lundi 12 novembre 2012

Le Wake 8

..(suite ailleurs)

L'on est dans un igloo décoré de tableaux à l'huile des années trente et en compagnie d'esquimaudes nues qui se essayent des escarpins, pour mieux montrer leur habilité à rapprocher la vulve en pliant les jambes. Puis la nuit polaire sous la voûte en glace, comme faite de sucre, les peaux de phoque et la lumière de notre imagination pleine de hardiesse et de couleurs. Au centre de l'igloo une moquette grise où le coït se fait sur du dur et où l'on prend du caviar soldé avec la main. Des mégots ont infusé dans les energy drink entamées partout.






cocktail neopobre

Baltasar Gracian par Manuel Montero

collages de M

vendredi 9 novembre 2012

bouquins dans un wc d'artiste andaou

mondain

aux origines du coït aux entrejambes barbées
d'une neuve oh d'une neuve oh ambre vague
y a un secret une suite de bouquins une formation
terrifiant est ce constat
manque de tenue retenue d'un armoire

mardi 6 novembre 2012

le Wake 6

vendredi,  12 octobre 2012

La Loi est un fantasme, qui nous rend des fantômes. Parce que la Loi en ce qui concerne le sexe et l'ivresse, pour ce qui est du fantasme, est le pur sadisme. L'amour est par essence fou, fol amour. Et la Loi est aussi écriture, et sa seule condition pour la liberté est l'oracle.
D'avoir acquis des habitudes de lecture décadentes à mesure que l'on s'encanaille dans le hasard, comme une certaine sauvagerie pour ouvrir le livre, permet de ne plus trouver de gène à entreprendre le Wake comme lecture aussi naturelle que les autres.
En ce sens, les livres pieux qu'on pille pour la débauche, tels ceux de Mme Guyon en chef de liste, ne font qu'accentuer les propensions à se sentir à l'aise dans le Wake. Et cela ne peut m'échapper que je suis en train de dénommer débauche la pitié qui est à la base de tout.

aube du mardi, 16 octobre 2012

6 novembre2012

Que les femmes de bonne position, tout en me décernant à titre privé une espèce de prix d'excéllence, ne veuillent surtout pas enfanter de moi, et que ce soit un délire ou un rêve réservé à celles qui le Kamasutra désigne comme impures, et non fréquentables, de par l'excéssive quantité de leur manigances vénériennes, comporte que souvent le rêve de grossesse soit chez elles à peine frôlé par une étincelle d'innocence. Elles peuvent se faire l'illusion du bonheur, mais à peine exquisée advient le poids de leur passé, de l'abandon, de la détresse de la femme qui doit avorter...

Je n'arrive à être tout à fait comme Pasolini contre l'avortement, mais j'en peux pas m'empêcher de faire le constat de la misère dont cette pratique relève. Misère que l'on serait fou de passer sous la narcose de l'oubli, ou sous l'oubli narcissique, mais qui est révoltante, et je pense que c'était là que la sensibilité de Pasolini avait été touchée. Dire ceci, dans une lecture suspendue du Wake, dans un moment d'inconstance, se rapproche du Wake dans l'exercice de nourrir la bouche d'un avorton cosmique, l'oeuvre littéraire, avortée par le réel, mais inscrite à jamais dans sa propre difformité ou forme singulière.
Je suis tombé sur un beau passage, assez virulent, d'une pièce que je lisais parce que je la sentais proche de la désarticulation du Wake : le Naked Lunch, de Burroughs. Elle partage le goût du collage propre à Joyce, le désordre...
Voici, donc : In Cuernavaca, or was it Taxco ? Jane meets a pimp trombone player and disappears in a cloud of tea smoke. The pimp is one of these vibration and dietary artists - wich is a mean he degrades the female sex by forcing his chicks to swallow all this shit. He was continuallly enlarging his theories... he would quiz a chick and threaten to walk out if she haven't memorized every nuance of his latest assault in logic and the human image.
"Now, baby. I got it here to give. But if you won't receive it there's just nothing I can do."
He was a ritual tea smoker and very puritanical about junk the way some teaheads are. He claimed tea put him in touch with supra blue gravitational fields. He had ideas on every subject : what kind of underwear was healthy, when to drink water, and how to wipe your ass. (...)"
Un morceau comme-ça équivaut parfois au même esprit ignée du Wake, acide et proche des sécousses d'un vomissement. Le lire pour moi c'est vomir le pus et la pourriture qui emplissent ma personne, me faire chier, quoi, et pour du bien. Tout comme la colère et les scènes d'une maîtresse inmaîtrissable, d'une dominatrice dont on craint qu'elle nous aménera à vivre la vie en faisant un profil de plus en plus bas, et en tirant une sorte de souillure jouissive de là, une jouissance.

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