(il est conseillé de lire le chapitre précédent en cliquant ici)
Sinon, ce qui m'intéresse de forcer la traduction "performative" par le son (quand je donne "15 et 50") est de rapprocher souffle et chiffre, à titre de parole et lettre. Il était chez Dante, dans une vision plus stricte dans la traduction de Philippe Guiberteau que dans celle Jacqueline Risset, question de la Trinité pour conclusion "en mystère" de la Commedia, là où la Tragédie conclut en "deus ex machina". Et si m'intéresse comme cela dernièrement la recherche apparemment démodée dans le "chantant" du poème "récité", c'est que la disruption musicale dans l'écriture poétique est sans aucun doute familière pour moi dans d'autres questions, celles qui posent, par exemple, la couleur ou la tache en égard du pur dessin et de la correction linéaire, la géométrie implicite.
J'ai en tête un poème de Kalidasa dont je n'ai ici à la portée de la main que ma traduction sonore que j'écoute pendant que je rédige. Je lisais Swinburne et j'ai trouvé un air familier. L'on ne pourra pour l'instant savoir si l'image était de cette ampleur dans le texte indien de Kalidasa, mais j'ai une certaine confiance dans l'édition anglaise de Chandra Rajan dont je me suis servi.
Pour ceux qui liront sans pouvoir écouter la piste sonore, je vous résume les vers espagnols improvisés :
Kalidasa, Rtusamhâram Chant Quatrième : La saison de la grêle
… veloutée chanson de la mousse grise
la chute épaisse de l'humide saison de grêle
les jeunes graminées nous apprennent l'or
et l'heure de la rosée tend des colliers de parfum
avec les perles. Et les jasmins ou la Lune
ne respirent d'autre élégance que les hémisphères
à la poitrine des femmes graciles. Des corps délicats ne touchent
tendrement les seins qui balancent quand les filles bougent,
de leur grâce exquise les fines soies nouvelles
ne se tendent sur leurs hanches, ni elles s'ornent tellement, les belles…
… veloutée chanson de la mousse grise
la chute épaisse de l'humide saison de grêle
les jeunes graminées nous apprennent l'or
et l'heure de la rosée tend des colliers de parfum
avec les perles. Et les jasmins ou la Lune
ne respirent d'autre élégance que les hémisphères
à la poitrine des femmes graciles. Des corps délicats ne touchent
tendrement les seins qui balancent quand les filles bougent,
de leur grâce exquise les fines soies nouvelles
ne se tendent sur leurs hanches, ni elles s'ornent tellement, les belles…
Je vous propose ces lignes, à la vitesse d'un dactylographe et traducteur, juste pour comparer la sonorité a ces lignes de Swinburne :
Extrait de A song in Time of Revolution, 1860 :
The wind is thwart in their feet; it is full of the shouting of mirth;
As one shaketh the side of a sheet, so it shaketh the ends of the earth
Le vent est dur et râpe leurs pieds, il est plein des sollicitations du myrte;
tel quelqu'un qui frappe le côté de la feuille, ainsi l'on frappe les confins du monde.
tel quelqu'un qui frappe le côté de la feuille, ainsi l'on frappe les confins du monde.
(suivez ce lien pour avancer)
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