mardi 16 février 2021

Rachel Khan, invitée de Virginie Guedj / comms

 détrompez-vous, même si le hip-hop peut faire figure de machisme, la position du rappeur est de par son identité d'exclu, plus proche d'une prise en compte de la libération de la femme que la musique bourgeoise. C'est ce qui par rapport aux beatniks et hippies, à l'époque sulfureux et scandaleux, expliquait la jeune Susan Sontag dans son étude sur l'esthétique et le geste du " camp " - bref, l'enjeu du camp est le même à présent

aussi par rapport au rap, hip-hop (je connais mieux la tendance espagnole appelée " trap " mais en partie c'est commun aux trois branches) la posture de parole est celle de " l'homme prophétique " qui maudit le peuple (dans la Bible les prophètes maudissent et apostrophent Israel ) au même titre qu'il peut attaquer Babel





non mixité ? peut-être il y aurait eu, je suppose pour le mieux, des assemblées qui ont eu besoin d'exclure, pour pouvoir parler, celles ou ceux qui empêchaient de parler une partie vulnérable de l'assemblée, celle qui aurait monopolisé la parole, même par des ressorts d'une complexité dont l'explicitation n'est pas viable sur le point présent du moment, c'est comme-ça que je peux comprendre, c'est à dire, de manière situationnelle, non-catégorique


la domination féminine même si elle porte la mesure d'une tristesse regrettable, porte aussi la blessure enfantine qui peut toujours faire appel à l'amour, l'amour sans genre, je ne suis pas du tout d'accord avec celles qui revendiquent Autant emporte le vent et le couple genré homme-obsessionnel / femme-hystérique... la domination féminine est culturellement expérimentale, signe d'une crise, promesse d'une délivrance autre



je savais pas que vous étiez séfarade algérienne, du coup il y a un article récent concernant l'identité spécifique des séfarades - bien entendu que l'Andalousie et la Castille sont séfarades au même titre - que j'aimerais porter à considération (et excusez l'abondance des commentaires, mais les visio-conférences, soit je les prends comme travail de réflexion soit ça me tombe des mains, je ne conçois pas l'idée de téléspectateur passif )

Il n'est pas forcé de ramener la judéité à une "non-négritude", si on oublie que la judéité n'est pas génétique vraiment (la thèse génétique étant celle des scientifiques malthusiens et nazis)


Nigra sum sed formosa, figlia hierusalemme, sicut tabernacula cedar, sicut templum Salomonis / Cantique des Cantiques (trad. S.Jerôme, Vulgata)


l'amour brûle à deux l'identité, je suis sorti de l'autisme, à l'adolescence, quand nous avons brûlé ensemble dans l'assemblée étudiante nos cartes d'identité, nous fûmes tabassés, nous n'avons jamais cesé d'être tabassés, mais nous sommes depuis partie de l'Humanité, l'identité ardente, mise en commun


d'avoir choisi ou pas, l'identité existe quand on s'aime


epilogue
adressé d'abord à H.B.
puis remanié pour être adressé à Isabelle, Emmanuelle et Vanessa

je m'étais dit une chose
quand j'allais avoir 50 ans
à propos de ma destinée
ma destinée d'artiste
qui était aussi une excuse pour m'autoriser à vivre
que si j'avais le temps
j'apprendrais le sanskrite
et j'ajouterai une demi-strophe au Mahabharatta
mais il faut vivre plein d'aventures
pour que la demi-strophe ajoutée ait de l'intérêt

 


pour l'instant les ébauches
sont plus propres à une sorte d'Upanishad sentimentale
plutôt qu'à une épopée 

 


que si l'on traite l'autre comme d'autres nous avaient traité ou induit à croire être traité de bien le temps d'avant vienne un temps plus tard qu'un regard jeune nous apprenne à ne rien faire de cela ... si l'enfant est jeune, jeunes étaient nos mères en même temps, la main d'un homme enfant, au sein, nous mêmes
les cavités de l'air, les piliers de l'étant, dans l'ombre et les ondulations des muettes paroles, résonnent, s'affinent

 

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