dimanche 22 août 2010

...miettes samedi Dôme

miettes samedi dôme

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Effaré par le monde et ses troubles attraits, je me tourne vers ma pieuse révolution intérieur.

Au dîner au Dôme l'on part sur ses cours de latin.

Le latin au Dôme. Nous sommes cinq à table, je suis d'abord agacé par N., puis je trouve un thème de conversation. Depuis César, lecture inévitable d'une enfance pâteuse, ensuite Cicéron, De senectute, oui, inouï, mais foncièrement Le rhéteur et le quosque tandem, Catilina, patientia nostra abutere, et, avec le Virgile de Klossowski, qui semble sulfureux à N., un crescendo vers le latin vulgaire de Petrone, cunctos in umbras micare, déjà dans la rue avec une clope, jusqu'au Roman de la rose à deux rédacteurs, et l'Erec de Chrétien de Troyes. Je pars du taxi en clignotant avec le récit d'Arioste : Orlando fou furieux à cause de Medoro et d'Angélique, puis les exploits de Ruggiero montant à la Lune, sur un griffon, et le sourire de la taxi-woman africaine, esprit de la nuit, gardienne de la raison.

Tension au Dôme, l'on parle, tout en laissant tomber les urinoirs de Duchamp, de pissotières, de cette sonorité des pissotières dont on répète l'énonçant, notre conversation semble uriner en public, l'on parle de Henry Miller, d'une étrange perversion du pain dans l'urine, de Sartre, d'insectes dont on tait le nom, mais qu'on décrit de forme élusive par les gravures de Lewis Carroll dans le miroir. Tout pour avoir mal de mer avec ces crustacées sur l'assiette et ces trois mollusques qu'on extrait à l'aide d'un outil en aluminium ou zinc.

En face du Dôme, le souvenir de Jack Kerouac, qui n'y fût pas, mais passa devant en taxi vers Orly, et le Balzac de Rodin dressé dans son sac de couchage. Paul Claudel m'est présenté comme "diplomate", à ma grande surprise. Rodin a fait d'autres choses pour se faire pardonner, tels ses couples d'amoureux et, dans un autre registre, "Les bourgeois de Calais".

Le sourire d'un chat mort rend mieux sur un tableau l'esprit de notre peinture apocalyptique que celui de la Gioconda.

Le profil de caissière de Simonetta Vespucci.

Les femmes réelles se dérobent par le sommeil ou le hasard.

Le meilleur rêve de peinture est toujours accompli par la réalité. Que ce soit celle du passé, celle à toi ou aux autres, le rêve de peinture est appelé à devenir réel.

Dieu se fit sentir de Moïse par la fumée odorante du Buisson Ardent, pour que son Peuple connaisse le secret de l'encens. Peuple de fumeurs passifs, de gens heureux et malheureux, qui énervait le caractériel Moïse et le fit rompre la lettre de la Loi. Dans le livre est écrite une brisure du texte, de l'écriture, du décalogue.

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