vendredi 20 juillet 2012

Traduction de Sade o la Imposibilidad (1) de L M Panero

Traduction de Sade o la Imposibilidad (1) de L M Panero

4 commentaires:

jerome a dit…

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Cher maître, j'avais un instant oublié que vous étiez peintre
et que vous luttiez pour l'avènement de l'esprit
dans des catégories qui ne sont pas les siennes.
Que , pour vous la matière,
le moment nié, devez contenir les tenants et les aboutissants de la dialectique
et donc se perdre.

A l'ergastule ma voie seule vous avez frappé,
pour vous je n'avais ni visage, ni corps,
au mieux un accord, une harmonie,
une tonalité, un la
un grain du vent qui subjugua Nicodème
sous le manteau de la nuit,
lorsque le Maître lui appris a parler
selon l'être-vrai, le moment dialectique insondable de l'existence
selon le non-lieu et le secret mystérieux
qui titille la langue depuis l'effroi de notre intelligence
fantasmant l'espace animé,
du tourment religieux
de sa négation sensée.

Vous êtes artistes, cher maître,
vous luttez contre l'ange extérieure de la matière,
moi je l'ai toute absorbée,
inoculé d'effroi, pétrie d'angoisses indescriptibles
et de martyr douloureux aux confins de la folie;
ma vie est la matière de mon oeuvre
dont je veux être l'unique chef d'oeuvre
exposé comme l'enfant difforme dans la lumière de Dieu.


Certainement, est-ce cette pointe, ce concentré d'ame qui illumina mon regard
lorsque,
sur la place aux esclaves, ou je chantais tristement,
vous avez entendue dans mon chant
les oiseaux du ciel et les lys des champs
tournoyant couronnant
les maîtres muets des affligés, des coeurs froissés
les inspirateurs d'une téléologie non-spatiale
matières crées, vivante image de l'inconditionnelle soumission
de l'appropriation, de l'appartenance a l'éternité.

On me vendit,
comme bête rare,
animal de foire,
stupide, sans valeur et sans utilité
vous m'appeliez René,
du grec theantropos.
Nous parlions des langues étrangères
et je broyais vos pastels
avec chacun de mes os brisés.
Vous vouliez peindre mon portrait,
je m'y refusais, prétextant
qu'on ne peut pas peindre
ce qui n'est pas composé.

Mais comme Alcibiade je m'endormais a vos pieds
rouler dans ma bure,
lorsque commande vous fut donnée
d'orner de fresques
les temples d'Osiris et de Zoroastre.
Nous avons beaucoup voyagé,
jetais votre silence,
vous étiez mon secret.

Manuel Montero, peintre et homme de lettres a dit…

jerome, quand vous voudrez je vous apporte un peu de pain, si je peux

jerome a dit…

Cher maître, la source de lumière
le commencement,
est toujours
disparue,
mais dans mon ciboire je vous tend son reflet
emprisonné dans l'eau et le vin,
pour laver vos pieds,
et vous administrer l'extrême onction
du sourire large
comme une dette mutuelle d'amour.

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0CFQQFjAB&url=http%3A%2F%2Fhal.inria.fr%2Fdocs%2F00%2F69%2F14%2F56%2FPDF%2FPizarro_Jean-Paul.pdf&ei=oU0NUJCxKaeb0QXsqLW1Cg&usg=AFQjCNF7YEVFMiEiWRx7B_sT10iSzsqEAA&sig2=Up5cjXfCRUzeJ12sTjHM1g

jerome a dit…

Cher maître, sur le chemin qui vous menez a Duruelo,
pour peindre un retable réaliste mais de dimension fictif
a la mémoire-vide, de la chaux
du premier monastère disparu
mais fondé et bâti par jean de la Croix,
vous m'expliquiez, pour tromper la faim a travers le désert de Castille,
ce que vous nommiez « collapsus ».
Attentivement je vous écoutais en marchant.
Ce que j'en comprenais, se nommait,
dans ma langue, « Paradoxe »,
mais son « idée » n'entrait dans mes conversations avec vous
que sous l'habit du vocable de « ton »,
parce que je trouvais qu'il correspondait mieux a l'atmosphère d'humilité que l'on doit avoir lorsqu'on veut parler simplement des grandes choses.



Et alors que nous passions devant le sépulcre blanchie
de trois fausses nonnes crucifiées la tête en terre,
sorte de plante de germe-ânerie,
les délibérations volubile et envoûtantes de votre esprit, allèrent si bon train,
que brusquement vous fîtes halte,
comme tomber dans quelque fosse d'esprit,
happer non par le silence et la nuit castillanne,
mais absorbé, disparue en vous même
dans quelque trou noir d'entonnement béat, chaudron antique de ficellerie et de transparence en germe,
puis, lentement vous vous mettez a rire,
sans raison discernable, en prononçant a haute voie le nom de « Socrate »
non pas comme si vous l'appeliez et le convoquiez abstraitement a travers les siècles,
mais comme si vous veniez de le rencontrer, en pleine vie , lui le mort enfoui au fond des ages, là, ici, la nuit au milieu de nulle part, en rase campagne, ou vous marchiez a travers le désert encore brûlant de la chaudière Castillane
rejoindre Duruelo, y peindre un retable a la manière réaliste mais aux dimensions fictives et
a aussi marquer les traits de votre visage d'une raie de lumière de plus, autant que pour accomplir le destin qu'un bohème avait jadis déchiffrer dans les lignes de vos mains..

Rien ne déchira la nuit,
les flammes bleues continuaient d'écouler les lumières du ciel sans nous prêter attention,
selon leur proportions habituelles,
rien n'avait changer
et pourtant je devinais
que le dernier de vos pas,
vous avez mené au bord d'un précipice
ou créer doit être le premier de nos pas,
pour en sortir,
en envies furieuse de sculpter dans la pierre l'âme des contraires,
de trouver, l'Un, en cherchant la matière et la forme
au-delà des banqueroutes sociales, des faillites personnelles,
d'où vous pourriez faire tinter la dimension juste du coeur.

Alors, ramassant nos outils,
nous reprenions la route....