samedi 21 mai 2011
Sur Dante (II)
Cliquer ici pour lire la première partie de la rédaction (Sur Dante)
"3. POUR COMMENCER, en Eccle. 11, 3 il est dit "là où le bois cédera, là-bas tu te verras" : de quoi il découle de façon manifeste qu'après cette vie les hommes n'accroissent ni les mérites ni les fautes, par rapport à celles qu'ils avaient dans cette vie. Or beaucoup de damnés n'ont pas été des blasphémateurs. Ceux là ne vont plus blasphémer dans la vie future."
Laissons à ce point Thomas d'Aquin poursuivre les pour et les contres de son affirmation. Il en est question de l'obscur Apocalypse, et du jugement du Docteur Angélique sur la méchanceté future persistante chez les damnés. Et la lecture dévient tellement écoeurante que j'ai du mal à me démêler jusqu'à la fin de l'article quart à cause du sadisme que l'auteur, au nom de l'Eglise, avait voulu rendre sublime et du domaine du savoir. Donc, ça me tombe des mains, mais il ne reste qu'une moitié non traduite et le détail ne va pas changer la chose. J'ai déjà mis le contraste entre l'expressivité des personnages de Dante et la soumission implicite de l'homme par le discours scolastique. Dante aurait-il été un mauvais élève, en égard de la théologie qui lui a été prêchée; mais qu'en sait-on de la plasticité d'une oppression qui lui était contemporaine ? Il a fait donc juste une petite malice, une caricature dans son cahier.
Toute lecture édifiante emprunte ses notions au non-dit. Fréquemment le discours pervers ne fait que singer ce qu'il voit ou écoute chez ses victimes; la littérature n'en est pas différente du discours légaliste, elle tâche juste de le camoufler. Disons que la Divine Comédie camoufle par conséquent une violence réelle, celle du quotidien. Camouflage en miroir à trois pannes. L'on ne peut que la lire par curiosité, ce qui est d'ailleurs un grand plaisir.
(cliquez ici pour lire la suite - Sur Dante 3)
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