Le rêve m'envoie en mission loin de Paris, ou pour mieux dire en bourse pour la création, dont ceci est peut-être le compte-rendu qui en était dû à l'institution philanthropique qui me l'a décernée. La capitale de l'Irlande était Porto ou Lisbonne, quelque chose comme-ça, portugaise, de ce côté de l'Atlantique, et suffisamment au Sud pour ressembler à plusieurs égards à Miami.
L'intérieur de la résidence ressemblait fortement au Musée Guimet, mais dans mes visites à la bibliothèque je voyais frustrée ma légère envie de lire ou de feuilleter. C'était pas de livres. C'était plus beau que ça. En marbrures de couleurs et plein d'inscriptions, il s'agissait des tombes d'un columbarium, avec même des accroches où des rares fleurs étaient fraîchement posées. Etaient-ce les livres mêmes ? les livres qui en avaient été incinérés ? On dirait cela du fait que d'autres artistes, pensifs, venaient "consulter" ceci ou cela, et demandaient parfois à s'asseoir, ou le petit escalier, à la bibliothécaire. Nous étions presque toujours à des étages qui plongeaient en gratte-ciel sur le port.
Nous passions les nuits soit dans les couloirs, à flirter et, très facilement, entre hommes et femmes qui ne pensions qu'à ça, et qui n'avions pas grande chose à nous dire, gavés de littérature internationale, art, et mode, nous toucher. Nous allions très tard dans un fumoir, en taxi, une espèce de limousine ou tenaient plein de nous, qui n'étions pas tellement nombreux.
La particulière innocence du vice, consistante à se sentir en état de délivrance par rapport à toute une série d'illusions, tromperies et anxiétés, rendait nos rapports d'une simplicité consistante à l'indifférence de la parole, l'ouvre-bouche de l'exhibition et le royaume des caresses jamais entièrement assouvies.
Au moment du réveil, avec une forte érection, une des artistes, qui louchait des yeux comme une Vénus hollywoodienne de série B, entre 30 et 40 ans, avait dénudé sa grosse poitrine, défait ses longs cheveux teintés blonds et laqués et sur le sol d'un couloir mal éclairé mais feutré et très chauffé, elle était toute nue avec un autre et moi, nous sollicitant chacun d'une partie du corps et respirant très fort dans le flou et les baisers à la chaîne.
vendredi 24 février 2012
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