lundi 26 janvier 2009

d'autres miettes (a)


Nicolas de Staël, mis à part son suicide, donne à l'art abstrait une tournure triste, nostalgique, dans le sens d'une pensée qui nous fait mal quelque part. Ceci est possible car en tant qu'européen il a du mal à une rupture totale avec le passée qui lui était transmis par le dix-neuvième siècle. Les américains sont venus avec un esprit inventif, ça ne leur coutait rien de travailler sans souvenirs, sans réminiscences. La nostalgie de Nicolas de Staël vient du fait que chez lui l'abstraction était vraiment une rupture sans deuil accompli, il restait fusionné au fond du coeur avec le paysagisme.


Une autre remarque sur Nicolas de Staël est la facilité avec laquelle il coule sa composition dans le rectangle et ses juxtapositions consubstantielles.


Introduire l'intelligence du sujet naturel ou humain au sein de la machine, comme l'âme dans la glaise d'un golem, voilà l'artifice d'internet. Le millénaire jeu d'échec avait ce principe. Si l'on considérait cette âme en tant que sagesse, nous serions en train de revivre le mythe de la chute de Sophia.


Le monde est chair ouverte, la chair est monde fermé, dit Ignacio Gomez de Liano dans ses Iluminaciones filosoficas, d'où l'on ne peut conclure que le monde et la chair soient damnés, comme le veut la foi catholique, que si l'on a horreur des choses qui s'ouvrent et se ferment l'une donnant sur l'autre et à l'inverse.


Je comprends pourquoi il avait du mal à peindre des personnages. Il craignait de mettre des rectangles debout.


Ou plutôt la foi catholique veut que chair et monde (et même le diable) soient damnés non de leur propre faute, mais en tant qu'organes de la damnation de l'âme.


J'abandonne mes peintures à la publicité pour qu'elles soient damnées. Qu'elles se damnent et montrent leur liberté, ce qui démontrerait qu'elles portent une âme capable de choisir le bien et le mal, un génie vivant.


Le fromage fait grossir certains, d'autres non, au contraire, restent minces et même pèsent moins. C'est de même pour la peinture à l'huile, qui fait grossir et mincir sans besoin de diètes ou appétits particuliers.


Marie devait être une bonne mégère pour Joseph. C'est pour ça que j'admire la vierge, plutôt que l'honorer.


Ecrire développe les fesses, de là que je trouve préférables les femmes écrivains que les hommes écrivains.


Les miettes font pas grossir.


Peindre et faire des bandes dessinées, bel exemple de polyvalence typique du professeur de dessin le plus courant.


J'aime me dire que si je faisais des bandes dessinées elles seraient éditées chez Taschen. Mais je ne serais pas capable de fournir mille pages de la même chose, hélas.

1 commentaire:

IZQUIERDO a dit…

como se salpican la cruz, la mirada abstraida, la sangre (o el semen, poco importa) y el humo; ajenos (y complementando al mismo tiempo) a la mirada expectante e inocente de la belleza desnuda y dispuesta.