l'imbécile couronné
Poème dramatique espagnol
Manuel Montero
début d'écriture à Barcelone en 2002 et final Grenade 2003
déclamation spontanée en français par l'auteur
avec l'aide et mise en fine langue par
Marie-Agnès Michel
Théâtre d'odalisques à talons hauts.
L'ange rend visite chaque nuit à l'infirmière (Amina). L'acteur est le jeune époux de Despoina, et Amina lui prête de l'argent et proteste qu'il le dépense en disques.
Amina:
Madame s'est indignée
parce que j'ai pris la moitié du sucre.
C'était nécessaire pour mon envoûtement.
Ainsi finit un asservissement,
lectures chimiques, informations sauvages.
Ils pensent que puisqu'un jour
ils ont passé la main
ils possèdent plus que toi ou moi le droit
à leurs moments confortables,
à leurs honnêtes passe-temps.
Despoina:
Ce commencement, Amina, in media res
c'est très bien...
Mais notre cher public
peut croire que tu essaies
d'écrire une autre cérémonie des Bonnes de Genet.
Amina:
Je raconterai alors les infos.
Puisque nous avons
délibéré à propos de la façon de présenter
le fait-divers d'un attentat suicide peu réussi,
de la part d'une infirmière philistine, désespérément,
un jour où elle n'a pas été à son ONG.
Despoina:
Des poses plastiques, voici ce qui intéresse,
des intérieurs de harem,
le thème de la femme kamikaze,
même s'il semble que non,
offre beaucoup de possibilités.
Ce qui passionne l'auteur
c'est la théologie presque autant
que la politique.
La phrase en train de se faire,
tout comme en train de se faire baiser la séductrice.
Il nous a laissé des indications
qu'il s'agit d'un théâtre
d'odalisques
à talons hauts, qui l'intéresse
ce que d'un tableau vivant
a le théâtre. Ce qui lie
l'adolescent immortel et les tableaux
de Balthus
avec le dispositif extérieur d'Antonin Artaud, Peter Weiss...
leurs soulagements à la dernière minute et leurs agencements,
la complication que suppose pour nous
de placer un chat ici,
parce qu'elle est trop enfant,
celle qu'on voit.
Donc le chat ne pouvait pas manquer
à cet intérieur persan ou turc.
Ce que du tableau vivant
a la femme arabe.
Puisque tout son érotisme
ce sont des poses plastiques.
Amina:
Oh, chat,
contrepoint compliqué
tu indiques la vie privée,
je te caresse, sois samaritain, sacrifie ton miaulement abrahamite
dans le rituel divers, privé,
plus grec que gitan.
Retourne à tes affaires
que le café t'énerve
celui qu'avec du lait en rut
je t’immisce.
Il n'est pas pour toi le chanvre, ni le miel,
ceci te rendra chat
d'un autre côté, d'un autre ciel.
Despoina:
J'ai vu dans les films
que vues de derrière
offrent dans leur marche
les infirmières en Egypte,
où les choses sont authentiques,
de l'attrait, sur des talons, aigus.
Sur les courts couloirs à l'écoute
est celui qui est loin au parloir du téléphone.
Amina:
Oui, et toi aussi
jouons, pantalons pattes d'éléphant
reprisés,
cheveux noirs ou blonds,
teintés toujours avec maladresse
d'une rude coiffeuse
et des yeux comme notre chat excité.
Despoina:
Cannelle qui engourdit la capacité
de le maintenir, clou de girofle idem,
le calme doit s'absenter de l'esprit qui,
frotté, condescend en tout art.
Ainsi tu es chat, et la violence
t'ignore encore, la seule qui t'ait trouvé
est la paradoxale insomnie riche en rêves,
et t'épouvante juste une ombre
quand son absence de bruit est comme toi féline
et qui est mon mari.
Lui avec ample pupille
va jouir du savoir.
Amina:
Ton mari va venir?
Laisse-moi m'enduire
d'une essence parfumée et finir
les détails du visage.
Despoina:
Nul autre que mon amour
est ce qui dans l'art
constitue mon apport au martyr.
Amina:
Faisons mine qu'il vient
les poches vides. Des pointes
de ses doigts il les tire dehors,
les lèvres muettes, les yeux parlants,
surgit le nouveau marié
qui était là à nous observer.
Oh, je le vois entrer en tremblant,
comme un papillon il frissonne prêt à voler.
Tu ressembles à un Européen, malgré le désir et non le néant;
Vous devez m'instruire; bientôt place-toi
dans ton rôle, que je ne connais pas.
Despoina:
Le café se doit d'être partagé,
c'est comme un battant de cloche,
laiteux ou solitaire, caprin pour cela,
pas juste le chat, mais le martyr
s'intoxique, aussi, du sexe faible.
Amina:
Jusqu'aux heures de l'aurore
tu sembles souhaiter.
Despoina:
C'est comme quand des secrets lointains
de la Kalachnikov
et la machette de la prophétie doués,
s'ouvrent les luminaires de la milice. La violence rend le vice.
Et en plus l'infirmière
demande des choses,
elle étudie, elle reste,
dans une posture ouverte, sans écouter
le murmure du repos, et se pâme
sur les étoiles.
Celui que voici est un ange.
Le Mari:
J'ai lu beaucoup, des romans
qui racontent la fin du monde, au lycée.
J'ai étudié le rôle de l'ange.
Amina:
Les nuits passent et laissent
sur moi un comble d'obscurité qui m'incite
à le consommer. Les chambres
s'amplifient et se ramifient,
des plantes d'intérieur et des petites tables avec le thé
qui vient d'être servi. Les esprits du feu
battent le pavé, m'appellent
pour des soupers inespérés.
S'allume le journal télé
des bons philistins et des samaritains humains,
il faudrait tout dire,
dans des luttes solitaires
au dedans des toilettes
nourricières.
Le Mari:
Toute couche solitaire
est un œuf conjugal.
Amina:
Plus seule que Job
est l'infirmière sans même un chat
sur sa robe.
Le Mari:
Dire, quoi, je ne sais pas. Elles sont
fastidieuses les descriptions, aussi bien
l'examen et l'école, célestes,
nous les font toutes subir.
Comme un nœud
d'exténuation
les histoires du ciel
sont à éviter, et adviennent de pires choses.
Parcours géographiques, profus
en idéologie remplissent la vitrine
des personnes ennuyeuses;
le recensement de la Mort qu'est
l'Histoire ne se défait pas si facilement
ni avec du sucre de son goût putride.
Et quand même tels des cochons
les futurs policiers et gardiens de prison
s'illustrent avec de pareilles poubelles,
il n'y a pas de procréation au monde d'animaux plus immondes.
Ils prennent plaisir aux simulateurs et aux outillages
de tortures psychologiques, ils achètent
des couleurs exclusives pour ses soldats de plomb,
et les rangent enveloppés dans du papier hygiénique;
comme primeurs de vices à venir.
Je connais les explications
de la perversion de l'être humain,
je parle de sciences et je retrouve une enfant.
Ici sans frontières je viens
explorer le réel,
seul ton corps à la fin
pourrait être ma nouvelle.
Amina:
Donne-moi sans penser une info d'amour
que tu me dises un tantinet de vrai
des questions scolaires qui claires
jamais ne l'ont été
et qui me pèsent, et dans leur
futilité devant le monde
m'emplissent de pleurs. Étant donné
que jamais je n'appris une chose qui vaille
et que fatigue les froufrous sinistres des professeurs.
Professeurs qui tirent des balles en caoutchouc
et qui voyagent dans des voitures blindées (ils ont
tellement de choses à enseigner). Professeurs
qui décident de l'avenir,
il y en a qui prédisent comment la fille
décente doit se conduire,
il y a ceux qui ponctuent sans rien dire,
et ceux qui nous aident avec zèle à tirer la leçon
sur la tête de l'innocent.
Le Mari:
Il existe la main maladroite qui nous a faits,
et je le dis,
moi qui sans entraves ai fait des libations sur son visage heureux, maintenant.
L'ange subit les hauts et les bas, et se maudit
soi-même et Dieu dans ses messages.
Mon esprit d'ange cherche la concentration,
les tempes posées contre les genoux,
le corps noétique décontracté,
et bientôt je serai prêt
à la nouveauté des cieux.
Mais je veux te voir,
pour te raconter comment est le ciel,
en observant ton corps dans l'abandon du matelas.
Élève de toi-même
tu deviendras, je suis descendu à la ville
pour t'aimer et ne plus exister.
La nuit dans la lutte
des contraires, comme une musique
impudente et désaccordée, se poursuit.
Je n'ai plus le temps
d'encore te regarder, finit vite
à toi seule la conversation, adresse-toi
pour l'instant à l'horloge, moi je n'existe plus.
Despoina:
Et ainsi fut la première visitation, ou leçon,
infusion de la science de l'ange, comme un péché,
comme une rencontre non avouée.
Le Mari:
Suave est le néant
qui tout entier te revient, et comblé de détails.
Angoissé par le café
tu m'attends dans ta culotte noire,
dans ta soie qui laisse transparaître
des tétons peu ou beaucoup fréquentés,
inscrutables.
Le mal aura connu
et il ne sera plus mauvais, au troisième
moment, comme la liberté
le bien a existé dans la disposition de trouver son reflet
au moment initial.
Amina:
Je suis insatisfaite et dans un autre pays
avec mes amis aller à la discothèque.
Despoina:
Mais elle était jeune et son corps évocateur
elle se pliait proprement comme du linge propre.
Le Mari:
Tes métaphores, tout à l'heure apprises
dans la maison de l’Égyptienne,
sont comme des journaux rendus au kiosquier,
écoutons plutôt, Despoina,
ce que l'infirmière
connaît de la nouvelle ère.
Amina:
Je sais que tout est succédané,
peu de chose,
et je me sens sans ailes,
mais parfois le café dans ma tête
produit l'effet d'un aéroplane
et intoxiquée je suis enfin curative et je suis astre.
Dans ces moments je connais la Californie telle que
d'autres lieux saints et l'étoile même du matin m'informe
de l'harmonie de ma radio qui étincelle comme la lampe
de l'illuminé. La douce plante
me parle, et je suis avec l'Humanité.
Le Mari:
devenir grand, croître,
comprendre la tristesse
des autres. Ceux-là
sont ma mère et mes frères.
Amina:
Prends mon pied,
c'est comme un baiser récidiviste
aux mêmes névroses qui déjà existent,
une dose de rappel.
Le Mari:
Les larmes et les écumes
de l'extase s'échappent de toi,
et de mon corps imperceptible,
juste pour être plus libres,
comme des vaches perplexes
nous sommes hors la loi raisonnables,
jaspe et déraison musicale,
et seulement de cette manière l'Homme
qui existe chez la femme aurait pu
interpeller son Dieu et être tout ange.
La grande utopie est dessous, encore,
de tout prise immédiate de pouvoir. Aujourd'hui
je viens en rut et j'ai de ton con
une idée fixe, fulgurante. Laisse-moi
à genoux lui rendre hommage.
Amina:
Qu'elle ne me touche plus
ta langue de lumière, que soit faite
l'ombre.
Despoina:
Et de cette façon ils se disent adieu encore une nuit.
Amina:
Maintenant je raconterai comment mon père
me battait quand j'étais petite, et je deviendrai célèbre.
Le Mari:
Le projet d'être artiste
t'advient parmi plein de projets.
Amina:
Des bottines à talons,
qui répondent aux clichés,
noires, en cuir,
efficaces,
à fermeture dentelée
et d'une brillance mate, brillant
le cuir même.
Principalement, les bas,
murmurent le lycra d'être sur mes cuisses,
sur mes jambes le lycra hurle et les bas
sont noirs, ce sont des bas
de la Lune, de l'espace entre Mars
et l'infini vide des noires
galaxies, des implacables mathématiques
et les filles de Einstein,
provocatrices dans leur conception.
Châtain, blonde et élégante toison, là
ma tenue resta défaite,
non complète par surprise, méditée,
puisque l'on perçoit, dépeigné, le peu du pubis.
Ils disent que Moïse à mes pieds
jeta une pierre, et qu'elle
était la Synagogue, et la pierre
s'effondra, parce qu'elle était mixte.
Ils disent que le Christ à mes pieds
jeta une pierre, et elle
était l’Église qui était mixte et s'effondra.
Leurs oeuvres étaient mixtes parce que
le temps passe n'a pas connu l'Analgésie.
La pierre se représente dans mon corps
important
nourri de café et d'aspirines.
Qu'étais-je en train de faire
sinon être importante, à la plage
ou à travers des poèmes et dessins?
En chantant dans des fêtes de la Paix
j'étais comme isolée dans une bulle
réservée, inflexion de l'espace.
Quand le médecin dut m'écouter
il s'avéra que j'étais théologienne.
Je lui dirai que Jésus de Nazareth
avait les mêmes symptômes.
Que dans ma peinture le virus
d'Ingres est là puisqu'il y a aussi des femmes.
Cynique telle une odalisque,
étrange volonté et entrepôt de vérité, la femme,
solitude majestueuse.
Comme Delacroix ressent pareil les tigres
teigneux ou les lions autour du pot de fruit,
tenue qui ne macule la rue,
pâleur et noirceur en langoureux
embrassement, tissu en tension qui promet des jouissances.
Que je peux tirer les lignes sur une toiles,
que, comme un liniment appliqué au martyr, tétanisé
et assoiffé de femmes,
ainsi et dans l'oeil la mort de tant de fleurs
est prière qui ouvre le passage au vrai
de par sa lumière.
Que tout comme Giacometti je pense
et repense la figure pour
un autre ciel non mesurable, que
tout comme Morandi je prête mon oeil
à l'appel de ce qui est mort dans sa misère.
Que je délire, telle une occidentale,
que je travaille avec le corps,
que je représente le femme arabe,
que je transporte des matériaux, que j'occupe des espaces
comme universitaire.
Zao Wou Ki ou bien Soulages
laissent sur le tableau des taches
difficiles à comprendre
pour rester pensif.
C'est l'héritage de Giacometti,
l’École de Paris.
Dans les salles d'études je consulte
les meilleurs livres, et, ouvert,
le dictionnaire le plus cher a des annotations à moi.
Parfois de savoir lire je n'ai même pas besoin
pour être cultivée.
Le Mari:
Bûches des arbres intellectuels,
majesté de la matière, font
tes difficultés.
Amina:
Le médecin dira que je souffre
d'un trouble, et les couleurs
se feront une place autour de mes traits,
et je serai plus décidée, et seuls
à l'argent et à la célébrité je veux penser,
voyager dans des avions nudistes, manger de la fibre,
l'eau gazeuse, me préparer éternellement
pour y être,
fréquenter les groupes de personnes qui toutes nues
prennent des bains dans les grandes surfaces à pissotières
et bidets ouvragés en argent.
Je ferai des dessins privés de société,
portraits vivants comme s'ils étaient en plastique,
je demanderai aux grands leur grandeur,
ils me la donneront comme on donne un soupir, et je l'aurai
multiplicatoirement élevée en puissance.
Tout sera l'anxiété de la cigarette,
dans un univers caché, sans une autre
tristesse que la connaissance des suicides. Il s'agit
d'un travail en série qui demande
un salaire. Mais une série de cette sorte
est somptueusement stérile comme une semence
altérée. Ainsi je vais dessiner
et je vais écrire.
Existeront par ma faute les musées,
et personne ne saura ce qu'est l'Art.
Existeront les cauchemars
avec des électroménagers, impossible les angoras
comme des défauts de l'oeil la trouble réalité auront perdu,
tout très années quatre vingt pour toujours.
Existeront les musées et moi je les habiterai,
contrairement à leur morale aseptique.
Encore j'ai des plans auxquels la banque
doit faire confiance. Vampiresse de l'électricité
je serai comme une dépense démesurée et à rien
ne serviront mes raisons mes lunaisons
sinon le trouble de voir
soleil et lune en unité. De voir
l'éveil du jour, ignorer
l'immédiat. Mes frères
pourront être homosexuels, pourront se droguer:
je serai sacrée.
ACTE II
L'infirmière a un fils géant qui l'endoctrine en armes et intifada, l'acteur est le fiancé d'Amina; le fils viole la mère et lui demande qu'elle fasse éclater lemonde. Despoina est la docteur qui conseille de faire éclater la bombe dans un terrain vague, mais le fiancé d'Amina frappe et vexe son mari, et Despoina change son discours.
Despoina:
Les histoires sémites au théâtre
vainquent la répugnance à se mélanger
aux mythes des mystères
comme l'était pour eux Tammuz, mon mari
que nous appellerons par son autre prénom,
laissé de côté le magistère angélique
des sémites, et revenus nous-mêmes à la fête théâtrale
de ces odalisques droguées,
que le nome de l'homme que nous
faisons dieu par notre culte,
et qui de Vénus fut le premier fiancé,
malheureux, le pauvre, Adonis.
Dans un autre sketch que par économie
de moyens nous rendons simultané ici à côté
en plus de Mars, le fiancé
d'Amina, homicide,
est le fils de la Sagesse,
couche prématurée, et comme depuis avorté,
artificier du mauvais, dépourvu de sens
fils du savoir sans pouvoir l'être.
Fils du sang menstruel, archonte rouge,
le bébé de notre infirmière
dans ce qu'a de démesuré
la future chair à canon.
Homoncules:
De par les exigences du marché du travail,
et dans l'intérêt du profit,
le ministère de la génétique
a réduit la période de gestation
de la classe ouvrière.
Cette mesure diminue
actuellement notre stature,
comme des lapins nous accouchent les matrices tiers-mondistes,
sous le contrôle des spécialistes, et nous sommes
des homoncules, à basse consommation libidinale
nivelés les niveaux d'anxiété
par l'alchimie des anxiolytiques,
que nous achetons dans les pharmacies
humanitaires du fond monétaire,
à présent qu'on a réalisé
la société parfaite.
Le Fiancé:
Je me présente aussi.
Je suis géant de naissance,
les pourcentages génétiques
assignés par l'intelligence du terrorisme,
permettent un ratio de géants raisonnable.
En termes pratiques je suis un dieu,
nul autre ne connaissent les téléspectateurs,
je suis jaloux et terrible, je décapite
faisant à tables les délices
des mamans morbides, et des cousines
boulimiques, comme des hymnes s'élèvent en moi
les lettres des lecteurs. Je prends en charge
de punir le bicorne
Adonis, végétarien et drogué, indécis
avec les femmes, sans principes.
Amina:
Mon fils est comme un jouet
je le fais tourner en rond
je le touche là où il sonne
il me prend d'assaut par son baiser
automatique.
Son long pénis
se gonfle à l'hélium
et j'applique du lubrifiant sur le gland
pour qu'à l'intérieur de moi
il pénètre de force.
C'est un fils très mâle, comme un bouc
et macho, il aime bien le bricolage.
Je lui donne des leçons, puisque pour lui
je suis la Sagesse.
Le Fiancé:
Ouvre tes jambes, car au milieu
est la foufounette que je souhaite
transpercer.
A la classe moyenne lui déplaît
le sang, mais les exécutions
lui semblent bien, elle respecte les raisons
du terrorisme, elle est prête
à se sacrifier pour quelque chose de pas compliqué
comme peut l'être sa propre stupeur.
Ton con s'est dilaté,
et rebondit mouillé mon pénis avec la semence
d'un autre. Un martyr ne mérite pas une si mauvaise qualité, maman.
Maman je vais extirper de ta vie
tous les amants de ton passé.
Tu pourrais t'essuyer du moins.
Amina:
Je pense qu'il faut être pieux
pour pouvoir peindre des colombes
de l'amour de Dieu et de l'âme.
J'ai un projet pour un tableau,
pour un mural, ce sera une activité pacifiste,
avec les ados. Je veux être sainte,
être sainte me travaille, je suis seule
et c'est un bon moment.
Le Fiancé:
Quand j'aurai giclé dedans
toi toute ma semence, et que j'aurai
maudit mes ennemis ubiquistes,
quand j'aurai forcé ton cul,
et que pour étrenner
il ne leur reste aucun trou,
je mettrai une bombe dans ton linge pudique,
j'accablerai d'explosifs ton corps,
et cela va te rendre célèbre
et le regard de tous vers moi sera tourné.
Amina:
Observe comment je te reçois,
gémissante comme une chatte,
et prends pitié de mon corps de mère.
Le Fiancé:
Bientôt tu prendras connaissance qu'il n'y a pas
d'autre beauté que dans la bombe,
et tu vas mieux me connaître.
Despoina:
L'infirmière ne sait pas où aller,
je lui conseille qu'intelligente
elle abandonne sans qu'on s'en aperçoive
entre les pastèques la lutte armée.
Qu'avec l'aide d'un électricien
pacifique et courageux
le feu s'abandonne à lui-même, dans son orgie
de fumée qui s'accélère.
Mais elle déjà farcie,
comme de baisers, dans la mitraille,
se dirige vers la cité.
Le Mari:
En écoutant de la musique, caféine
tempérant mon angoisse à la rude table,
j'ai passé un moment de discussion, avant, avec un autre écrivain
et à présent j'écoute de la musique et je me souviens
de lui avoir dit que je cherche une voix
pour Mars, et les grognements nasaux
j'obtiens juste que mes mots ne peuvent
les mettre en ordre. Voici qu'on m'attend
à la porte et pendant que je ferme à clé
on me pousse et tout ressemble à une complainte
de marginal, mon visage d'agressé
demain viendra me le rappeler, seulement
une sorte d'euphorie
à la porte m'amène de l'infirmier.
Despoina:
La violence en soi procure l'accoutumance
tout comme l'aiguille souhaite qu'on désire
éternellement sa perspicacité.
Le Mari:
Modekate, un calmant injectable c'est tout
lobotomie renouvelée et vient se taire
la pie exclamatoire, et se taisent
toutes les voix de femmes dans les moteurs
et tout est organe de la fumée
des tanks, et les hourras
sans savoir à qui vocaliser.
Despoina:
Va donc, Amina, et qu'il explose
le monde. La mort nous donne
des leçons à présent très nécessaires
pour dormir au lit une nuit encore
du chemin incompréhensible
avancer davantage un petit bout.
Soutiens un peu au-dessus de ton nombril
l'interrupteur de la mort,
que le monde explose,
je ne discute pas les raisons
le monde est mûr pour l'explosion.
Ça fait partie du sourire
ça fait partie de la plante, fleurie,
du cocktail du psychiatrique, la houle
obscure.
Troisième acte : Discours posthume de l'infirmière. Double pénétration de Amina et apparition de la Madame, qui demande à l'ange et à Déméter qu'ils fassent un fils, après avoir pris congé de Amina.
Despoina:
À la fin le message n'est pas clair.
Comme vous verrez,
l'on pratiquera le sexe de manière
gratuite.
Sur la tombe de Amina
se masturbent des géants et des figures de carnaval.
Même l'on verra comment on la pénètre,
en momie langagière,
par devant et par derrière.
À présent, à travers les décombres
nous essayons d'arriver là où se trouve
l'espace qu'occupait auparavant Amina.
La dynamite était de puissance moyenne,
et l'endroit peu peuplé,
finalement ainsi que seulement
de blessures légères souffrirent certains.
Peu réussi comme attentat,
mais nous devons parler droits
de l'homme nous féliciter de ce qu'elle seule
est morte.
Amina:
J'aimais bien
les hauts talons
mais juste dans les occasions
de grand gala.
Despoina:
Épars, l'universel
cadavre semble la voix de la multitude,
il semble des guêpes et un amer
miel nous coupe la parole et
nous devons la ravaler une fois
sortis du poumon.
Je reprends les osselets qui furent
mon amie et je l'imagine
entière.
Et un chœur d'esprits géniaux
et un orchestre à hauts-parleurs
et avec ce swing que le désespoir
et les larmes ont.
Amina:
Toute nue trempée de lumière
tonifiée par mille soupirs
regarde-moi qui m'allume en paradis
je suis la parole qui émeut
le corps en rêve l'hypostase efficace,
parce que je me suis dépliée par la violence
et dans la poudre je me suis pourvue de sens
et j'ai le pressentiment que toute logique est insensée.
Penser la mort ou la violence sans l'aide
du corps.
Grandissent les idées comme des sensations
de panique et la beauté sale
apprend de l'être à tisser son rien.
Tout comme devant un spectacle
l'âme, de cabaret,
se laisse aller au feu spirituel
hallucine et vérifie
le compte de sa complétude.
Despoina:
Maintenant qu'elle est juste renommée
pourra l'infirmière des martyrs
par les anges être savourée.
Amina:
En hypostase de toute image
me percent les regards et les
corps font dans mes épines déperdition
de leur existence en sourdine
tout comme l'huître lâche son otage
de lumière et connaissance.
L'Ange:
Seule la tête
que la peau cache
co-éternelle et éternellement restante
des souvenirs et des fautes rythmiques.
Le Fiancé:
Seule la tête est noire,
disparate, macabre par excellence.
Amina et Despoina :
Le corps est lumière,
l'onde est corporelle et non pas l'ombre.
L'Ange:
Que l'obscène pâleur
des anglais flegmatiques.
Le Fiancé:
Tout beaux comme les manies
des femmes ils sont dans l'orange.
L'Ange:
Que le portefeuille
et les pierres tombales sans fond
des espagnols.
Le Fiancé:
Dans l'orange du mur j'écris
mon cœur défiant.
L'Ange:
Que les leçons de grec
en shorts et les paniers de basket en alarme,
la rhétorique de l'atome,
les moult connaissances.
Le Fiancé:
Vomissement dans le temple orangé
est le caviar de l'univers
et herbacée la gnose est sefira bon marché.
Amina et Despoina:
Goûtons de ce cocktail
de café et de cachets contre le mal de mer.
Le Fiancé:
Le côté gauche du cerveau
a certaines vertus, qu'il est cartésien
je ne dirai pas exactement
c'est hors sujet, nous pourrions
dire qu'il est plus iconique, nous pourrions
dire que là règne l'automatisme et la mathématique,
c'est celui qui fait bouger cela, la main droite. Il est
en tout cas plus paranoïaque, il s'excite
avec le café et les lignes
Raphaélites et exactes.
Notre société s'intéresse à l'enfant
gauche du cerveau, avec
sa main droite encore
innocente qui jette des pierres.
Notre société s'intéresse
à l'exploration en privé des vertus de l'autre côté.
Il est possible, cher cadavre
qu'on modifie la Loi pour admettre le portrait
en tant que source thérapeutique propre à la classe moyenne.
Suivre une nouvelle méthode, savoir la liberté dans le désert.
Des cellules premières à l'embryon
destinées, existent dans la morula,
et puis plus conscientes dans la blastula et la gastrula,
celles qui vont former la peau et les neurones.
Ce sont les mêmes que celles de l'épiderme
les cellules cérébrales, pour cela
l'on pourrait dire que comme une peau
l'âme peut s'étendre et tendre
tel un parchemin sur lequel écrire,
et sur lui est dessiné un plan, de toutes
les pensées et toutes les adresses.
Je veux à présent intégrer dans la Loi
la science cognitive, et connaître mieux la magie.
Versets cérébraux, demeures des génies.
Amina:
Mais, jeune prophète, sache
que dense et humide, et dans l'actualité
il explose et se disperse et qu'il est ruines
où viendront jouer les enfants à cache cache et les filles,
et infects les chats
feront là leur mystère et leur insomnie.
Le Fiancé:
Je dois aller à l'administration
pour te l'enfoncer dans le cul, mon diplôme
d'ange que je retirerai au guichet.
Le Mari:
Mes ailes ont pris un ton brun,
brun de fatigue et soif d'amour.
La matière de ces carrelages
reçoive ma colonne, qu'il me soit permis de demeurer
et jouir mon phallus érigé entretemps
accueilli par le vagin de la mémoire.
La Madame:
Après les laisser jusqu'à la fin
qu'ils terminent leurs cochonneries
je descends depuis ma chambre à coucher,
qui est à l'étage supérieur,
embijoutée de nouveaux matériaux,
disperser le troupeau, proclamer
que tout est oublié,
que je pardonne l'artiste, toujours
avec quelque pénitence,
comme par exemple exposer l'artificieuse
coiffe d'ange qui consiste en des miroirs,
en trouble circularité de son haleine.
La pomme pourrie, malgré qu'elle n'existe pas matériellement,
il faut la séparer du poste et recouvrir,
avec la censure du deuil, embuer,
son miroir consistant en violence.
Épilogue récité s'il y a des applaudissements :
Les Ronconi de passage auront fait
une des siennes, le plafond à l'exception des flammèches de chaux
ne serait pas tombé, quant à la troupe
d'étudiants qui aussi dans le dicton théâtral
auront fait des études,
eux en des cartes postales qui ne disent rien
auront été avec leur nom le théâtre vivant.
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