mercredi 3 mars 2010

portrait de Dahlia


La Dahlia, comme une fleur méconnue, dessinait des lèvres d’innocence sur les paupières fermées des corps non plus touchés de la Rose et la Blanche, absentes de la toile. Comme sur la fleur brodée de rouille d’un urinaire de province, sur elle pleuvait l’or de mon désespoir.

(petit hommage à un pseudo - se plaint la fleur d’être déjà fanée ? - digne d’une Kiki de Montparnasse... qui soit en même temps Colette ou Anaïs, et s’entende parfaitement avec Gertrud)

L’on croit connaître et pas se souvenir, cette fleur qu’on ne sait pas dessiner, pendant qu’on a eu Rose demi nue et Blanche qui nous volait des baisers et qui se baignait nue dans l’étang, pour qu’on la connaisse et sache la peindre, mais Dahlia comme une femme secrète m’a tout juste montré la peau de ses pieds rendant les chaussures à la grise moquette comme on rend un masque vénitien.

2 commentaires:

Cécile Thérèse Delalandre a dit…

je ne connais Dahlia que par le biais de la photo... j'ai toujours été séduite par son regard et sa sensualité.. mais là, vous avez su "capter" son authenticité nue *_*

Manuel Montero a dit…

C'est un beau compliment, merci, Cécile. En fait je crois que D. était un peu surprise que j'eusse "capté" un grand format comme celui-ci dans deux temps-trois mouvements. En principe on s'attend à que cela dure un peu avec un peintre qui fait quand même de l'huile. Mais j'ai trouvé que, toute en lignes, sans plus, elle ressortait bien, un peu matissienne, et qu'il fallait pas y toucher, sous risque d'alourdir. C'est un vieux raisonnement déjà, j'en conviens, bien connu des petits peintres, mais pourquoi pas faire simple ? J'aime bien ce registre.