reine Isabel de Castille, par ailleurs une fanatique effrayante de la guerre tout comme Jeanne d'Arc, dans la célèbre occasion où il obtint par de promesses diplomatiques à la reine les moyens pour entreprendre son voyage et éveillant des promesses guerrières chez la bonne dame qui prendraient en tout le globe d'une planète secrètement sphérique - et bien malgré que la statue représente un notoire traducteur de la cour grenadine en période musulmane connu de tous les arabistes et du public cultivé, les grénadins appellent le carrefour où se place la statue "el moro pidiendo un taxi" (l'arabe appelant un taxi) et il existe une participation régulière du public dans l'entretien d'une tradition instituée mais sans institution déclarée qui est d'entretenir la statue par le mégot qu'on met entre ses lèvres et que n'importe quel grenadin civilisé et fumeur remplace s'il est tombé, avec le mérite civique qu'il faut grimper sur le socle

l'entretien de l'art par l'amour est une institution comme celle du mégot du traducteur arabe, sans contrat sauf le contrat d'une sorte de loi émotionnelle non verbale de la ville, la dharma de Grenade, et dans mon cas je solicite quelque part, car elle m'est connue, la dharma de Paris, si je considère l'institution sous le point de vue de la statue elle-même, mise là par excès artistique mais malgré tout douée d'une âme

psychanalyse, poetry, bilingue, francophone, Paris, dessin, érotisme, aforismes, expresionismo retro, shawarmaness, néopauvre, Teatro de Azufre, quiétisme, alumbrados, amour révolutionnaire, l'essence n, le change H


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