dimanche 19 février 2012

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Chère Brigitte,

il y a bien, si l'on peut dire d'une "inquiétante étrangeté" qu'elle est bien ou qu'elle "y est", de la pensée freudienne dans les mélanges de mon atelier. Je crois même me souvenir que Freud en avait trouvé l'idée (eureka) en tant que touriste devant le Parthénon de l'Acropole d'Athènes... ce qui laisse encore plus songeur. J'avais entendu Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan, mettre cette notion en rapport avec la difficulté de regarder la lumière, disons une lampadaire ou le soleil. Pour ce qu'il en est de la couleur on reste avec cela encore sur le champ des "connaisances" associées à la lumière, comme si elle était en même temps image et moyen de connaissance, mais aussi antithèse de l'inconnu, qui serait l'obscur qui avec elle donne sur une peinture la grisaille, le clair-obscur, et donc en conséquence, la possibilité du volume.

Alors, j'aimerais poser la question qu'on voit, pour ne pas chercher plus loin, à l'ouvre dans la profusion des couleurs "purs" ou pas, chez Vlaminck, sans pour autant je crois "vous le faire découvrir", puisque ce serait d'usurper cet ami têtu dont vous dressez le profil. Il y semble renoncer lui aussi à une superstition, celle du savoir-faire, duquel les avant-gardistes voulaient ne pas être dupés, pour plonger dans ce qui fait de ce que j'appelle superstition (aussi) une sauvagerie, un atavisme. Ce serait comme toujours une quête sans fin du passé, tout confondu par son infinitude avec l'avenir, pareils l'un et l'autre. Et puis il travaille encore, selon le précepte, et malgré son avant-gardisme, d'après nature. Il va faire jouer aux couleurs le jeu, la singerie, de nous redonner à voir un paysage. Il ne peut ignorer que sa peinture est l'équivalent du récit d'un bucolique; mais son pari est non pas tellement l'intensité ou la pureté, mais le jeu actoral des couleurs, leur personnalité qui dépasse et s'accouple au récit "bucolique", tout comme sur le poème, sur le fond de paysage, ce sont toujours les amours des faux bergers et des fausses bergères qui vont circuler, dans le temps, dans l'espace, et en dehors d'eux, dans un cercle vicieux qui ne peut que nous fasciner et nous emporter en sarabande, nous amener à la répétition, n'est-ce pas ?

Chère Brigitte, je vous prie d'excuser l'épaisseur de la couche que je viens de mettre sur votre commentaire au fauvisme.

Amitiés.

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