samedi 11 janvier 2014

Evangile de Mélusine

Chaque soir Marie fît goûter à Joseph, qui lui léchait la vulve, le sperme de Dieu coulant du creux de son vagin, les lèvres de lui serrés comme dans un pudique baiser. Cela lui fît répugnance d'après-coup, et il conçut la haine de ce sperme, mais la musique des sphères se fît entendre dans son esprit et l'apprît à persister sans violence.
Evangile de Mélusine

Hérode s'était dit : il n'y a que le sang pour laver la merde. Marie et Joseph partirent en exil, visés, fliqués, sûrs de répondre au profil perdant. Ils tramèrent en exil des cabales, d'abord contre les tyrans, puis, se connaissant enfin, contre eux mêmes. Ils purgeaient ainsi leur mission de victimes expiatoires.
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Joseph aurait calomnié sa femme avant d'apprendre à la respecter. Pour elle la virginité perdure du fait d'être femme artiste, femme à qui le père, la voulant pour soi, a fait cadeau du phallus. Sa beauté reste nuptiale car elle ne va pas se transformer en harpie, en commère. Marie est comme un homme pour Joseph, qui, comme Oedipe, fait jouir sa mère, et enfanter, être en permanence réceptacle du phallus intellectuel de Marie, si l'on peut dire ainsi.

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Cette virginité et cette virilité de Marie n'ont rien à voir avec les paroxysmes de la folie de pureté chrétienne depuis la Contreréforme. Le couple sacré gnostique ne prétend pas la pureté, mais la catharsis par la faute. Je m'excuse si mes idées vont trop loin, je suis habité par un esprit et c'est souvent lui qui écrit.

L'esprit peut être saint ou bien baroque.

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L'enfant Jésus visualisait l'enfer d'Ignacio de Loyola. Il savait de celui de Dante, Buffalmaco et Botticelli, il savait pas que c'était du mensonge qu'il puisse être éternel et punition du moindre erreur.

L'acteur qui joue le Christ chez Pasolini ou dans Jesus Christ Superstar a vécu une catharsis du révolutionnaire et du junky. La punition est injuste, mais elle est aussi extase.

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Balthazar était tenté de jouer le punk facho, il balançait des flèches avec son regard et aux fans de les placer dans leur partie préférée du corps. Mais il ne pouvait ignorer son sens moral qui venait de son père et sa mère acteurs de la contreculture. Il était contradictoire.

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Gaspard et Melchior étaient deux intellectuels de gauche, tous deux intéressés à Marie. Il passaient plus de temps à se faire de longs reproches écrits qu'à être un peu aimables.

Ils avaient pété les plombs à un moment donné et leur thérapie occupation était de régresser en peintres tardogothiques italiens se disputant sur la forme en entonnoir ou en bouche de flammes, thomiste et romane.

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Joseph parlait dès l'Egypte avec son fils, qui se cherchait pas loin de sa terre natale. Il lui semblait un mirage le téléphone. Qu'il soit au bordel avec Marie Madeleine ou qu'il rêve de devenir prophète, il reste ce fin idiot savant d'avant, pas si idiot. Tout comme lui, artiste.

Mélusine dansa devant le roi son père et après une touche cannibale dans le souper, elle se métamorphosa en couleuvre et vint ramper, les mamelles en l'air, devant le Christ au désert.

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A la prison, Joseph s'était masturbé, faute de mieux, à la chapelle devant l'image de sa femme en mère de Dieu. Il en avait là, sur les autels, à la dérobée, ses meilleurs éjaculations pendant ses séjours en prison. Mais c'était le côté pimenté de Marie, qu'il préférait et qui n'était pas montré dans ces hygiénistes et morbides images pieuses.

Il était devenu sculpteur et il faisait des idoles de fertilité d'après sa femme, qu'il vendait comme de la bijouterie.

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