lundi 29 novembre 2010
L'ange d'amour
*
Ah, de savoir que tu fais à d'autres ce que tu me fais à moi.
Ah, ça me repousse comme le linge sale.
Ah, ça m'attire comme ton linge sale.
Reconnaître l'homme et la femme est possible chez l'humain, peu utile chez l'ange.
L'ange d'amour porte linge d'amour.
Le coeur de la chenille à soie a couvert de rouge son sexe. Le bordel a ses drapeaux.
Les bottes italiennes à lacets fictifs, qui s'ouvrent à l'éclair. Je t'apprendrai à rester dans le froid.
Les lois du Bois de Boulogne nous les étudierons ensemble. Mon manque d'expérience et le tien ne sont que des apparences : souviens toi des premiers regards que nous avons échangés. Souviens toi qu'on était nus. Et le soleil en pleine course.
A toute heure l'on dispose de toi, pourquoi pas moi ?
Tu seras ma compagne, toi qui es sous le pont.
Une langue sacrée peut lécher le sexe de l'ange.
Le tatoueur va écrire mon nom sur ton épaule. Que veux tu qu'il dessine ?
A se tordre de rire un jour, à se tordre de pleurer en pleine rue.
Je t'aime, mais dis moi qui tu es.
Ne te montres pas ici, ou je me perds. Je vais écrire une lettre à mon amour et tu vas la recevoir.
Une écoute comme la tienne, quand tu fais pas mine, m'amène à dire des choses tendres qui étaient restées attrapées comme des colombes dans un filet, et les envoyer voler jusqu'à Dieu.
Le livre de l'amour ne peut quitter l'oreiller de notre lit. Ailleurs j'ai dit que méditer n'était pas de l'hygiène par le vide mental, sinon laisser la racaille s'installer dans mon fauteuil cérébral, et que c'était déjà ça. Je te le redis à toi, sois comme Héliogabale, qui traînait sa prostitution jusqu'aux portes des Basiliques des chrétiens.
*
samedi 27 novembre 2010
miettes entre mangeurs de pain
...
Régression orale la nuit de sa mort, chez Don Giovanni. La nourriture change l'amour en mélancolie. Les mots aussi.
Un poète plus jeune et un poète plus vieux font collision dans mon coeur pluvieux.
Manger des lettres, quand le mari veut me régler les comptes.
Regardez comment je me suis habillé. Et vous, regardez mes talons aiguilles noirs. Regardez mon cadeau. Ne regardez pas.
Puerta de Elvira à Grenade, à Seville Doña Elvira. Don Luis je prends pour témoin. Vive les femmes, vive le chanvre qui rallume la rime.
La femme s'accoude à la porte, geste léger, une statue ancienne monte à la surface de la nuit. Vénus de Milo à l'équinoxe de Printemps, Il Commendatore à l'équinoxe d'Automne. Mais quel délice de s'embrasser en Hiver. Les baisers de ta femme seront les braises de survie pour ne pas périr comme Don Giovanni et les flammes où sera puni ton coeur. Auras-tu ses baisers cette année ?
Je pleure ma terre de la main des cosmopolites. L'essence de l'Andalousie est nomade. Un trésor est caché en chemin, trois soeurs, trois perles.
Des lueurs de gitan que je ne veux pas étouffer pour dormir.
Je serai vieux et j'appellerai ma mère dans le noir.
Blondinette ou Biondetta, chez les brunes il y a moins de métamorphoses.
...
miettes inintelligibles
...
Je ferais parler la tulipe, en ordre d'être avec quelqu'un.
Nature morte, je copie par devoir ou par loisir ?
La copie doit être comestible.
Oeuvres très artistiques font le stress du transport nocturne.
Artistes de deuxième rang contre peintres du dimanche. Epée de novillero et cornes, de la bière pour avoir l'excuse de pisser pour sortir.
Depuis que la couleur n'est plus chimique, seule l'obscurité convient au philosophe.
Le jeune mari était pris par la reine pour nager dans le fjord.
Elle disait que c'était de l'amour quand elle me l'a vendu, et ça me tord les entrailles et me brûle partout.
Je donnerai mon manteau au père de l'orpheline.
Le corps du rêve se repose sur les vitres, dressé pour baiser avec la Diotima du Banquet. Son sperme est le savon de l'apparence.
Larme solide, électricité froide et sophistiquée, elle me parle enfin.
L'ange répugnant du souvenir ne touchera plus le nouveau poète, le poète incinéré qui n'est qu'à ses débuts.
Chacun a une vertu qui lui est interdite et un péché qui lui est conseillé.
Les bourgeois ne méritent pas de roi, tu leur donneras un tyran.
Odeur de carnivore au bout de mes doigts après ce soir.
Odeur de sainteté quand je serai cadavre, demain je prends une douche.
Epargne-moi les détails, Mon Dieu.
Une bouteille de vodka et un livre fermé. L'amitié fait son apocalypse.
La corde pour illuminer et la corne pour faire tourner les ténèbres et le miel.
Ton vrai cercueil est dans tes mains. Aime-moi et utilise tes pieds. Même s'il est préférable toujours la mort, et ses raisons, je suis loin et je t'appelle.
...
vendredi 26 novembre 2010
miettes façon Joseph Losey (2)
...
Peut-il, un écrivain, se mettre dans la tête d'un criminel ? Tic-toc-tic-toc-tic-toc.
Quand le Roi Salomon écrivait, la Reine de Saba mettait les carottes à cuire. Il était forcé de faire du sapientiel et des paragraphes courts, parce qu'il les aimait "al dente".
Wanda enrhumée à la gare, envoyée presque se prostituer peu de jours après accoucher, et Leopold inconscient de sa décadence et de la Confession de Ma Vie, qui chez cette courageuse écrivaillonne s'installait avec des forces décuplées.
Carnaval = Métamorphose.
De l'humain travesti en de l'humain, science du nombril. Ni trop enfoncé, ni trop saillant.
Dali et Gala dans les jardins de mes viscères.
On a tout le temps de se convertir, une fois qu'on est mort.
Je n'exprime aucune pensée, je ne suis pas comme toi. Bon, on est pareil.
Le requin manque de dimension politique. Les baigneuses en Andalousie s'enlacent parfois à des dauphins en rut.
La couleur verte doit être taillée pour doser son parfum.
On peine à croire le tournesol mis en phrase chez Cennino Cennini.
...
document sonore
Voici le lien du document sonore résultant d'une traduction à deux de mes poèmes dramatiques qui vient d'être entamée par cette performance informelle.
miettes façon Joseph Losey
...
Mon rire est mon agonie, je pleure ma santé en solitude.
On fit un automate riant pour entreprendre d'écrire le rire.
Mon rire, répété dans un track, rebute ma conscience, en ce que le rire ne peut rester identique à lui-même, ni moi-même répété comme l'est ma voix incorrecte.
Quand l'incorrection est répétée au nom de la vie d'artiste, j'ai envie de lire Le concept de l'angoisse de Kierkegaard.
Avec la distance qui lui donne sa supériorité, ma femme peut m'aimer avec une noblesse avec laquelle je suis incapable de me considérer dans mon for intérieur. J'apprends qui je suis dans sa tendresse, et, même, dans sa jalousie.
La brosse par rapport au pinceau, plébéienne dans les blancs et les tons dits "pastel", dévient rarement patricienne avec le noir chez des gens comme Soulages.
Manque de professionnalisme envers lui-même, le pinceau prend la parole souvent. La brosse est devenue rare, mystérieuse, dans la peinture figurative.
L'aristocrate fait des révérences à l'ouvrier qui passe.
Don Giovanni, chez Losey, est le produit d'une architecture et d'une politique. En dire plus serait comprendre le désir et faire de la politique et arpenter l'architecture.
La femme dévient géniale quand elle décide d'être bête. Moi aussi.
Je cherche les constellations du Zodiaque dans les paragraphes qui s'enclenchent sur un bouquin, un feuilleton russe, la photocopie d'un décret. Est-ce que tu es née en début, ou en fin de paragraphe ?
J'oublie mes défauts si tu me méprises. Si tu me méprises tu ne fais qu'allumer mon orgueil. Ton admiration, à l'inverse, me pique de mon propre aiguillon, et je gonfle de honte et de mélancolie. Ce n'est qu'un baiser volé qui peut me distraire et de l'orgueil et de la honte. En cela ne cherche pas la logique.
L'homme a voulu connaître l'ange à Sodome, et la ville entière a été rasée.
Mettons que j'interroge un ange sur des questions intéressantes, captivé par le ciel, l'ange me rendra à vous amnésique et ce n'est que dans un avion que je pourrais tapoter quelque texte. Confiscation ou censure, l'alphabet et le geste angélique.
Le pouvoir n'a pas de pensée propre mais répète bruyamment ce qu'on dit de lui, comme la perruche ou le handicapé. Il ne reste qu'à être handicapé pour prendre le pouvoir. Il suffit d'une simple lobotomie pour devenir président.
Avidité de prières, la fautive innocence de l'ange qui descend trop bas.
La folie se situe dans le juste milieu entre la démence du succès et le succès de la démence. Et pour se situer là tout juste elle doit poser chaque escarpin à talon sur sa gauche et sa droite, les jambes assez écartées. C'est dans ces moments rares d'équilibre que la folie pisse sur l'artiste gisant.
Le fou n'a besoin de rien pour vivre.
La terreur et le génocide peuvent être économiques. Le seul geste réparateur dans l'Histoire du XXIe siècle est le partage et la pauvreté digne. Encore plus, la mendicité est elle-même la seule activité intellectuelle sérieuse, le seul engagement sincère. Cela coûte ce que ça coûte.
Le vin qui tourne au vinaigre reste subtilement utile.
...
mardi 23 novembre 2010
vendredi 19 novembre 2010
planche contact 7 (picto) d'Eve Livet
*
planche "picto" 7
Il y a le blanc total au sommet
de la pellicule
puis X et 00
Il y a une photo zéro
ta soeur en druide dans la brume laiteuse du froid
une musique, non pas
un accord diabolique
vient dans mes poumons à l'annonce de l'hiver
ces trois notes, ce mantra dans le film
Nosferatu de Herzog
comme une flûte grave la nuit je regarde
ta famille (18-25) la mienne (32-36) et l'animal
deux chevaux de givre
du 9 au 14
un arbre de Noël en 23
la musique de Nosferatu sur un jour de fête
où un livre maudit m'était tendrement offert
il y a la même bonté
d'un arbre à un arbre
ce souffle de flûte grave
ce mantra
j'ai reçu de ta famille un livre d'Arthur Avalon
comme de la mienne autant d'autres faiblesses
la faiblesse shivaïte dans ces passages sous les arbres
moi après ta soeur druide
moi lointain et souriant venant du chemin
point de fugue
x renaissance
les passages d'arbres
le mantra que j'apprends
la puissance du serpent
en fleur de lotus
en paisible Dracula
entre ta mère, ton père et ta soeur
cette torpeur d'enfant bien allaité
de l'hiver rural et la quiétude sauvage du bois
conscience du cheval blanc
caressant du cou le cou noir du cheval autre
comme un apôtre je pose
cigarette aux lèvres main dans la poche
et droite qui secoue le bonnet basque
sur la route qui se perd
ils savent même pas
on dirait
on dirait qu'ils se sont arrêtés
ces druides
toujours cueillir la mort
près des gardiens à crinière
noir et blanc dans l'enfer de leur vieillesse
et pourtant la neige est jeune
elle invite au jeu
elle est en 28-36 un avion
en carton plume au sommet de la montagne
un enfant qui retourne
un père qui serait sorti d'un film d'art et essai
un oncle complice et rassurant et un grand-père angoissé
*
planche "picto" 7
Il y a le blanc total au sommet
de la pellicule
puis X et 00
Il y a une photo zéro
ta soeur en druide dans la brume laiteuse du froid
une musique, non pas
un accord diabolique
vient dans mes poumons à l'annonce de l'hiver
ces trois notes, ce mantra dans le film
Nosferatu de Herzog
comme une flûte grave la nuit je regarde
ta famille (18-25) la mienne (32-36) et l'animal
deux chevaux de givre
du 9 au 14
un arbre de Noël en 23
la musique de Nosferatu sur un jour de fête
où un livre maudit m'était tendrement offert
il y a la même bonté
d'un arbre à un arbre
ce souffle de flûte grave
ce mantra
j'ai reçu de ta famille un livre d'Arthur Avalon
comme de la mienne autant d'autres faiblesses
la faiblesse shivaïte dans ces passages sous les arbres
moi après ta soeur druide
moi lointain et souriant venant du chemin
point de fugue
x renaissance
les passages d'arbres
le mantra que j'apprends
la puissance du serpent
en fleur de lotus
en paisible Dracula
entre ta mère, ton père et ta soeur
cette torpeur d'enfant bien allaité
de l'hiver rural et la quiétude sauvage du bois
conscience du cheval blanc
caressant du cou le cou noir du cheval autre
comme un apôtre je pose
cigarette aux lèvres main dans la poche
et droite qui secoue le bonnet basque
sur la route qui se perd
ils savent même pas
on dirait
on dirait qu'ils se sont arrêtés
ces druides
toujours cueillir la mort
près des gardiens à crinière
noir et blanc dans l'enfer de leur vieillesse
et pourtant la neige est jeune
elle invite au jeu
elle est en 28-36 un avion
en carton plume au sommet de la montagne
un enfant qui retourne
un père qui serait sorti d'un film d'art et essai
un oncle complice et rassurant et un grand-père angoissé
*
jeudi 18 novembre 2010
planche contact 10 (picto) d'Eve Livet
*
planche "picto" 10
elle s'arrête à 27 sur 36
elle se passe toute à Grenade
dans la rue
écrire à sec, me décontracter
elle fait le constat du sinistre
un autre que moi aurait cru au hasard
vingt-sept photographies
une étude de l'extrême-droite
façades, monuments, plâtres
façade du siège du parti
hommage au fondateur sur le mur de la cathédrale
en majuscules et à la charge de l'archevêque
et ces lourdes ailes d'aigle de plomb
et ces mains de gladiateur macabre, toujours là
devant la Diputacion
puisqu'il fallait rendre hommage au fascisme
partout et à toute heure et encore
et encore sous la vue des touristes aveugles
analphabètes qui ne savent qui sont ces bustes
dans les vitrines des papeteries
avec et sans képi pour l'avoir en double
entre la Vierge, le cheval, l'enfant potelé
et le plâtre indéfinissable de l'innocence
couverte de poussière
seule la vieille au chignon de farandole
qui épluche les figues de Barbarie
et qui invente depuis longtemps le prix du nard
semble supporter le passé
elle seule
au milieu de la pellicule, de 14 à 16
et encore
elle a le dos tourné
quand tu es venue
avec dans la tête ou dans les mains
une question
non-touristique
non-grata
non-grenadine (boisson fine)
le réel est le trou à réverbère
laissé par la grenade du rêve
nostalgie, image, lumière
un deux trois
et tout se vide pour toi
tout va te tourner le dos
quand tu as une question
tu es au centre terrassé du réel
avec une machine
une Nikon
mais peu importe
j'étais caché
je priais parce que je savais
et je me tords encore de désespoir
comme ce jour de canicule où tu connus
toute cette histoire
*
planche "picto" 10
elle s'arrête à 27 sur 36
elle se passe toute à Grenade
dans la rue
écrire à sec, me décontracter
elle fait le constat du sinistre
un autre que moi aurait cru au hasard
vingt-sept photographies
une étude de l'extrême-droite
façades, monuments, plâtres
façade du siège du parti
hommage au fondateur sur le mur de la cathédrale
en majuscules et à la charge de l'archevêque
et ces lourdes ailes d'aigle de plomb
et ces mains de gladiateur macabre, toujours là
devant la Diputacion
puisqu'il fallait rendre hommage au fascisme
partout et à toute heure et encore
et encore sous la vue des touristes aveugles
analphabètes qui ne savent qui sont ces bustes
dans les vitrines des papeteries
avec et sans képi pour l'avoir en double
entre la Vierge, le cheval, l'enfant potelé
et le plâtre indéfinissable de l'innocence
couverte de poussière
seule la vieille au chignon de farandole
qui épluche les figues de Barbarie
et qui invente depuis longtemps le prix du nard
semble supporter le passé
elle seule
au milieu de la pellicule, de 14 à 16
et encore
elle a le dos tourné
quand tu es venue
avec dans la tête ou dans les mains
une question
non-touristique
non-grata
non-grenadine (boisson fine)
le réel est le trou à réverbère
laissé par la grenade du rêve
nostalgie, image, lumière
un deux trois
et tout se vide pour toi
tout va te tourner le dos
quand tu as une question
tu es au centre terrassé du réel
avec une machine
une Nikon
mais peu importe
j'étais caché
je priais parce que je savais
et je me tords encore de désespoir
comme ce jour de canicule où tu connus
toute cette histoire
*
lundi 15 novembre 2010
ébauche pour Canastera
Aussi bien pour le tableau lui-même que pour une bonne traduction de la chanson de Camaron de la Isla que je fais sonner en boucle, seront nécessaires plusieurs versions.
****
Canastera
"Aurore aux arbres
tu es l'air et tu m'emportes
aux arbres à l'aurore
tu me prends et tu m'emportes"
"Bohémienne, toi qui tisses
tes paniers sur les ponts
avec si bonne mine et d'un air si beau
pourquoi dans le caniveau tu dors
dans l'eau ?"
"Ma mère m'a giflée lisse
un jour pire
et je suis partie
en cela réside la mie
de ce que j'ai fait souffrir".
****
Petite Judit à l'huile
Au fil de la lecture et du dialogue entre amis, j'ai à nouveau pris d'une façon légère les pinceaux, et après j'ai traduit Camaron de la Isla :
****
Sin Motivo y Sin Razon
"Sans justice et sans raison
j'ai fait qu'elle pleure un jour
pardonne-moi maman
que je comprends à présent
la souffrance de ton amour"
"Et son visage était glamour
son corps ancienne sculpture
mais l'âme, elle l'avait
au charbon comme la structure
d'un vieux bateau noyé".
****
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images,
littérature (français),
MUSICA
dimanche 14 novembre 2010
Fernanda y Bernarda de Utrera (traduction)
bonjour
qu'est ce qui s'est passé ? le temps a couru
je me réveille à peine
je suis pas allé à la fête, je l'ai loupé
je veux traduire une chanson de flamenco et je suis imbibé
je ne sais si dessiner ou l'écrire
entre-temps un petit format à l'huile en écoutant du flamenco
de quoi faire gitan en peinture
je me suis écorché un doigt pour ouvrir les tubes d'huile
J'écoute deux chansons de Fernanda et Bernarda de Utrera que je vous traduis ici:
****
La semilla del encanto
"Que c'était pour du bien
et je vois à présent qu'on endure
les angoisses du néant"
"Que c'était comme un jouet
et maintenant prend figure
la fatigue et le fouet de la mort sûre".
"Dans une cour
du grain d'un charme
la violette d'amour"
"Dans une impasse
j'ai semé mon amour
le germe d'une passe".
"Que je te cherchais
de visu tu me disais
de toi rien je ne tolère
étant fille de colère"
"Manuel, j'appelle ma mère
et puisqu'elle ne répond
je prie du fond la Vierge
à la plage et à la mer"
"T'a pas de chance
qu'au cours de ta danse
à la foire des artistes
il t'ont trouvé dans leur liste".
"Folle j'en suis sortie
qu'aucun hochait la tête
moi je voulais mourir"
"Folle j'en suis sortie
que j'étais pas raisonnable
puisque je voulais mourir".
"J'ai un panier
plein de cosmétiques
tout entier".
****
Con Mi Sangre Te Curas
"Presque mort
et tu te soignes avec mon sang
tu étais si malade
d'une maladie de mort
regarde si je ne t'aime
que mon sang je te le donne
et toi tu guéris et moi j'abandonne".
"Au pied de la Mort
tu t'es embaumé de mon sang
dans l'agonie ultime
considère mon amour
que tu reviens à la vie
et je me noie dans l'abîme".
"En or
deux chandeliers en or
à mon Dieu j'ai offert
le jour où il puisse m'accorder
si cet homme que j'adore
n'arrête pas de m'aimer"
"Regarde à quoi ça donne lieu
de t'avoir un jour connu
que toi tu te sens perdu
et moi une folle malheureuse
qui ne croit plus en Dieu".
****
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MUSICA
vendredi 12 novembre 2010
miettes sur un piano
...
On dirait que ce piano racontait une histoire, au fond de la fête. La femme avec laquelle j'étais, l'enfant que j'eus, les amis qui dansaient.
Ma grande-mère est au fond de mes rêves, presque nue dans une chemise de nuit, au réveil, me racontant de vrais rêves dont je ne me souviendrai pas encore.
Je suis venu comme toi à Paris, et mon histoire je ne vivrai pour te la raconter, ma morte.
Je pleure pour Néron, qui n'a été compris de personne, et pour Saint-Pierre, crucifié la tête en bas.
Le seul régime de retraite de l'artiste reste le suicide.
L'esprit est comme une petite souris qu'on fait fuir avec nos déambulations, et sur laquelle l'on met notre pied nu un soir par inadvertance une fois qu'il est mort.
La souris morte à la bouche, mon chat d'enfance se présente plein de fierté à ma mémoire déracinée.
Se faire aimer c'est déjà avoir l'amour.
L'esprit mourut dans ma vie, j'habitais loin de sa maison dorénavant. Mais la maison où je passai ma jeunesse hante chacune de mes nuits à Paris, comme l'esprit multiforme de l'oubli, dont le fond de tasse porte toujours une image à l'esprit. Il est bon pour me faire pleurer ou chanter comme un dérangé au milieu du silence des voisins.
Combustible est ton sang de chanvre, ma fleur, mon esprit.
L'on parle de sa mort en énigme quand on séduit tant de femmes aimées.
Je n'en veux pas, donne-moi davantage. Que la mort m'accompagne pour toujours, je demande pour l'amour de Dieu. Mon corps est loin, je suis ailleurs, j'écoute de la musique, le poème n'est qu'un résumé bancal d'une nuit qu'on a oubliée.
L'énigme de la double personnalité est la clé de la folie bourgeoise, et ce n'est qu'à partir d'une trahison à cette nature énigmatique qu'on fait la révolution.
La vie de Pic fut courte, une comète. Encore je l'entends rire du latin d'Aquin, jeune pour toujours, irresponsable du fou devenir de l'Histoire. Dans le ciel, j'ai une fois brillé et tracé un caprice.
Vous pouvez me prendre pour un allumé, mais je crois que ça c'est l'avant-garde, ce faire avec peine qui nous rend charnels.
Moins ça dure, plus c'est beau.
J'ai couché avec des poètes, des esthètes, des prophètes et des cigarettes.
Je suis fidèle au marbre, comme un chien sculpté.
Sa merde était une prière.
Les larmes sont la boisson du diable.
La possession était encore insuffisante, et le médium que j'étais écrivait au passé. Un malaise depuis que l'effet premier était tombé, ta présence me manquait. J'avais encore trop de préjugés, trop de convoitise, trop de paresse. Ce mélange te déplaisait, je le sentais, Satan.
J'ai refusé Ton amour, épris de la beauté de Ton malheur. Je t'ai crucifié, une fois la tête en haut, et l'autre la tête en bas. Tu abondais jadis, tu emplissais ma vie de parfum et de plaisir, tu étais comme les épices, comme le sel sur ma peau quand je sortais de l'océan. Je t'ai crucifié, mon coeur, avec un écriteau illisible et répété comme un journal de métro, comme le clou d'une absence.
Les mots du journaliste sentent la transpiration.
...
mercredi 10 novembre 2010
tarahumara
Il faudrait dire que le lien que je vais fournir est une expérience du grotesque dans la recherche du sublime, appareillée avec une série d'implications de l'auto-fiction dans son dialogue avec la philosophie, notamment la notion postmoderne de corps. Mes études ? Quelques études, voyons. Cela dit, voici le lien.
mardi 9 novembre 2010
lundi 8 novembre 2010
Le Ruban (Marie-Agnès Michel)
Ce que Gaspard aimait ? Une partie importante était déterminée par ses vices. Le vice de la paresse est un puits sans fond, jamais autant de puissance créatrice que dans la paresse. Elle cherche toujours une harmonie dans ses inerties. Ecouter un oldie en boucle. Fumer et fumer davantage.
Dire oui. Etre collabo des femmes. Promettre un cadeau, tout en sachant que le rendez-vous sera encore annulé. Des leçons apprises d'Ovide qui restent la seule certitude d'arriver "quelque part". Des leçons que, certes, il n'est même plus la peine "d'appliquer". En fait, Ovide c'est la vie en devenir, il n'y a pas d'atome figé chez lui, tout passe par un conatus grâce auquel l'on est en permanence projetés en avant. En avant pour la séduction et en avant pour l'abandon.
La force de la paresse est le capitalisme de la littérature. Gaspard sut par une éclaircie d'inspiration qu'il fallait qu'il raconte quelque chose. Et il me raconta du matériel pour tout un roman. Non, il me raconta qu'il était en train de lire un roman. De l'inouï. Tu peux pas imaginer. En fait Gaspard appartenait tacitement à un cercle de lecture, ensuite à un autre, et à un troisième. Qu'est-ce qu'il y avait au Troisième Cercle? Non, ne me dis pas, lui dis-je, tu es en train de lire Dante encore en italien? Tu ne t'es pas rendu compte que tu ne vas pas plus loin que trois, mettons, quatre vers ? Mais encore il me sort qu'il a accès à un roman qui s'appelle "Le Ruban", et qu'il ne pourra jamais écrire de même.
L'histoire commence pas mal, cette fille, Marie-Agnès, lance du vitriol sur toute la médiocrité social contre laquelle je me suis toujours battu. C'est même signalé par l'éditeur. Et, enfin, me dit Gaspard, je fais confiance aux gens qui aiment ma peinture.
Voici le lien Amazon pour acheter Le Ruban de Marie-Agnès Michel
*
dimanche 7 novembre 2010
Merci, les filles
Ce texte qui se voudrait courtois est téléchargeable ici (il faut cliquer, c'est un lien).
samedi 6 novembre 2010
La arcilla de Eva
Melancolía de la cruz gamada, de la pantalla
la carrera de actor suspendida de Panero cuando se muera
los extremos de la libertad se tocan en el libertinaje
me puedo hacer una tostada con tu poema, dice ella
y consuma el chocolate de lavatorio sobre el escrito
ayudada sin duda por agentes extraterrestres, digo
la mujer de ámbar tiene hambre, pero bebe
por teléfono es la vodka en texto
alguien me vio desnudo en internet, eso será
lo que tenía que pasar, melancolía
pulpos lujosos y colosos del apocalipsis
cuerpos intermitentes que solamente existían dormido
llamadas en el duermevela, en la parte pesada
percepción de música en las voces de mujer sin covertura
polvo de mármol para dar textura, lápices acuarelables
mentiras del colegio que no se me han quitado
¿debajo de la tierra qué sociedad espera?
vendredi 5 novembre 2010
miettes "joute du Ritz"
...
Les joutes auront lieu entre l'hypocrisie et l'injustice, de manière qu'on sache s'il est meilleur le beau fade du bureaucrate ou le beau moisi et cruel du noble. Le poète se voit traversé par les sons des leçons, à juste titre se voit à peine trembler, sans que sur son livre il y ait trace du solfège de la chose.
Des bateaux de peaux rouges débarquaient sur une Europe gothique. Les chalands comme moi allaient applaudir la descente des squaws et de l'impératrice des aztèques. Cela aurait été la vraie Renaissance.
Ces gens qui passent me donner leur sang disparaîtront avec les siècles qui passent.
La Cabale, la Cabale, combien ne se sont perdus dans la rue en chantant une langue morte. Combien je ne réalise ma mort dans la lecture. Cabaliste ou cavalier je ne fais qu'écouter plein de choses que je ne comprendrai jamais.
La sorcière ne se soucie pas si ce qu'elle mange est mort ou vivant.
Abandonnez-vous au hasard, ne suivez aucune impulsion. A la porte de la prêtresse mettez-vous à genoux, même si vous êtes là par accident. C'est le chiffre ou arcane II du tarot de Marseille. Je ferai de même à mon tour. Une grande époque commence.
L'impératrice avait la branlette irritable, sur son corps ou territoire impérial, le pointillé rougeâtre des vierges exécutées et les amazones tortionnaires.
Maudite jeunette qui encore se masturbe fort.
La Cabale, la Cabale, elle s'affiche pour moi dans les pissotières étoilées de mes rêves, dans le glacier de mes catastrophes et dans le fond trouble et vineux de tes larmes et de ta beauté suicidaire.
Ils me l'ont dit d'un côté, les anges d'Orient, à présent les filles occidentales le répètent à l'unisson. Apprend la chanson, Manuel, un centime était ta fortune et à présent tu dois le payer.
La démocratie ésotérique fut inventée en même temps que le paratonnerre.
Le sdf qui pourrit à côté du supermarché a vomi sur son sac de couchage, c'est ça l'autopsie de la France.
Des gens très sérieux viendront un jour faire pilonner mes livres. Mais je te fais un sourire, pour l'instant.
Ses cheveux enveloppent le visage comme des feuilles de shiso, un je ne sais quoi du Japon qui me donne le Satori.
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jeudi 4 novembre 2010
mardi 2 novembre 2010
miettes on sale
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Le corps du Christ, c'est si on a faim. Mais son sang, qu'il est bon.
Les trois, assis chez un célèbre restaurateur parisien, nous avions passé chacun seul la nuit, à pas dormir, à nous blesser... Le serveur dut nous raconter de délicates rigolades, des petites démonstrations d'esprit parisien. Voilà quelqu'un qui ne fait du mal à personne.
Les lièvres dansent avec les chats, la vie est courte.
J'ai vomi le cochon, j'ai vomi le Christ.
La tristesse des femmes est toujours originale et pleine d'humour.
Le cafard du matin durait vingt ans, j'oubliais le cafard du soir et la gloire.
Flagellations, n'en faites autant, restez dans la coquille, amis spermatozoïdes, restez dans la couille.
Ils se flagellent, vos spermatozoïdes ? C’est leur problème. Tu veux vraiment mon avis ? Apporte-moi de quoi fumer. Ou la bouteille compromise, ou ta copine qui dessine. Je vais te dire que tu es génial, en boucle. "L’important", comme dit Cécile Delalandre, "c’est la clope". "Le reste n’est que fumée". Elle est bonne, hein ?
Et le chat ouvrit sa bouche et dit à sa maîtresse : est-ce que je suis une présence trop pesante ? Elle avait tellement l'habitude...
Et pique-tête, épique des pépètes.
Un respectable antisémite ne se prononce pas, se savoure... ça résume Marc Aurèle.
Tu dois faire du yoga ésotérique pour trouver une liasse de tes papiers de l'année passée.
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Miettes des chouquettes volantes
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Souillure en est la sagesse et la philosophie. Souillure d'un retour éternel, menstruation du cerveau, jusqu'à présent douloureuse pour moi.
J'ai la cuite pour une période de réflexion.
Comme un messager frénétique, je cours en faisant mourir mes montures.
Pensais-je au mensonge ou à la vérité dans la publicité de moi-même ?
Si j'affiche que je suis imbécile, tournera la Terre ?
Une bave noire monte de mon corps. Cette bave est la parole sans écriture que j'entends depuis mes viscères. Aucun rapport, dit la directive grise, et elle tombe dans la bave plus noire encore.
Découpée en mots et en instants, notre existence est décapitée par l'écriture de la machine.
Images de violence cherche le souffrant pour s'apaiser, dans la chaîne du rêve.
Maudit soit par Dieu le bassiste et batteur de mon corps. Maudites soient les plantes de mes pieds, pour qu'elles évitent de marcher. Maudite par Dieu soit ma verge, pour qu'elle sache enfin se conduire entre les cuisses des femmes. Maudit soit mon crâne, pour qu'il soit vide un jour, demeure peut-être de la tarentule couturière avec ses commérages télépathiques.
Reconnaître un frère, une soeur lointaine, voilà des illusions sublimes parfois quand je fume.
Le café est comme une saleté qui nous fait réagir. Même parfumé de cynisme, ou blanchi de la crème des vaches cornues. Même édulcoré il est pareil à une saleté qu'on cherche tous les matins, parfois la nuit.
Sang menstruel, viens à moi.
Machin était un philosophe de la magie noire, et les snobs étaient "machiniens".
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