dimanche 15 avril 2012
Olimpia
Elle précipita la chute d'un cardinal, en éleva un autre, évita aux Etats de l'Eglise une guerre ruineuse et sans honneur.
Olimpia, Céline Minard
Sarra M. contemplait mes livres, quelques-un d'entre eux dans la moisissure due à une inondation. Elle souleva un volume isolé de l'Esthétique de Hegel, puis la très abîmée Correspondance de Lawrence Durrell et Henry Miller, qui à part l'importante ondulation était mouchetée de champignons noirs et blancs. J'en entendis bien qu'elle pondéra pour très probable qu'en fin de comptes je ne lirai la plupart des livres, ou du moins Hegel et cette Correspondance. Elle se rendit à l'évidence que l'usage que j'en ferais de leur présence serait celui propre à un quelconque "fétiche", qu'on veuille le lire psychologiquement ou magiquement. Ainsi me lança-t-elle la formule de pensée, non sans une délicate langueur. Le fétichisme du livre n'est pas nouveau pour une personne polie. Les livres des auteurs français qui pourraient le plus correspondre à ma génération n'en sont moins l'objet d'un tel usage. Ainsi l'on peut dire qu'il y a eu et aura une Céline Minard (ou une Alexandra Varrin) fermée et une Céline Minard (ou une Alexandra Varrin) ouverte. Tout comme pour les livres de l'Apocalypse. Qui d'ailleurs pourrait se lire en tant que prophétie du geste quotidien, ici.
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