mercredi 30 juin 2010
La métamorphose de Kathy
Toujours en train de me forcer à lire le Quichotte. Un intello déjanté dans un monde de hooligans (un défenseur de l'amour courtois dans une Espagne rustique). Et puis le Quixote de Cathy Acker qui fait effraction, et puis le regret de ne pas avoir mon tout Ovide à la portée de la main.
mardi 29 juin 2010
Don Quichotte, Casanova, et la podophilie.
Je m'apprête à vous livrer deux citations qui m'occupent au fil de mon étude du Quichotte. Elles traitent de casanovisme et de métamorphose.
Je vous rappelle la recherche qui m'avait amené d'abord à relire Ignacio de Loyola et à repenser la légende chinoise de Singet et Porcelet ainsi que le charcutage littéraire du Comte de Villamediana dans la construction collective du mythe de Don Juan, très bien signalé dans un étude qui fait partie du livre d'Ignacio Gomez de Liano "Paisajes del placer y de la culpa". A ce propos je vous conseille de voir un film qui passe l'après-midi au Reflets Médicis de Carlos Saura, sur le Don Giovanni de Mozart et son librettiste Lorenzo da Ponte, ami de Casanova, son aîné et maître à penser.
J'étais parti aussi dans la recherche des idées de vengeance dans la Chanson des Nibelungen et de la fatalité chez Tristan et Yseut.
Par la suite Roxanna M. m'a suggèré d'adresser mon regard vers mon propre terrain de pensée, c'est à dire, de relire Jean de la Croix. Cela m'a amené à dessiner des nouveaux tatouages qui sont dans l'entrée précédente du blog, mais aussi, ayant le souvenir des réflexions de Lezama Lima sur Jean de la Croix dans son texte "Sierpe de don Luis de Gongora", qui portent sur la métaphore, je me suis penché sur une idée de Pierre Grimal à propos d'Ovide, à savoir, l'opposition de l'idée de métamorphose à la Poétique de l'épître aux Pisons par Horace, soit l'opposition de la métamorphose à l'idéologie et au rhétorique. Cela fait pour moi écho avec la lecture de Heidegger par Catherine Malabou, qui insiste aussi sur la métamorphose. Le lien avec Casanova est un saut presque, on pourrait dire, cabalistique, vers la fonction du chiffre dans l'oracle et la fonction de l'oracle dans la séduction, étant ces thématiques discrètement présentes dans le Quichotte. Et voyez donc comment je m'explique; enivré de vin mystique espagnol et universel pour mieux lire le Quichotte de Cervantes et celui de Cathy Acker que je viens de commencer aussi. La raison de la déraison. Bonne nuit.
dimanche 27 juin 2010
Aeropuerto de Malaga EXPOSICION ELEODORA NESUA/LUDIVINE ALLEGUE/ANTONIO
SI VOUS ALLEZ ÊTRE DE PASSAGE À MALAGA ENTRE LE 2 ET LE 18 JUILLET
SI VAN USTEDES A ESTAR DE PASO POR MALAGA ENTRE EL 2 Y EL 18 DE JULIO
ESPACE DIDIER DAURAT (AEROPUERTO DE MALAGA, TERMINAL 3)
Pour me limiter à parler d'Eleodora Nesua, quoique je suis très ami d'Antonio et de Ludivine, je dirais qu'elle expose à présent une recherche dans l'écriture des anges qui hérite de l'abstraction américaine. Quand je suis allé à son atelier je me suis exclamé : "tiens on trouve deux plaisirs dans ces tableau d'or et argent, celui de la frite et celui de l'huître, prises au même dîner". Je me moquais, mais il faut connaître son oeuvre précédente, en peinture et en installation, qui est empreinte en même temps d'un zeit geist de Trans-avantgarde et d'une fine connaissance de la santeria et du syncrétisme religieux en Amerique Latine.
Araignée du soir
jeudi 24 juin 2010
Note de lecture sur Aboulafia
La Peste
J'ai été tenté de transcrire les réflexions écrites sur mon dessin, et de les mettre en forme, pour pas qu'on me traite de penseur confus ou d'artiste brut. Finalement, j'ai pensé à cette belle chambre petite-bourgeoise du romantisme, de Huysmans, ou de n'importe quelle demoiselle du XIXe siècle, dans laquelle peuvent être encadrées sur le mur aussi bien des pensées sapientielles, des lettres d'un amoureux que de belles estampes. Et je me suis dit que mon travail dernièrement sur petit format insiste sur cet angle du privé et de l'intime, par le truchement de l'art.
Vous trouvez donc un portrait peu ressemblant de ma tante Isabel et des réflexions autour d'Oedipe roi de Sophocle.
mercredi 23 juin 2010
deux nus à l'aquarelle
journal de larmes (bilingue)
Zsuzsanna Varkonyi sera au Satellit Café le 30 juin
dimanche 20 juin 2010
New York et un vernissage parisien dans les photographies d'Eve Livet
*
tu m'entends pleurer ?
depuis le lit tu te demandes
qu'est-ce qui va pas ?
la musique me fait pleurer
how many times... Nico aux petits écouteurs de cabine
ma jambe nerveuse branlant la chaise
finit par te sortir du silence
la vue sur une photo grise de moi
j'en ai eu une pensée abstraite
et le sel et l'eau du regard
les rétentions qui lâchent des gorgées
de joie triste, esthétique
ta caméra et la vie sociale
dessinaient mon sourire et mes gestes
dans le choix du blanc et noir
électronique
une impossibilité permise
l'analyse du bien et du mal
par un comptage d'intensité lumineuse
sur nos figures
cette fois-ci la blessure
sur une peau de gélatine par l'éclat
était remise au meilleure à venir
si l'art avait un avenir
*
les musiciens feront des vinyles
et tu vendras par Ganesha
des tirages de photographie classique
tu seras comme un Parthénon pour le jeune
indiscernable de l'âge noire
où seul l'argent paie le sel
où le loisir de l'art est dans la minceur du luxe
tu resteras photographe d'art
toi qui as voulu être historienne
par tes études à vingt ans
puis historienne de champ dans la presse
internationale
j'ai encore des planches contact de New York
à lire, à raconter en rime abstraite avec tes rêves
tu vas me trouver et tu vas être avec quelqu'un
et tout sera rose
de papier, comme pour rester
et tout sera rose pour de vrai
pour le sentir assoiffé de parfum
les photos accidentellement numériques
seront parfois semblables au marbre
qu'une rude érosion a rajeuni
lui rendant le sourire inspiré
de la pierre perdue
sais-tu que la mémoire de Pline
tenait pour artiste le peintre
et non l'architecte ?
mais tu sais bien la promenade
du soleil et de la lune
et pourquoi l'écran nous protège
de la vie sauvage du nuage et de l'oie qui migre
pour nous le rendre dans une toute autre image
ces gaules aux portes de Rome
qui sont dans le sommeil et que les écouteurs
m'expliquent d'un son impératif et magique
rituel de guerre et frontière des insomniaques
où de ceux qui devinent le jour
tu voyais des griffes dans une main
obscure approchant du lit
une panthère visiteuse des sources de ta vie
dans la forêt des photos
dans la nocturne esthétique du blanc et noir
du rêve et de l'éveil même en musique en silence
tout un disque à écouter tout un roman kafkaïen
toute une oeuvre majeur à connaître
se fatiguent les chasseurs de pur bonheur
dans le pubis du poème
introuvable en langue originale
dans les journaux du kiosque à merles
dans la guitare espagnole qui ne suffit pas
sans une autre culotte
que le poil de la parole
et va t'en lectrice raconter
l'homme dans la femme et la femme dans l'homme
la copulation des artistes entrevue
Oedipe et Jocaste sont chez toi à la Pléiade
chez moi c'est mon père qui parlait de Pasolini
Oedipe et Jocaste s'accouplent chez nous
quelque part
*
Pourquoi pas confondre
tragédie grecque et jeu courtois ?
N'est-ce pas cela
la technique de l'ombre ?
qu'elle soit du passé ou du futur
l'ombre enfin n'existe pas
sans la possession du négatif
sans le bain
ou ce soir sans le mensonge du lendemain
je ne serais poète mais diable pauvre
tombé de très haut
si je n'étais pas content sur l'écran
personnage de ton monde
un dossier de fichiers
dans une valise sur la table, stable
mais fatale et cholérique comme la ville
longue à traiter
comme un malade qui tient
esquimau tuant la phoque
toréador obscène en or et rose
Oedipe tuant Laïos selon l'orthographe du volume
impondérable présence de culture dans le passé
*
si l'on change de sexe
pourquoi pas le crime ?
énigme anthropophage
qui tombe à mes pieds chaque soir dans le meurtre du père
j'hérite sa muse et non pas sa prose
le volume de La Pléiade, le film de Pasolini, la pose
mais ma prose se dit dans mon crâne
précoce la réponse tue le monstre
je compte tes livres tes planches de New York
et tu feras de beaux rêves le matin
femme enfin dans le temps
même si ce soir
un autre regard
parlait et parlait son murmure de lettres
différence de l'instant et du langage
dans un seul corps de chimère
dans une armure
dans un livre
*
sur la préparation du café
au gré de ses voyages
par téléphone me conseille
depuis presque vingt ans
ma jeune amie Ludivine
ai confiance dans l'alchimiste
qui fera de l'or noir ce soir
pour l'encre ou pour le vide
enfin lumière aux yeux
comme une de tes photos
qui existent endormies et dans la matinée
sont des papiers ou du travail à faire Dieu merci
Dieu merci éléphant rose dont parlent les locuteurs
Dieu merci ma main pince tes fesses
Dieu merci l'injustice est saisie
Dieu merci quatre fois comme les saisons
il y a pas de cerbère de l'année
ni de Lune dans le plaisir de D'Annunzio
confessé tout à l'heure à une autre
le joueur est littéraire
le suicide de Pierre Drieu de la Rochelle aussi
dans la conversation suspendue
ne t'en fais pas du secret
que je ne connais pas
source à mon museau de léopard
je le respecte et je hurle vaguement
chaque nocturne silence qui me rend impatient
chaque cafetière tordue à refaire
chaque fenêtre fumante qui veut être sainte
les édifices fouettent déjà mon fantôme
New York semble exister dans la planche 572
*
samedi 19 juin 2010
Patience Tison à la Butte-aux-cailles
Le vernissage de l'exposition de sculptures et peintures de Patience Tison avait lieu conjointement avec celui des céramiques de Cam et le concert de "Les oreilles dehors" au Cabinet des Curiosités. C'est jusqu'au 30 juin, de 14 a 19 heures et nocturnes les lundi 21 et les samedis 19 et 26, au 45 rue Vandrezanne 75013 (Paris).
En souvenir, quelques portraits de Patience et moi ce soir-là, prises par l'écrivaine et photographe Eve Livet.
jeudi 17 juin 2010
Zsuzsanna Vàrkonyi
CONCERT À L’ERMITAGE
(poursuite expérimentale de la "vie de Porcelet" que vous connaissez)
Pour les personnages immortels de ton roman, dit Singet à Porcelet, choisis toujours les musiciens. Oui, et ma propre personne ajouta Porcelet. Choisis les musiciens, continua Singet, par leur minceur, par leur minceur d’âme, si on peut dire. Aux autres personnages tu peux leur donner de ridicules prénoms fictifs, comme les nôtres, mais respecte toujours la mémoire des musiciens que tu auras entendu jouer dans ta vie.
C’est ainsi que valet et docteur choisirent, dans le Paris du début du XXIe siècle, pour sujet de leur roman la chanteuse hongroise Zsuzsanna Vàrkonyi, qui leur semblait originale et en même temps intemporelle. De la musique tzigane on en a des millénaires qui scintillent comme une voie lactée du romanesque. Quant aux gitans de mon pays, en langue française, je pense au polonais, officier de Napoléon, passionné des gitans espagnols, Jan Potocki. Pour le cinéma en Espagne le grand témoin est Carlos Saura. Pour les autres pays, des metteurs en scène que les cinéphiles connaissent bien, et qui de leur vivant sont déjà entre eux si opposés par des rivalités, que je préfère oublier leurs noms. Mais qui ont tous produit du bon et grand cinéma.
Singet et Porcelet ne se mettaient pas d’accord si des deux concerts auxquels ils avaient assisté, l’un en 2008, l’autre en 2010, le meilleur était le solo ou bien le dernier concert à l’Ermitage, dont ils ne voulaient pas perdre ce même soir la magie et qu’ils essayaient de coucher comme premier jet de leur roman. Ils ne se mettaient pas d’accord parce que l’un d’eux voyait l’orchestre, même si bonne, couvrir trop la voix.
premier document
invitation pour hier soir
Le 9 juin 10 à 23:33, zsuzsanna varkonyi a écrit :
Chers amis,
Voici notre dernière concert au Studio de L’Ermitage avant le grand été !
Un concert avec les invités spéciales, une soirée italo-franco-americano- hongrois !!!!
Le 16 JUIN 21h 8, rue de L’Ermitage, 75020 Paris entrée : 8/12 euros
Avec :
My Friend Jeff ( USA )
Les Guappecarto (Italia)
Zsuzsanna & The Band ( Zsuzsanna Vàrkonyi - chant, accordéon, Csaba Palotai - guitare, Jeff Hallam - basse, Fred Norel - violon, Sylvain Lemêtre - percussions )
Alessandro Coppola de groupe NIdidarac ( Italia)
Soyez les bienvenus et venez nombreux !!!
deuxième document
lettre de fan
Chère Zsuzsanna,
vraiment félicitations pour ce concert. Nous avons assisté et je ne peux m’ôter de la tête que je dois écrire quelque chose à propos de ce concert si singulier. J’avais mis en ligne un texte sur un petit concert solo (plutôt duo avec Awena Burgess) en 2008. Mais c’était un texte inexpressif qui s’épuisait vite. Je me pose la question si je parviendrais à donner une certaine qualité littéraire à la chronique de ce soir. Déjà je suis ahuri de me permettre d’émettre un regard sur votre musique sans être épaulé par quelconque groupe de presse ou journal, depuis la position d’un esthète pure, et marginal par rapport aux courants d’opinion, et plutôt artiste peintre de profession, et avec pour langue natal l’espagnol. Je prends du café pour coucher sur le clavier les premières notes ou plutôt "phrases". Je vous remercie pour le merveilleux sujet de mémoire que votre concert m’a donné. Si l’envie vous vient de me livrer des suggestions ou des points à retenir vous êtes la bien venue.
Je profite pour vous inviter à connaître mon atelier, dont je vous donnerai l’adresse,
Cordialement,
M M
troisième document
lettre au journaliste Abelardo Munoz
Escucha a la artista que he estado escuchando hasta la medianoche en una sala contigua a casa, el Ermitage. Se llama Zsuzsanna Vàrkonyi y es quizas mi cantante preferida de las vivas. Tengo por algun lado un disco suyo. Puede ser que apenas tenga mi edad. Estoy escribiendo, de vuelta a casa, parrafos y mas parrafos que disuelvo en documentos blancos, porque no sé explicarme. Es muy fuerte, aunque delgada, su musica zingara no exenta de alta cultura y modernidad. Es el mejor folk posible en Europa, casi hasta hacer olvidar los viejos blues, que nos pillan en realidad de lejos. Solamente comparable a Camaron de la Isla. El enlace que te pongo es de un concierto anterior, al que no asisti. http://www.youtube.com/watch?v=BhNe_R8-MTM
poursuite de la poursuite
(une façon d’entreprendre une recherche dans la nouvelle musicale)
Je suis trop loin de la magie, elle a été fulgurante, dix mille pensées m’ont traversé, je n’ai pas pu m’empêcher de claquer les mains, de bouger la tête, de faire de grimaces et gestes invraisemblables chez un membre du public d’un concert. Ainsi j’ai signalé ma tempe d’un geste rotatoire quand Alessandro s’est trop emballé dans sa partie de concert. Sur le champ, ensuite, j’ai pris peur, je me suis dit : c’est un italien, il peut régler cela à coups de poing sur ma gueule. Mais j’ai osé le provoquer encore un peu enlevant mes lunettes, pour qu’il n’ai pas peur de frapper. Ensuite j’ai pensé à la lutte au couteau et là je me suis dit, carrément, j’ai un fils, je ne veux pas mourir de délicatesse par une question de musicologue ethnique, il faut que je prépare ce que je vais lui dire en italien :
document annexe
Caro pazzo, io diceba questo gesto per la mia moglie et la sua migliore amica. Io non faceba il gesto que per le due qui stabano con me. Noi siamo tutti qualque parte pazzi. Io non sono normale, io sono un povero pittore que tu ai veduto un puo artificiale nella sua apparenza ma lei a debuto intrare nel vostro concerto mostrando l’attestazione di mezzo prezzo. Io staba in costume per la donna qui faceba parte dei nostri megliore "Mécènes". Molti musici nel tempo hanno debuto si mettere in costume, e poi ritornare à la lora miserabile vita d’artisti degli aure. Ti prego di non uccidermi per la mia oppinione. La musica e un monumento de la libertà, et vuoi musici dobete mostrare il camino magnanimamente, graziosamente, come face la tua hospitalaria amica Zsuzsanna.
dernier document
My friend Jeff
C’est marrant comment il peut faire intello-timide tout à travers une poésie en anglais, chantée à la guitare, qui me fait penser à la consistance incommunicable de mon propre anglais, c’est à dire, à des pensées propres à ce que Severo Sarduy signalait comme la structure elliptique de la métaphore baroque, qui revient en Europe de façon radicale et indépassable chez Paul Celan. Mais c’est subjectif, ça ne veut pas dire que son écriture soit du Celan, non, il y a Ginsberg, mais soumis à une mythologie qui ne m’est pas étrangère et qui est dans l’air du temps, coagulée dans les paroles qui se succèdent quand Jeff chante.
Puis, pour finir avec l’accessoire, reprit Singet averti par les merles, les merles sempiternels, nous dirons l’intelligence courtoise et transmoderne du groupe Guappecarto, ayant pour protagoniste le violoniste, d’un lusus serius, un jeu d’or qui éveille toutes les puissances de la pensée.
Qu’en reste t-il encore pour parler de Zsuzsanna Vàrkonyi ?
Sa fidélité aux poètes, qu’elle met en musique avec le savoir d’un compositeur classique. Sa voix qu’on peut attribuer à l’ange parce qu’elle ne tombe pas, parce qu’il n’est pas d’affaire de nez, de gorge, même pas d’exercice respiratoire, mais de l’aigüe force des élements, de la terre quand elle frappe (ce "clay" ou argile dont parle Jeff), de l’eau dans la façon dont elle transmet dans les chansons anciennes la fluidité des lignages et des ancêtres, qui s’aiment et s’accouplent, tels les larmes et le visage du miroir, dans les carrefours des migrateurs, de l’air dans la diction claire et transparente d’une langue qu’on écoute presque comme si elle était écrite dans son sourire et dans ses mains, et le feu dans la chaleur avec laquelle on peut brûler ses propres souvenirs d’amour, ses propres angoisses de solitude, dans une malédiction qu’elle jetterait sur nous pour nous rendre toujours heureux.
Je pense qu’elle doit savoir quelque part que c’est grâce à elle et à sa musique que le monde est meilleur qu’il ne l’était. Moi je me rends compte quand je l’entends, en disque ou en concert, et je suis rassuré pour le jour de ma mort et pour les incertains jours de ma décadence.
mardi 15 juin 2010
purify me
purify me said the man to fountain's glance of milk
purity you give me, watering eyes, butterflies,
is as sweet as butter to breakfast in the grass
they can not understand, these people of my mind
any other pure thing than cutting edge of swords
and if I had a crown
I would demonstrate wisdom
but I need a bath, and I have sweat on my arms
and my legs of wandering alone and no other
crime but instant crowne when I dive on you
*
lundi 14 juin 2010
Temptations and visions of Cervantes
Ayant entendu d'un projet de colloque en Espagne, organisé par le Salon Oedipe, autour de Cervantes, je me suis permis de réfléchir marginalement, comme je l'ai déjà fait auparavant. Je disais à un monsieur que c'était dommage que la plupart des Espagnols méconnaissent Baltasar Gracian, tenu pour obtus, ou le Comte de Villamediana, personnage de son propre hermétisme (si ce n'est qu'à travers les farces des "Don Juan" de Tirso de Molina et de ceux qui ont suivi).
dimanche 13 juin 2010
Sand
vendredi 11 juin 2010
The second rule of rhodophilia
Sounds of the desert are similar to steps on snow
shoes of wool of devote brotherhood
Count Nosferatu was driven by a flying heart of silver
to the desert disolved solitude where voices
choose to kiss instead
as dust and he found the double sun
of king and faerie in solitude of purple
and Ginger Queene walking in nerves of innocence
this was known by all in my times
but scratching children have bitten not the rose
and sadness of sun on the clay of air
the key and the sword are futile words to you
wich I call my brother silver heart winged by books
we will smile
we will smile to the wine surface vision of lonelyness
together in a stupid and ornamental fight to demonstrate
further things than innocence
stories of cups of petroleum supposed to awake forever
stories of terror on a disposition of the garden
we will find out on a stone face
this things lacking about some watering
and truth will be a mistery we write about
and truth will run as a wave of fire
in the fingers of a hand in the sky
my victory said the king to the wanderer is being old the same way
cross is dark and gold and stones on my head are pearls in the deep
*
The second rule of rhodophilia
is time mistery on silver heart of god's sacrifice
apparently concerning black stories of the past
and of prison and circus
but like a coin taking a bath on a fountain
you shall comme to smell the rose
and forget the first time you killed yourself
by the value of your body into sin
paid to Babylon prestresses and written
like a brand on a prisoner in the wings of marvel flies
and the bees of peace pissing women
in the name of roses go cross the desert and snow
and I have never found you before
You, prey beating like a goddess in tired sleep or swimming-pool
*
Rhodophilia rules beauty and beautiful clouds
of a saint form of nostalgy in the look of desired maids
philosophers have no best definition of loving flowers
sublime ether of first morning rain reminds
and the ring of a goddess ear could not
be most perfect than perversion of men
because roses take no delight in crime and so they feel ashamed
and come back to the beggar with a gift
and this beggar is the Saturday planet
and one day blood willl be Titanium White
and prophecy will be silent pleasure
and Count Nosferatu is the name of Creator
and Capital Letters won't be guilty of memory nevermore
*
jeudi 10 juin 2010
demostraciones de rhodophilia en español *primavera 2003
El amor domina el tiempo, suavemente
Traiciona sus toques de trompeta.
Nadie sospecha que las bobadas que hacemos
Para gustar no nos llevan sólo al lecho ajeno
Sino son nuestro sadismo, tan suave,
Para con el viejo padre,
Que, tacaño, no nos quiso,
O no tenemos entre nuestros recuerdos
Más que danzas envaradas.
De que la política y el sinvivir
Sean pensamiento en la pureza del silencio
Me haces pensar que el motivo, ahora, eres tú,
Que descuidada rosa humana y moderna
Sales de la soledad del jardín contra todo tiempo.
Nuestros hijos no serán una amenaza
En el imposible beso y todo lo que escrito
El rito inútil y turbador nos hizo suponer,
Leyendo dulcemente
Y sin saber nada que no fuese
O modernidad o belleza, como tu fuego.
Y por fidelidad al cielo ladro como un animal
Y vivo en espasmo y en espasmo miro esto.
*
Me preguntaba ¿los montones
De ojos maquillados y fascinantes
De la sábana de Juno serán
Mi mirada múltiple y desesperada
En el amor buscando pareja?
¿Tendrá que ser una lección
de morirse un poco en la disminución
de un planeta oscuro o de un poeta
sin cabeza que sigue palpitando?
¿Será una doma de palabras
y disciplina como enseña el dinero
y la ley de los cuerpos?
Que los planetas y los dioses me perdonen vivir
Drogado y confuso en un amor posmoderno.
Ella se me representa clara
Y eso me basta.
Los cantantes en la calle conocen la sensación
De haberse visto soñados después de la muerte cantando,
Sin duda la mía es una lección de despedazamiento,
Del deshojarse de narciso sobre el frío espejo,
Del oído de Dionisio vibrando de luz
Y oscuridad, de la muerte imposible
Del vampiro solitario que se esconde en la mente,
De los muchos colores del sueño y de la letra
De la rosa. Esa rosa de la verdad
Que sale al final de las noticias de la droga y los dioses,
Esa rosa que escucha mis dolores dementes
Y abre sus pétalos en una sonrisa y un cabeceo
Y es fresco su beso y tiene el tamaño y el porte
De una flor fetichista y urbana,
que aúlla irónica y desesperada
como la mañana.
Ella me ha pedido que sea
Agresivo con su parcela de histeria.
¿Por qué digo que soy incapaz?
F., ven aquí.
Vamos juntos al psicoanalista,
Espérame en el sofá del pasillo
A la luz del flexo nos partiremos de risa
Y seremos paciente macho
Y hembra impaciente o lo que usted,
Rosa F., a estas alturas de siglo
Haya ya leído y estudiado.
Es verdad que hace falta otra cama
Donde tener por fin el sexo.
Que el noviazgo no se prolongue
Como en los aburguesados a pesar de los inconvenientes
Y que no cabe más en el oscuro deseo,
Y que nos beberíamos la sangre del gigante antiguo y oscuro
Gimiendo como loba y lobo o como reyes oscuros,
Como oscuro es el psiquismo
Y sus leyes automáticas
Y crueles contigo y conmigo.
No quiero hablar más,
Quiero estar en la rosa.
No deseo la serenata
De palabras en la puerta de tu coche más.
Dentro de un hospital, o de una cárcel, o de un cuerpo...
Dentro de las preocupaciones de las maestras y los pastores alemanes...
Dentro de la cápsula del tiempo en los hostales...
Dentro de un árbol, tan compresivo...
Dentro de mi mano acostumbrada ya a buscarte...
En el interior de la rosa de todo instante a tu lado,
Sin el vértigo de tus piernas es imposible vivir.
Imposible
Vivir,
Las nalgas son esfinges,
Los labios son esfinges,
Los ojos son esfinges, el peinado,
Son esfinges los pies delicados,
Esfinges frágiles.
¿Qué queda después y cómo
existir sin molestia?
Podría decir como un varón
Prepotente y dulce “vas a ser el gran amor”,
Ahora que estoy solo y tengo una imagen
Infalible de nosotros a salvo del tiempo en un libro.
¡Qué prepotente y qué dulce sería!
Lo más abrupto, la desnudez
De las piedras que miran al sol,
Del jardín perdido en el tráfico y los muros.
Entre rosa y rosa me asalta la verde ciudad
Y me derrota sobre las mesas y en el vacío sucio
No tengo nada.
Me obsesiona el símbolo como a lacayo
Que aspira al emblema.
Usted dibuja encajes y flores en papeles sueltos
Y nadie conoce la hermosura de los instantes al teléfono.
El dios, niño fugaz, dice “espérame”
Y no me lo devuelven la noche y el sol.
Eres un espejo
Que lo contiene todo en armonía desde hace tanto,
¿Cuándo podré mirarte?
Se lo suplico a los pianos y a las repeticiones de alta noche
Con sonrisas lo suplico y con impertinencia lo presiento.
No es grave vivir solitario, sin peso la rosa pasa
Por momentos a vibrar en el seno del recuerdo.
Espero, lo veo llegar, se ha vuelto a ir.
¿Por qué has arruinado mi tumba?
Dice la momia de juguete y se desnuda
Dejando ver, verde, la verde carne del amante.
El futuro seguirá jugando y siseando
Con la ocurrencia y el juguete del ser humano,
Los corazones estarán siempre dispuestos.
El dios no se ha ido,
Está destruyendo un búnker y un manzano inadecuado,
Como tú destruiste el juicio de mi culpa y mi cárcel
Y me hiciste espejo
Que lo contiene todo desde ahora
Como en un esquema o un periódico, o una rosa,
El perfil creativo absolutamente sincero, la copa,
Las madreperlas de chaquetas multicolores y garbosas,
Las rosas con imaginación de araña,
La monja instintiva que sorprendemos sobre el cristal,
O todo lo moderno que hay flotando en el cielo.
La rosa quiere que la espere en este vaso
Y mudo es el reflejo de las horas
En la lágrima cuajada y en su impiedad cautiva.
44
Si la instancia leve de mi cuerpo templada fuese
La ausencia ofensiva no le cerraría el camino,
A pesar del retraso llevado me viese,
Remoto de límites, contigo de contino.
Igual si en calle distante mi pisada
De ti la casa más lejos distanciada,
El pensamiento templado saltaría
Tan pronto piense la ausencia si estaría.
Pero ya duro me mata no ser duro
Para romper el claustro en que te has forcluido.
Todo permanecer análogo al del muro
Se vuelve tiempo, y leve como mi gemido.
Templado no tengo sino el llanto puro,
Se me cierra sobre el rostro con tus votos de olvido.
44
If the dull substance of my flesh were tough,
Injurious distance should not stop my way;
For then despite of space I would be brought,
From limits far remote, were thou dost stay.
No matter then although my foot did stand
Upon the farthest earth removed from thee,
For nimble tough can jump both sea and land
As son as think the place were he would be.
But ah, tough kills me that I am not tough,
Etc.
Tu desayuno por toda sociedad, las actualidades
Sobre la mesa con ojos doloridos que me serenan sin saberlo.
El paisaje de guerra civil que es el pulsar de nuestro encuentro,
Con letras hebreas intuidas, caligrama persa en la tarea
De tu hija para el absurdo, yo lo siento
Todo nuevo.
Organizar los años con sus pesados
Metales que hay que escuchar cantar:
El plomo, Saturno, la melancolía;
El hierro, Marte, la violencia;
El mercurio que es un dios que fluye y pesa,
Y preside la palabra, el espejo, una cierta fuerza
Que está en el negocio (pasarán los años
Sin pausa con un ritmo extraño);
El bronce de toda estatua, Júpiter, inconsecuente;
El cobre, Venus, el deseo que sostiene
En su caída la belleza del cosmos;
La plata, la Luna, también es espejo,
Las cosas inquietantes de las madres, el arte
Que nos hace femeninos y dudosos;
Pensaremos en el oro, el Sol, que es el amor
Difícil de encontrar, adicto a los ocasos.
Todo será dicho para tu oído sensible
Con palabra redonda que no toque la desdicha,
Después del desayuno vendrá el amor,
De una forma que sea humana te juro mi grito.
Mi grito siglo veinte, años surreales,
Gritaré para que vuelvas
Cada vez.
INTERMEDIO
La señora que me ve no remedia lo que pasa,
El radio de acción de su intelecto
No me alcanza en las correrías del diván,
Y poseído por tu suerte murmuro una pared de palabras.
Ser profundamente desgraciado, no poder
Llorar.
Yo creía en el freudismo como una liturgia
Moderna y con esa solera del libro universal,
Del mordiente de los judíos,
De las ciudades y los trasatlánticos, de las pizarras
De los padres infalibles y cultos, la ropa
Chic y más discreta.
La palabra secreta no me interesaba
Sino el jadeo
De mis antepasados,
Descubrir el mundo como era realmente.
La doctrina ya no me ilumina,
Sólo espero que un orgasmo o la muerte
Apaguen el pulso incómodo, insípido, de mi mente.